Rêve et Réalité: le Conflit

Prologue

Si seulement ils n'étaient pas partis en voyage au Japon !

Ce n'était pas son idée. Lorsque que David avait proposé cette destination, elle avait d'abord refusé. Mais il tenait tellement à y aller qu'elle finit par accepter, à contre cœur. Et maintenant, ils se retrouvaient dans cette situation périlleuse.

Tout s'est déroulé très vite : ils étaient à table, quand ils entendirent des cris suivis d'un énorme et terrible raffut. Puis se mirent à trembler les couverts, puis la table, puis le sol, puis le bâtiment tout entier. Les murs étaient zébrés de fissures. Le couple se trouvait au dernier étage du gratte-ciel, les ascenseurs étaient à présent hors services, et les escaliers étaient barrés par un immense tronçon du mur qui s'est effondré dessus. Toutes les possibilités d'échappatoire étaient anéanties. La peur envahissait Tanya. Elle décida de regarder dehors pour connaître l'origine de cet événement cauchemardesque. Elle pensait que c'était un tremblement de terre. Mais c'était pire : lorsqu'elle regarda par la fenêtre, qui était à présent sans vitre, un spectacle à la fois terrifiant et imposant s'offrit à elle : le paysage était recouvert d'eau. C'était un tsunami. S'ils n'avaient pas logé dans le dernier étage de l'hôtel, ils auraient été submergés.

S'ils ne voulaient pas mourir de faim, de soif ou de froid, ils devaient agir, et vite. Tanya vit dans le couloir une cohue effrayée qui se précipitait vers une trappe dans le toit. De là-bas, ils pourraient sans doute appeler de l'aide et être récupérés par un hélicoptère.

Comme pour confirmer ses paroles, un vrombissement se fit entendre. Ils allaient être sauvés !

Le sol se remit à trembler : les fondations de la tour n'allaient pas tenir longtemps, et l'immeuble pouvait s'écrouler à tout instant.

Elle prit la main de David, et l'entraîna dans le couloir. Au grand désespoir de Tanya, la masse compacte de personnes terrifiées les empêchaient d'avancer. S'ils ne se dépêchaient pas, ils n'allaient pas avoir de place dans les hélicoptères, et le temps qu'un autre arrive, ils seraient déjà morts.

Ils avaient beau jouer des coudes, rien à faire. La foule dense était impénétrable. Cependant, Tanya eut une idée : s'ils voulaient s'en sortir, il fallait ruser. Elle s'écria : « Au secours ! J'ai un bébé avec moi ! S'il vous plaît, laissez-moi passer ! », tout en simulant la personne qui tient un bébé dans ses bras, enveloppé dans un drap.

Et cela fonctionna.

Elle réussit à rejoindre la foule et à aller sur le toit, où l'attendaient trois hélicoptères. Mais elle s'aperçue que quelque chose clochait. En regardant autour d'elle, elle se rendit compte que son mari n'avait pas pu la suivre. Mais c'était trop tard. Elle ne pouvait à présent rien faire pour lui. La foule l'entraînait vers les hélicoptères.

À chaque pas, le bâtiment tremblait un peu plus. Lorsque qu'elle parvint à monter dans un des hélicoptères, des cris retentirent, suivit d'un bruit monstrueux et terrifiant. Elle eut juste le temps de se retourner pour voir s'effondrer l'hôtel. Au même moment, un militaire l'attrapa et la posa sur un siège.

Elle avait abandonné son mari. Elle repensa à lui, et pleura. Elle savait qu'elle ne pourrait pas vivre avec cela sur la conscience. Elle prit donc la décision la plus importante de sa vie. Elle se dirigea vers la porte d'un des hélicoptères, écarta d'un coup de coude le militaire qui s'y tenait, et, sans qu'il ne puisse rien faire, elle sauta.

Le militaire fut encore plus surpris de ce qui se passa une fois la femme tombée que le fait qu'elle ait sautée. En effet, lorsqu'elle heurta le surface de l'eau, il n'y eu aucune éclaboussure, aucune bulle, aucun remous. Rien.

Pendant toute la durée du trajet, la question tournait en boucle dans sa tête. Il décida d'y mettre fin en se disant qu'il avait mal vu et que la distance entre le véhicule et l'eau était trop importante pour pouvoir distinguer en détail la surface.

Comment pouvait-il se douter qu'il venait d'assister à ce qui entraînera le début d'une nouvelle ère ?