Chapitre 1

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Mon sang-froid était devenu sans faille. Mon mental avait été parfaitement reconditionné à ne jamais céder à la panique et à l'angoisse.

Je me dirige d'un pas assuré vers son bureau, l'esprit vide de pensées. Cette pièce ne me plaît pas. J'imagine que je ne l'ai jamais aimée et c'est avec un léger malaise que j'y entre.

Il se tient derrière son large bureau en bois massif, la même expression impassible sur le visage. Un petit signe de tête de sa part et je m'avance vers lui.

La pièce est plutôt sombre. Des couleurs ternes, peu chaleureuses donnant un aspect cynique à l'endroit. L'ambiance est toujours pesante, presque oppressante et malgré mon calme naturel, je n'aime pas ça. Du moins, c'est ma vision de l'endroit, signifiant que ma description ne correspond très certainement pas à la réalité.

Il lève enfin les yeux vers moi, son regard bleu acier me transperçant. Lui aussi est oppressant. Au moins encore plus que l'ensemble de cette pièce et ça, c'est une réalité. Son regard, toujours aussi dur, pourrait mettre mal à l'aise quiconque même si moi, je ne laisse jamais rien paraître. Ses mains croisées sous son menton, il détaille mon corps, semblant réfléchir. Je reste droite, ne montrant aucun signe d'agitation. Il n'aime pas l'agitation, c'est un signe de faiblesse. :

« J'ai un dîner avec de gros clients ce soir. Sois apprêtée pour vingt heures. »

Je hoche la tête sans ajouter quoi que ce soit. Il replonge donc le nez dans les nombreux papiers posés sur son bureau, ne faisant plus attention à ma présence.

Il est temps que je parte, je me retourne pour enfin quitter cette pièce qui me donne la nausée. :

« Inutile de te préciser la tenue, m'interpelle-t-il.

- Effectivement, conclus-je. »

Je referme la porte pour quitter le grand bâtiment. Les couloirs sont emplis d'hommes peu fréquentables. Le suis-je moi même ? Plus depuis que je suis entrée ici.

Certains me lancent parfois des regards suggestifs, mais ils n'oseront jamais me toucher, je le sais parfaitement. Alessandro ne le permettrait pas.

De manière générale, j'avance à une allure plutôt rapide, ne croisant le regard de personne. Ce ne sont pas mes amis et c'est tout juste si je les considère comme des collègues. Nous ne sommes pas ici pour les mêmes raisons. Je ne cours pas après l'argent même si j'en ai amassé un bon paquet ces derniers mois. Mes valeurs ne sont pas non plus la raison de ma présence ici même si, finalement, elles en font plus ou moins partie.

Je sors du grand bâtiment qui donne sur des ruelles plutôt mal fréquentées, mais fréquentées tout de même. Beaucoup de délinquants à des degrés différents s'y trouvent, mais aussi d'autres gens qui y circulent sans se retourner.

Je n'ai pas peur, jamais. L'angoisse et la crainte ne sont que faiblesse c'est pourquoi je marche toujours la tête haute, le regard droit.

Pourquoi aurais-je peur ? Je suis une arme à moi seule, je n'ai rien à craindre des bandits de seconde zone.

J'atteins rapidement le métro, me mêlant à cette foule en effervescence. Les gens se bousculent et se hurlent dessus. C'est plutôt rare que j'emprunte le métro, préférant davantage les taxis.

Les Italiens ont le sang chaud tandis que le mien est bien plus froid, c'est flagrant. Je suis à l'image d'un serpent tandis qu'eux s'apparentent à des lions. Ils semblent au premier abord plus puissants, mais le venin que je suis capable de distiller suffit à les anéantir.

Après quatre stations, je descends rapidement sans oublier de jeter quelques regards aux alentours, par mesure de précaution. Mon attitude peut être considérée comme paranoïaque, mais au vu ma situation, elle est banale. Ou peut-être que je le suis moi-même, tout simplement. Qu'importe, mieux vaut chasser ces questions superflues de mon esprit.

Vendetta [Edité chez Kaya]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant