Prologue

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-Aller ! Plus vite ! Hadrien, prend les rênes, il faut que je m'occupe du prince... Hadrien ! Reprend toi, bon sang !

Hadrien tremblait de tous ses membres, encore pétrifié par ce qui s'était déroulé sous ses yeux il y a quelques minutes. Il agrippa tant bienque mal de ses mains moites et couvertes de sang les rennes que lui tendait son supérieur, toujours tremblant.

-Maître Falcon... comment... comment faites-vous pour rester aussi calme ? Balbutia le jeune homme.

-Je suis un chevalier de Queteleria, il est de mon devoir de réaliser au mieux les ordres du roi et il en est de même pour toi, Hadrien... Nous serons bientôt au royaume d'Athas, un peu de courage.

Le paladin posa une main encourageante sur l'épaule de son cadet avantde sauter à l'arrière de la carriole, faisant grincer sa lourde armure de plaque, sale et fissurée. Trois enfants s'y trouvaient, un bébé de quelques mois endormi dans les bras d'une fillette brune auteint basané, prise de violents sanglots et un petit garçon blessé. Falcon s'approcha du garçon, les poings serrés et le visage crispé de douleur, ses cheveux blonds collés à son front par la transpiration. Sa tunique déchirée et couverte de sang laissait entrevoir une plaie ouverte qui semblait assez profonde. Le chevalier arracha la tunique autrefois blanche et  tenta de nettoyer la plaie comme il le pouvait, il déchira le pan de sa cape qu'il lui semblait être le plus propre et s'en servi de bandage, tans pis pour les risques d'infection pour le moment il fallait stoper l'hémorragie.

-Il ne tiendra pas longtemps dans cet état. Lança-t-il àl'intention de son camarade.

Hadrien fit claquer les rênes.

-Ça va aller, il ne reste plus que quelques mètres avant le portail.

Le jeune chevalier fit claquer ses rênes une fois de plus, bien que les pauvres bêtes les tirant furent déjà à bout. La carriole fonçait droit vers un étrange arche de pierre, entièrement sculpté d'étrange symbole runique et parsemé de cristaux émanent une douce lumière bleuté. Aussitôt qu'ils eurent traversé l'arche, le décors changea complètement, seul la voûte de pierre était toujours présente, la terre boueuse avait été échangée contre un sol de dalles blanches immaculées et les hauts arbre rachitique furent remplacé par des bâtiments à la façade richement décoré dont les pierres semblaient avoir été sculptées une par une, tout ici respirait la richesse, jusque dans les épées de bois taillés par une main des plus minutieuse qui servait de jouet à de jeune enfants se prenant pour de grands guerriers sous l'œil bienveillant de celle qui semblait être leur mère. La carriole enpiteuse état tiré par son cheval à l'agonie faisait bien tache dans ce paysage parfait, il ne fallut pas longtemps pour attirer une dizaine de soldat qui semblait être les gardiens de cette région.

-Qui êtes-vous étrangers ? Demanda celui qui semblait dirigé l'escouade. Nous n'attendions personne venant de Queteleria aujourd'hui.

-Je suis Falcon de Toan, paladin du royaume de Queteleria, je dois voir votre roi au plus vite.

Le chevalier d'Athas lança un regard suspicieux au paladin, s'il s'agissait bien de Falcon de Toan, paladin du plus grand allié d'Athas, alors il se devait d'obéir, mais comment savoir s'il n'avait pas face à lui un imposteur ?


-Dépêchez-vous ! Le temps presse ! Quand l'armée de l'ombre en aura fini avec Queteleria, elle viendra ici ! De plus, j'ai avec moi le prince héritier de Queteleria, il a besoin desoin au plus vite.

-Très bien ! S'exclama-t-il, si telle était la vérité il n'avait plus le temps de réfléchir, dans le cas contraire, desintrus en infériorité numérique ne serait pas bien compliqué àéliminer, surtout dans l'état où ils étaient. Arthur, occupe-toides enfants, Théo, je te confie la garde du portail.

-À vos ordres chef !

-Suivez-moi. Lança le chevalier à l'intention des deux queteleriens.

Ilspénétrèrent dans le château par la porte de service afind'éviter les regards indiscret, ils traversèrent une multitudede couloir couvert de tapisserie chamarré et de tableauxreprésentant toutes sortes de paysage, rien que leur cadre avecleurs finitions faites d'or et autres métaux précieux devaitvaloir une vraie fortune.

Ilspénétrèrent dans une large pièce où les attendait le roid'Athas, assit sur son trône. Il devait tout juste avoir dépasséla quarantaine, pourtant son regard laissait croire qu'il avait déjàtout vu et tout expérimenté en ce monde, comme le laissaient penserson château c'était un homme raffiné aux traits nobles et fins. Ilécouta patiemment le récit des guerrier de Queteleria, on neressentit aucune surprise ou même inquiétude sur son visage.

-Alors, ce jour aura fini par arriver. Murmura-t-il simplementquand le paladin eut achevé sa tirade. Julia, prévient Jason del'attaque imminente de l'armée de l'ombre et dis lui que je luilaisse le commandement total de l'armée. Que tous les hommes en âgese prépare à se battre.


-Très bien sa majesté. Répondit la jeune servante avant de s'enaller.

-Paladin Falcon, chevalier Hadrien, désolé de ne pas vouslaisser vous reposer mais vous allez devoir repartir, leshéritiers de nos royaumes respectifs sont l'espoir de tout unpeuple, nous ne pouvons pas prendre le risque de les perdre ici. Vousemmènerez ma fille ainsi que la petite Qyadys dans le village cachéde Malcombe, elles y grandiront en sûreté.

-Et le prince ?

-Kaigan sera bientôt en âge de se battre, je crois avoir comprisqu'il s'était plutôt bien illustré durant cette bataille, ilserait même parvenu à maîtriser le Firode.

-Mais ce n'est qu'un enfant ! S'indigna Hadrien. Il ne sait passe battre et encore moins maîtriser le Firode, vous ne pouvez pasl'envoyer à la mort alors que votre propre fille, elle, sera bien àl'abri. C'est injuste !

-Hadrien, tais-toi. Le coupa Falcon.

-Vous apprendrez, jeune chevalier, que la vie n'est pas juste.Contrairement à Queteleria, Athas ne possède qu'une seulehéritière, il est impensable de l'envoyer se battre, du moins pourle moment. Je n'ai pas l'intention d'envoyer Kaigan se battretout de suite, j'ai besoin de l'armée résistante de Queteleria etcette armée à besoin d'un chef et je formerais Kaigan dans cebut... Bien, si vous voulez bien m'excuser j'ai du travail.




Lesdeux hommes s'exécutèrent. Hadrien fulminait, la famille royalel'avait toujours traité avec tellement de respect, tellement plusque ce qu'il en méritait, il était hors de question qu'il laisse leprince se faire tuer de la sorte. Une main apaisante se posa surson épaule.

-Ne t'inquiète pas pour le prince, j'ai promis à la reine que jeprotégerais son fils et je ne compte pas faillir à ma parole.Concentre-toi plutôt sur ta mission, escorte nos deux princessesjusqu'à Malcombe et assure toi qu'il ne leur arrive rien jusqu'àqu'elle puisse se défendre par leur propre moyen.

-Mais enfin, je refuse de vous laisser seul courir tous les risques !Je veux me battre moi aussi !

-Ne discute pas mes ordres Hadrien. Ton rôle est aussi important quele mien, tu te dois de l'accomplir !

-Maître Falcon... Très bien, je... je promets sur mon honneurd'accomplir ma mission !

-Je préfère ça. Répondit son supérieur avec un sourire, puis ilattira son jeune disciple contre lui dans une accolade fraternel.Pour l'instant, nos chemins se séparent ici, j'espère te revoirdans un futur moins sombre.

-Moi... moi aussi, répondit le jeune homme presque gêné.

Lepaladin s'éloigna de quelques pas puis se mit au garde-à-vous.

-Chevalier Hadrien, j'ai été fière de t'avoir pour disciple !

Lechevalier se mit au garde-à-vous à son tour.

-Et moi, j'ai été fière de vous avoir comme maître !

Falconde Toan eut un dernier sourire avant de se retourner et d'avancer,droit devant lui.

-Je vous promets de ne jamais vous faire honte maître !J'accomplirais toutes les missions qui me seront données et quandnous nous reverrons, vous serez fière de moi !

Les sept seigneurs Où les histoires vivent. Découvrez maintenant