Il est là, allongé, silencieux.
La moitié de ses jambes pendent dans le vide. Le sol se trouvant 50 mètres plus bas. Son dos est collé contre la pierre grise et froide, ses bras écartés de chaque côté, parfaitement perpendiculaires au reste de son corps. Ses yeux, aux pupilles d'un gris acier, gardant emprisonnés les nuages et lui donnant un air froid, sont levés vers le ciel, remplis de tristesse et de nostalgie .Au loin, à l'horizon, sur une terre inconnue se couche l'astre jaune amenant le jour. Le ciel se ternit d'une teinte orangée et rouge à certains endroits tandis que de l'autre côté, la nuit s'installe déjà. Depuis combien de temps est-il là ? Il se fiche bien de le savoir : il est là, c'est tout. Aspirant et expirant calmement l'air frais, rempli des odeurs de fleurs sauvages. Cette odeur mêlée à la vue d'un paysage de verdures étendues à l'infini pourraient être apaisantes, rendre heureux n'importe qui se trouvant là... Mais pas ici, pas maintenant. Pas là. Par pour lui. Le rouge du coucher de soleil pourrait lui rappeler la chaleur des flammes pendant l'hiver mais non. Cette couleur lui rappelle celle qu'il a vue sur elle, sur lui...sur leur corps. Cette couleur ne lui rappelle que le sang versé par ses soldats, ses compagnons...ses amis. Le vent souffle légèrement, berçant les feuilles qu'il amène au passage dans sa douce brise. Il sent une goutte de pluie couler le long de ses joues. Pourtant il sait qu'il ne pleut pas et que cette goutte porte avec elle un gout salée.
On pourrait penser que lui, cet homme froid et sans remord ne pleure jamais...mais c'est faux : chaque nuits il se réveille, les joues brillantes sous la lumière de la lune. Brillantes des larmes qu'il n'a pu retenir, les larmes coulant seules dans son sommeil. Dès qu'il essaye de se recoucher son cauchemar reprend et se répète . Il revit ce jour chaque nuits, se réveillant en sursaut, un cri bloqué au fond de la gorge et le cœur emballé. Une expression de peur sur le visage.
Le soleil s'en va derrière les murs et la lune apparaît derrière lui , peu à peu et profitant elle-même de la fin du jour. Il profite des derniers rayons de soleil, seul. Ses paupières se ferment, les larmes coulent mais il ne cherche pas à les retenir. Coulez, coulez larmes de tristesse et ainsi, prouvez moi que malgré mes actes dans ce monde cruel je reste humain. Il s'était promi, depuis ce jour où ses deux compagnons, meilleurs amis, était partis pour toujours, de ne plus s'attacher à personne...mais pourtant il avait fini par apprécier ses moments qu'il passait avec eux. Son escouade. Durant les entraînements, les repas...les missions hors des murs. Oui, il avait fini par apprécier chacun d'entre eux. Et maintenant voilà qu'ils étaient partis, le laissant seul...encore. Ils savaient tous qu'ils risquaient leur vie, mais ils savaient que c'était pour une cause juste et ils en étaient fiers. Aujourd'hui, il est de nouveau seul, comme ce premier jour hors des murs, où toute sa vie a basculée. Il s'en voulait pour ça ; il s'en veut toujours. Il s'en veut pour tous ces soldats qui ne reviendront pas, pour ce qu'ils ne pourront jamais accomplir, pour leur famille...pour la mort de ses premiers compagnons et celle de son escouade. Oui il s'en voulait et ce depuis qu'ils n'étaient plus à ses côtés, depuis qu'il les avait laissés partir, sans avoir pu les empêcher. Depuis que ses deux meilleurs -et seuls- amis était partis loin de lui, il avait toujours refuser de s'attacher à de nouvelles personnes...mais le destin en avais voulu autrement. "Pourquoi ?" Etait sorti un murmure. Murmure emporté par le vent. Pourquoi fallait-il que le sort s'acharne contre lui, que la vie lui prenne tout ce qu'il avait, tous ceux qu'il aimait. Pourquoi ?!
Sa mâchoire se crispe, ses poings se serrent. Il a mal, mal au cœur. Parce que oui, contrairement à ce que la plupart des gens croient, il en a un et celui-ci le fait souffrir. Mais il le fait en silence, seul. Parce que ses yeux gris ne verront plus jamais le grand sourire d'Isabel et les visages de son escouade. Il ne verra plus jamais les yeux ambrés de Petra. Parce que ses oreilles n'entendront plus le rire de Farlan et les disputes entre Auruo et la rousse. Il n'entendra plus jamais le souffle de celle-ci lui murmurer, alors qu'il n'était que tous les deux, des" je t'aime Levi" à peine audibles et son souffle saccadé. Parce qu'il ne goûtera plus à la douceur de sa peau et à la saveur sucrée de ses lèvres. Parce qu'il ne ressentira plus rien de tout ça et qu'il ne les reverra plus. Parce qu'il ne la reverra plus elle.
Il ne reste plus qu'un fin rayon de soleil au loin, disparaissant et s'éteignant peu à peu. Les étoiles ont commencée à apparaître, tandis que lui, il ouvre les yeux, se redressant mais restant assis, les bras pendent devant lui et les mains serré l'une contre l'autre. Il voudrait hurler. Hurler sa peine à la vie, à la mort. Ce monde est injuste et la vie cruel .Parce qu'il s'appelle Levi.
Levi Ackerman, Caporal-chef du bataillon d'exploration. Parce que tout ce qu'il aime disparaît et qu'il ne reverra jamais ce à quoi il tient .
Parce que le bonheur est source inépuisable dans des tas d'autres mondes, où tous ont une chance de vivre pendant longtemps et d'être heureux. Ce genre de monde où il n'existe que l'amour ,l'amitié et la joie. Ce genre de monde où l'on veut vivre .
Mais pas là, pas dans se monde .
Merci à ma correctrice, RyokaKura ;)
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Pas là, pas dans ce monde -OS Livai SnK
FanfictionOne shot sur l'attaque des titans (Shingeki no Kyojin) Il est là,allongé,silencieux. Parce qu'il s'appelle Levi Ackerman du bataillon d'exploration et qu'il est né dans ce monde.Ce monde ou il a tout perdu,tout se qu'il aime .Parce que la joie exis...