2-Angoisse

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Mes yeux étaient fermés. J'ai eu peine à les ouvrir, ma vision était floue et parsemée de tâches blanches. Je pouvais seulement appercevoir que de grossières ombres qui ressemblaient à des meubles. Puis un mouvement, et une voix. Mon oreille ne put déchiffrer les sons qui rebondissaient sur les murs en l'absence de réponse. La lumière de la fenêtre m'aveuglait, et laissait ma tête douleureuse au passage des rayons sur celle-ci. Elle tournait, tout comme mes idées qui tourbillonnaient. Beaucoup trop de questions s'entassaient dans ma boîte cranienne. Après une heure, je vis une chaise et un bureau placés devant moi. Ce qui me semblait être la lumière du jour était en fait les rayons écrasants d'une lumière au plafond. Je me sens vidée de toute énergie, de toute force pour me relever. Avec beaucoup de difficulté, je finit par rapprocher mon avant bras vers ma tête, qui était très douloureuse. Du sang s'échappait de cette petite boîte qui avait la résistance d'un vase en vitre. Sur le bureau était disposé une asiette avec du pain, de la viande froide, quelques bouts de fromage et un verre d'eau. Mon corps était lourd, cette envelope corporelle garnie d'hématômes me fesait mal à l'âme. Cette petite chaise était vieille et défraîchie par les années. La table, la commode, et le lit, eux, étaient d'époque. Ce que je préfère le plus! Je suis une personne qui adore tout ce qui est vieillot, avec du vécu. Je me sentais à laise dans cette pièce, malgré la situation. J'avais cette étrange sensation de déjà vécu, quelque chose me disait que j'étais déjà venue ici un jour. Mes pensées se bousculaient tellement dans ma tête qu'une énorme migraine fit sont apparition chaque coté de mes yeux. Ne sachant pas quoi faire, mais surtout n'ayant pas la force de crier, je suis allée m'étendre sagement comme un jeune enfant dans le petit lit. Celas me semblait tellement naturel, j'ai eu peur. J'essaillai de rester éveillée au cas où cet homme reviendrait, mais la fatigue m'emporta vers un autre monde.

J'étais dehors il faisait froid mais mon coupe-vent me protégeait des rafales. Devant moi se tenaient plusieurs personnes. On est dans une estrade et je suis parmi tout ces spectateurs. Devant nous, une grande étendue verte fait son apparition. Sur ses couches de vert et de blanc, aucun joueur ne se disputait le ballon. Et puis dans un mouvement lent, tous les personnages devenus des marionnettes se tournèrent vers moi, des billes noires brillantes à la place des yeux. Tous dans le même élant me regardèrent. Ne sachant pas quoi faire je me mis à courrir de toute mes forces. Je dévalais les centaines de marches de l'estrade puis contournai quelques clôtures pour atterrir sur le terrain vert. Par reflexe je regardai derrière mon épaule, mais plus rien toutes ces personnes avaient disparues. Qu'est-ce qu'il se passe dans ma tête bon sang? Je me laissai tomber sur les genous, mis ma tête dans mes mains puis me couchai sur le sol.

J'ouvre les yeux, la même chambre, et encore une assiete et un verre d'eau posés sur le bureau. Mais cette fois-ci je ne les mangerai pas. Je restai, assise sur le petit lit, mes genous collés contre ma poitrine pendant des heures jusqu' au soir. La journée m'as semblée interminable, les heures passaient très lentement. Je crois bien que l'homme m'avait laissé cette petite horloge, défraîchie par le temps lui-même, pour que je constate la durée de mon séjour chez lui. Il voulait l'attente longue et pénible, et il a réusit. Mes yeux me brûlent, mes paupières son lourdes et ma tête est sur le point de se décimer. C'est plus fort que moi, je me laisse envahir par la nuit. Le sommeil prend posession de moi.

Je me reveille sur le terrain de vert ligné blanc comme je m'y étais couché la veille. Un air perdu se dessinait sur mon visage. Je regarde dans tous les sens, partout autour de moi et dans toutes les directions. Rien. Personne. Je vis un sentier dans l'embouchure de la forêt. Je ne sais pas qu'elle force me possède, mais mon corps s'y engouffre. Ma tête elle, s'y oppose. En fait ma tête ne contrôle rien, je ne peux pas décider de mes faits et gestes. Les branches se recourbaient vers l'intérieur du sentier, et beaucoup de roches m'empêchent d'avancer sans zigzaguer. Ce qui me parut des heures de marche n'était que quelques minutes à peine. Puis, une grande plaine verte et fleurie apparue sous mes yeux, c'était superbe. Des fleurs de toutes sortes et aux couleurs variées, dansaient à l'unisson sous la brise du vent d'automne. Moi je me tenais debout à observer ce spectacle. Je n'ai par contre aucune chaussure aux pieds, ils sont noirs et souillés de terre. Ma jupe fleurit, m'arrivant aux genous, carresse mes cuisses. Mon chandail de laine, lui, me réchauffe car la nuit tombe et l'air devient glacial. Le sol gèle sous mes pieds, mes muscles se raidissent. Pétrifiée, je tombe au sol.

J'ouvre tranquillement mes yeux, j'apperçois des grandes tiges vertes me coupant la vue du soleil. Mes pieds, mes mains, mes genous et mes coudes sont douloureux et couverts de sang. J'eu peine à me relever pour finalement m'appercevoir que j'étais dans un énorme champs de tournesols. De majestueux tournesols se tenaient à perte de vue devant moi. Le soleil lui, plus beau et réyonnant que jamais, me brûlait les yeux et mes cicatrices. À mes pieds, une petite couverture sale et pleine de terre me servait de petit nid. Les tournesols formaient, autour de moi, des énormes ramparts indestructibles. De peine et de misère je reussis à me déplacer à travers ces gigantesques pousses. Puis après tant d'efforts, mon corps ne tenait plus debout. Une chance, un chemin d'asphalte m'accuilla et puis plus rien. J'étais pour les passants qu'une ivrogue couchée par terre. Puis une auto vint à mon secours, c'étais Damien. Quel coïncidence!

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 07, 2016 ⏰

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