Running after you [ Mature. L.T]

XXVI.

POINT DE VUE -ALANA-:

Cela fait plus de trois semaines, que j'ai accepté de faire revenir Dylan dans ma vie. Et disons qu'aujourd'hui n'est pas un jour anodin pour nous deux. C'était notre anniversaire. Celui qui inaugurait notre amour et célébrait notre bonheur partagé. Pour tout vous dire, je ne compte même plus les années passées à ses côtés, mais je sais que c'est à ce jour que tout avait commencé. Sauf qu'au jour d'aujourd'hui, ce n'est plus un lit matrimonial que nous partageons. Lui dort sur le canapé, et moi dans mon lit. Je me rends compte que vivre avec quelqu'un m'avait manqué. Mais j'ai toujours ce manque intérieur qui me ronge les parties les plus enfouies de mon corps. Ce manque ne provient que de Louis. Ouais, c'est lui qui crée ce néant en moi et d'autant plus depuis qu'il a disparu. J'aimerai sincèrement lui en vouloir, mais je ne peux pas ! Sa fille commence à devenir un souvenir à mes yeux, et ça a tendance à me soulever le coeur rien que d'y penser une seule seconde. J'ignore s'ils l'ont retrouvé, mais j'ai un sacré doute, il m'aurait appelé sinon. Enfin, j'ose espérer.

- Est-ce que je dérange ?

Dylan, de bonne humeur s'appuie contre l'encadrement de la porte attendant que je lui permette d'entrer.

- J'étais perdue dans mes pensées, mais entre.

Son regard se perd naturellement dans la pièce, et tandis qu'il s'approche de moi, pour s'asseoir sur le bord de mon lit, je ne peux m'empêcher d'observer les rayons du soleil, filtrant dans ses cheveux, et éclairant sa peau. Qu'il est beau, mais la beauté de Louis le surplombera toujours. Il s'est rasé depuis, et repris en main. Un nouveau boulot, une nouvelle vie. Mais bizarrement je suis encore là avec lui. Est-ce que cela signifie que je dois continuer avec lui ? Non c'est absurde, je pense pas pouvoir recommencer une histoire avec lui en sachant qu'il m'a trompé et qu'il a eu un enfant.

- Aujourd'hui est un jour spécial.

Je hoche de la tête, ne voulant pas l'interrompre, je l'incite à développer.

- Et malgré tout ce qu'il s'est passé, je voulais t'inviter au restaurant. Je sais, nous ne sommes plus ensemble, et tu ne dois certainement plus me faire confiance. Mais je veux te remercier de m'aider après ce que je t'ai fait endurer et j'aimerai bénéficier d'un dîner en tête à tête, en souvenir du bon vieux temps.

Son sourire semble timide et ça ne lui ressemble absolument pas d'être aussi discret. Sans prendre le temps de réfléchir, j'accepte.

- Je dois aller bosser, et aussi, voir ma fille.

Je me fige automatiquement. Je n'ai plus la même colère qu'au départ, disons que j'ai réussi à m'apaiser. Mais le simple fait de l'énoncer me perturbe momentanément. Je glisse mon regard sur le sol, alors que je l'entend soupirer.

- Elle s'appelle comment ?

- Léna.

Et sans savoir d'où ni pourquoi, j'éclate en sanglots, pressant la couette contre mon abdomen. J'ai besoin de me vider l'esprit, tout ce qui est arrivé est beaucoup trop pesant. J'ai remarqué que cette année mes pleurs ne cessent plus et s'en ai désolant.
Deux bras imposants s'emparent de mon corps frêle, et me berce tendrement. En temps normal, j'aurai aimé repousser Dylan. Mais finalement, je me rends compte que je ne ressens plus rien envers lui, pas de sentiments amoureux ni de haine et que Louis détient tout ce que je possédais, j'ai baissé les armes avec lui, et il s'est emparé de mon coeur. La fille de Dylan n'était qu'un prétexte pour moi de tout relâcher. Léna me rappelle tout simplement Ana. Bon dieu Ana, comme j'aimais la prendre dans mes bras, embrasser son front, agir comme une sorte de maman.