One-shot premier ; Nuances de temps éparpillé

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Je m'appelle Zia Aby Lys, que je raccourcis en Zia Abysse, et j'ai 16 ans. Je suis lycéenne dans l'établissement -plutôt taudis- Georges Pompidou, paumé dans un coin de la France. Je me suis péniblement levée ce matin après une soirée bien arrosée et une affreuse gueule de bois, pour finalement arriver en retard. En plus je commence avec la pire matière du monde à mes yeux, les maths. Ma prof, Mme Eve, me toise de son habituel air sévère et me menace d'une triple punition lors de mes heures de colle de mercredi. Je la regarde avec mon tout aussi habituel sourire blasé, salue la classe avec ma main, et pars m'affaler sur ma chaise au fond près du mur. J'entends la prof s'énerver encore et toujours en gueulant après moi. Des rires se font entendre et des « Bien joué » ainsi que des sifflements fusent autour de moi. C'est toujours comme ça, et bordel que ça m'énerve. Mme Eve finit par sortir de la salle pour se calmer cinq minutes. Je pose mes pieds sur la table, sors ma casquette N.Y noire et argent de mon sac, et me la visse sur mes cheveux décolorés en gris. Je sors également mon saint Graal, mon casque aux mêmes couleurs que ma casquette et me coupe du brouhaha de la classe avec Monster d'Imagine Dragons. La musique envahit mon crâne, coule dans mes veines et je ferme doucement les yeux. Plus rien ne m'attache au monde extérieur, jusqu'à ce que la suivante enchaîne. Don't trust me de 30H!3 résonne dans mon casque et je vois Mme Eve revenir accompagnée du CPE. Je fronce les sourcils et baisse le son pour entendre ses piailleries. Elle me pointe du doigt et m'accuse de déranger son cour non-stop. Je proteste intérieurement et retire mon casque pour le mettre autour du cou. Je me redresse, laisse mes jambes tomber par terre lourdement, et fixe le CPE et ma prof, mon regard passant de l'un à l'autre sans aucune forme de considération. Le CPE me fait signe de le suivre, ce au quoi je réponds par un grognement explicite. Je range mon portable dans la poche de jean - il a tellement de trous que c'est plus un trou avec des morceaux de jean- et me lève. Je mets ma casquette à l'envers et triture le câble de mon Graal. En passant devant la prof, aussi rouge que son stylo sur mes copies, je lui lance un regard assassin et lui balance discrètement une petite photo avec des notes derrière avec un grand sourire. Je lui jette un dernier regard en sortant, je la vois paniquer et me regarder affolée. Je rigole et suis le CPE qui commence déjà à me faire des remarques sur mon comportement. Je roule des yeux et lui crache que je suis juste arrivée en retard, comme tous les jours, rien de plus. Il se retourne, surpris, et me demande si je vais bien parce que j'ai l'air plus énervée que d'habitude. Je lui réponds que Mme Eve me tape sur les nerfs à faire ses crises à deux balles et que je vais sécher ses cours définitivement. Je le laisse en plan comme ça et pars m'adosser dans le coin "fumette" de la cour. Je sors mon paquet, m'en roule une avant de tirer une bonne taffe en paix. Soudain, j'entends une petite voix qui crie. Je descends de mon muret, regardant ma clope de travers. Je me rapproche de la voix, qui gueule très clairement « Va te faire foutre Luke ! ». Le seul problème, c'est qu'il n'y a personne là d'où vient la voix accueillante. Je sens une main sur mon épaule et lance mon coude dans les côtes de la personne, par prudence. La personne me lâche et recule. Je me retourne et quelle n'est pas ma surprise de me retrouver face à un mec, les cheveux en pointe, décolorés en brun pâle, à l'air pas très sympathique. J'ose un « Oui ? » souriant, gardant ma position de défense, toujours par prudence.

« Bouge-toi de là, je suis pas d'humeur petite ! »

Je me crispe de frustration. Je ne suis pas petite. Je mesure 1m70 mec, va t'acheter des lunettes.

« Ben tu passes sans me faire chier alors, qu'est-ce que tu me causes toi ! C'est toi qui m'a prise par l'épaule hein, je t'ai pas sonné alors barre-toi ! »

« Oh mais elle va se calmer la gamine ! »

Non mais je rêve ! C'est lui qui débarque comme ça et il m'agresse sans raison ! J'aime la gratuité en général, mais pas celle-là !

Une Zia moderne ? Veuillez appeler le 666Où les histoires vivent. Découvrez maintenant