R.
Le ciel pleure sur la ville entière. Il est triste, sombre, froid, hostile. Je prends cette délicate plume à mes heures perdues et vins encrée mes mots sur cette feuille vierge. Ces mots qui te sont dédiés. Je retranscris mes souvenirs pour tenter d'effacer ces années de vide. Nostalgie, désespoir, tristesse, noir. Telles furent le bilan de quatre ans de solitude. Je me suis pincée bien trop fort pour tenter de croire que ce n'était qu'un mauvais cauchemar et que tu m'apparaîtrais de nouveau. Que de ton sourire enjôleur, tu m'enlacerais et me rassurais, me susurrant au creux de l'oreille « Je suis là. Ce n'était qu'un vilain cauchemar. Ne t'inquiète pas ». Je fondrais, alors, en larme dans la chaleur de tes bras, humant ton parfum d'agrume.
Mes sourires sont rares, ma joie inexistante. Je suis dans une bulle intemporelle. Je suis là sans être là. Je suis engouffrée dans les abîmes d'une pauvre illusion. Je vis dans l'amertume. Et mon seul secours est toi si tu daignes à m'accorder ta présence... Je suis perdue. Je ne suis plus moi-même. Je n'ai plus de goût, je n'ai plus d'envie. Plus de passion, plus d'éclat de rire. Les larmes ruissellent mon visage, pale. Mon corps, auparavant rempli d'énergie est maintenant frêle. J'ai vieilli alors que je devais m'embellir. L'on s'inquiète mais tu es le seul qui ne se fait aucun soucis pour ma personne. Je me consume à petit feu comme une cigarette et je sais pertinemment que tu n'en as que faire. Tu me fumes, tu m'apprécies jusqu'à ta satisfaction puis ensuite, tu m'écrases et me jette lamentablement.
Mon studio est plongé dans l'obscurité incessante. Seul une faible lumière provenant de mon bureau où j'écris éclaire la noirceur se mêler à la blancheur. Mon cœur est comme cette lumière. Faible mais résistante, elle croit en un espoir déchu. Celui de revoir le fruit parfumé d'un amour perdu.
Tu ne liras jamais ces lettres et c'est pour cela que je m'exprime sans tabou et sans limite tous mes songes. Je voudrais connaître la rédemption à travers cette plume brisée. Arracher cette souffrance qui m'accable et la collai sur ces papiers pour finalement les brûler.
Je pourrais faire un pas de plus vers cette lumière qui me semble si lointaine...
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L'envol de ses plumes
RomanceL'esprit tourmenté, des papiers froissés, l'encre imprimé. Une plume brisée, un gout d'amertume, une solitude pesante. Et des larmes qui ne cessent de s'échouer sur ce teint blanchâtre. "Nous connaissons tous des déceptions amoureuses, moi-même j'en...
