Running after you [ Mature. L.T]

XXII.

POINT DE VUE -ALANA-:

Mal le prendre ? Oui. Il m'a clairement blessé. Les mots qu'il employait ont empiété dans mon cerveau. J'avais carrément envie de lui, sinon je me serais envoyée en l'air avec un autre homme. Il doute sincèrement de moi, et je ne vois comment je pourrais lui donner confiance en lui. Néanmoins je sais qu'il a besoin de se divertir, de voir le monde d'une autre manière, de se sentir aussi désiré que je le souhaite. Donc oui, je vais tenter de l'aider une bonne fois pour toute.

Pourtant, il va me falloir un moment pour digérer le fait qu'il m'ait repoussé. Mais il sera mieux, et détendu quand je l'aurais apaisé. C'est alors d'un pas confiant, que j'enfile mon manteau, et pars en direction de chez Louis. Pour déjà ma journée de boulot, et le soir parler avec lui.

Je me rends compte que mes actes sont contradictoires, j'ai été trompé par Dylan, mais bon sang, je reproduis la même chose avec Louis et sincèrement vis-à-vis de Lucie je suis terriblement désolée, c'est bien pour cela que j'évite à tout prix de penser à elle ou de la croiser. Je me sentirai véritablement horrible de ruiner leurs vies.

*

- Et donc, avec Dylan comment ça va ?

Qu'ai-je dis précédemment ? Que j'éviterais de lui adresser la parole, ou de croiser son regard. C'est exactement ce que je n'ai pas réussi à faire. Elle est à la maison occasionnellement, puisqu'Ana est malade, elle a prit un jour de congé. Elle s'est d'ailleurs excusée de nombreuses fois parce qu'elle ne m'avait pas prévenu et que j'avais fait le déplacement. Si vous saviez à quel point ça me tord le coeur d'être aussi attirée par son mari.

Elle m'a invité à manger, le midi et de coucher Ana quand elle était au téléphone avec sa mère. Je la berce dans mes bras, remplie d'affection pour cette gamine. En m'occupant d'elle, je me sens maman. Et c'est une étrange sensation, quand l'enfant que vous tenez dans vos bras vous regarde intensément avant de fermer les yeux et de sourire. L'instinct maternelle à mon avis.

- Tu as besoin d'aide ?

Lucie s'approche de moi, tandis que je me balance de gauche a droite, emportant Ana dans un profond sommeil.

- Je pense avoir réussi.

Je chuchote, elle tend les bras vers moi pour prendre sa fille. Et je m'écarte, les laissant dans l'obscurité, avec le peu de lumière provenant de la fenêtre. Appuyée contre l'encadrement de la porte, je suis attirée par la scène qui se joue devant moi. Rien de bien spécial, juste une mère et son enfant. Je crois que je ne pourrais jamais vivre cette vie, je suis quasiment la maîtresse de Louis, je suis destinée à être la méchante dans l'histoire, et quand je me ferais attraper, j'en souffrirais. Pourquoi je reste ici ? Je pourrais prendre l'avion et m'en aller à l'autre bout du monde. Ma tête est ailleurs, et mes pieds sont fixés ici. J'ai beau me dire que partir serait une bonne initiative, j'ai le sourire de Louis qui fait disjoncter mes neurones. Suis-je amoureuse de lui ? À quoi bon l'être si une seule femme est censée l'avoir pour elle. Au nom de la loi je ne suis absolument rien pour Louis, simplement celle qui garde Ana, et encore. Il faut que je lui prouve que je tiens à lui, et puis quand il faudra, je disparaîtrai.

Louis était un homme calme et gentil mais depuis que j'ai débarqué, j'ai la forte impression qu'il en devient fou, froid et distant. Pourquoi rester si je suis un fardeau ?
Ce sont ses yeux qui parlent le plus pour lui, ses belles prunelles d'un bleu si beau et effrayant à la fois qu'on en aurait pratiquement le trac de pas en sortir.

Je secoue lourdement ma tête, et me dirige vers l'escalier, je dois sortir un peu prendre l'air. Je me sers un verre d'eau avec une aspirine, et pars m'asseoir sur le banc disposé à l'extérieur. Et soudainement, quelques gouttes chutent sur ma main, pourquoi je pleure ? Peut-être que c'est le stress, l'enchaînement des événements. Je dois me recentrer, me ressaisir.