Les commencements

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Jéremie se gara devant l'immeuble de Ana. Le soleil sublimait déjà la ville et la fraîcheur du matin s'estompait peu à peu.

- Te voilà devant chez toi dit il

- Oui répondit Ana avec un air triste qu'elle aurait aimé ne pas laisser paraître.

- Aimerais tu que je te raccompagne jusqu'à ta porte?

- Non merci, ça ira. Je ne suis qu'au 6ème étage.

- Très bien. Bon bin.. je te souhaite de bien te reposer et de passer une belle journée.

- Je te le souhaite également Jéremie. Merci aussi pour cette magnifique soirée. 

Il lui sourit. Il aurait voulu lui dire que c'était elle qui était magnifique mais se garda de le faire. Elle sortit de la voiture et marcha en direction du hall d'entrée de son immeuble. Quand elle vint devant la porte du hall elle se retourna vers la voiture de Jéremie et lui fit un signe de la main. Il fit de même et démarra sa voiture. Ce geste lui donna un petit pincement au cœur. Elle ne trouvait pas cela très logique car elle avait passé une bonne partie la soirée à le repousser. Elle fit fuir ces pensées et rentra dans l'ascenseur. La fatigue se faisait ressentir et elle rêvait de prendre un bain et se coucher en compagnie de Groufi son chat. Quand les portes s'ouvrirent elle tomba nez à nez avec Jéremie.

- Mais que fais tu là? dit elle avec étonnement.

Jéremie était un peu essoufflé car il avait pris par les escaliers pour rejoindre Ana.

- Je..enfin je. Tu as oublié le cadeau que je t'ai offert. 

Il lui tendit le petit porte-clés Bob l'éponge qu'elle aimait tant.

- Ah oui, ça pouvait attendre demain tu sais! Mais bon, merci.

- Je ne serai peut être plus là demain.

- et pourquoi?

- je suis affecté dans un autre pays.

- un pays en guerre?

- aucun pays n'est en paix tu sais.

- cela ne répond pas à ma question dit elle sèchement

- oui un pays en guerre. Les terroristes ont pris le dessus et il faut beaucoup plus de soldats.

- d'accord. Prends soin de toi. Essaye de ne pas te faire tuer.

- Cela te dérange que je parte?

- non pourquoi? tu es soldat, tu dois défendre le peuple. Je te comprends tout à fait. Avec le métier que j'envisage de faire je serai aussi peut être amenée à être dans des zones de guerre.

- tu ne devrais pas prendre de tels risques.

- parce que quoi? parce que je suis une fille? peu m'importe!

- je ne voulais pas te vexer. Je trouve juste que les femmes sont des êtres qu'il faut protéger et non envoyer vers le danger.

- je ne suis pas du même avis. Je ne suis pas une fleur fragile qui pourrait se déraciner au moindre coup de vent. Sur ce je te laisse, je suis fatiguée.

Elle sortit les clés de son sac et ouvrit sa porte.

- Bella.. excuse moi. Ne finissons pas ces bons moments sur une note de colère.

- je ne suis pas en colère Jéremie. Je suis juste déçu par cette mentalité que beaucoup d'entre vous adoptent.

- encore une fois je pense que tu perçois mal ce que je voulais dire. Bien, je ne vais pas te déranger plus que ça. A bientôt Bella.

- Au revoir Jéremie. 

Ana ferma la porte et se laissa tomber au sol. Groufi accourut aussitôt et la câlina. Elle lui répondit en glissant sa main sur son pelage. Groufi était un beau chat siamois au yeux bleus. Elle l'aimait énormément et savait qu'elle devait bientôt le laisser à sa mère car son voyage approchait à grands pas. Elle était triste de partir. Elle avait peur de tout ce qui l'attendait mais elle était heureuse de  pouvoir faire ses propres expériences de la vie.

Après avoir pris sa douche Ana se glissa sous sa couette et consulta son téléphone. Elle constata qu'elle avait 8 appels en absence et un message de Flora. ''Bella j'appelais pour savoir si tu étais bien rentrée chez toi. Cela m'inquiétait un peu de ne pas avoir de réponse de ta part mais j'ai appelé Jéremie et il m'a assuré que tout allait bien et que vous faisiez une petite balade. Je suppose que tu as beaucoup de choses à me raconter!!"Flore fini le message avec des émoticônes représentant des bisous. Elle voulu lui répondre mais n'en avait pas la force. Elle se rendit également compte qu'elle n'avait pas le numéro de Jéremie. Elle s'en voulu d'avoir été un peu sur la défensive avec lui. Grâce à lui elle avait bien commencé l'année. Il y avait ajouté une légère touche de romance. Et comme Molière l'a si bien dit << les commencements ont des charmes inexprimables >>.


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