In your head [FR]

partie 9:

Je me mit à la fixer et toutes les petites personnes dans ma tête commencèrent à s'agiter. Au moment ou je reçoit le SMS, elle range son téléphone... Quelle coïncidence ! Et si jamais c'était elle? Je veut dire, c'est carrément possible. Cette fille est vraiment bizarre et j'ai du mal à la cerner. Sa voix douce mais ferme me sort de mes pensées.

- T'as quoi à me regarder comme ça putain?

Oups. Au son de sa voix, je devine que je l'ai irrité. Mais quand même, c'est vraiment bizarre. Et ça me fait chier, mais d'un autre côté le fait qu'elle puisse être mon inconnu me donne envie de la découvrir. Sans pouvoir m'en empêcher, je commence à lui poser des questions. Ses réponses sont brèves et elle me fait subtilement comprendre que je la fait chier. Mais c'est plus fort que moi, je continue, comme si je ne me contrôlait plus.

- Tu fumes depuis quand ?

- On s'en fout Indiana.

- T'es née ici ?

- Bah oui.

- Et tu vit avec tes parents? T'as des frères et sœurs ?

- Putain, Ind...

- Et est ce que t'as déjà était à un concert ?

- Ta gueule ! J'ai pas envie de te connaître alors t'es gentille mais tu la ferme !

Je crois qu'elle a parler trop fort, car la prof se retourne et je voit dans son regard qu'elle n'a qu'une envie : nous brûler vives. Elle se met à gueuler.

- Ariana et Indiana, vous sortez ! On est pas au cirque, allez ! Dehors !

Je rougit et je cherche une phrase correcte pour m'excuser lorsque mon téléphone que j'avait placé entre mes jambes s'allument. Je lit furtivement.

inconnu/// t'excuse pas et sors, fait pas ta bouffonne.

Tient, bouffonne... C'est Ariana qui dit ça non ?

En parlant d'Ariana, elle s'engage déjà dans l'allée entre les tables et je la suis en me pressant pour ne pas qu'elle parte sans moi. On sors et on se retrouve toutes les deux dans le couloir. Elle me regarde et je lui fait un petit sourire timide et confus.

- Me regarde pas comme ça ! S'emporte-t-elle. Tu m'as causé assez de problèmes comme ça, alors m'adresse pas la parole.

Elle reste là a me fixer quelques secondes et je ne répond rien. Cependant, je sens mes joues chauffées et j'imagine que je doit être rouge comme une tomate. Elle soupire et me tourne le dos, puis elle s'en va, me laissant là, seule et confuse.

J'attend qu'elle ait disparue et commence à marcher, lorsque j'entend des rires du côtés des escaliers. Deux filles sont assises sur les marches et elles sont mortes de rire, je rougit de plus belle et m'en vais. Mon téléphone vibre, et je devine déjà que c'est l'inconnu qui vient de m'envoyer un message.

inconnu/// t'as vu comme elles rigolent? elles se foutent de ta gueule à coup sur, en même temps t'as l'air un peu conne là

moi/// mais tg, je t'ai rien demandé putain

Je sens les larmes qui montent et je m'assoit devant une salle, un peu plus loin. Vingt minutes plus tard, la sonnerie retentit et les gens de la classe sortent peu à peu. Les garçons, à qui je ne parle presque pas, passent devant moi sans un regard. Puis Elena, Luna et les autres arrivent. Je voit Luna qui fait un pas vers moi, mais elle se résigne et elles continuent toutes leurs chemins. Enfin, Emy et les autres filles arrivent et Amandine me tend la main pour m'aider à me relever.

- Elle s'est barré Ariana ? Demande Pauline.

- Euh, ouais, je sais pas où elle est allée...

- Tant pis ! Dit Emy. Elle nous rejoindras, Indiana, tu reste une demie heure avec nous ?

Je lui souris et hoche la tête. Elles sont toutes à l'internat, alors je reste dans le lycée avec elle. On parle et on rigole, j'en oublie même Ariana.

A 17h, je rentre chez moi le sourire aux lèvres. Au moment même où j'entre dans le salon, j'entend ma mère dire qu'il faut qu'elle aille acheter du pain. Je me précipite devant elle et lui dit :

- Laisse maman ! J'y vais, passe moi les sous.

Elle échange un regard étonné avec mon père, qui me tend un billet de 5 euros.

- Je revient vite, à toute a l'heure !

Je sors en trombe de chez moi et cours jusqu'au supermarché, qui se trouve à quelques rues de ma maison. J'achète le pain en essayant de faire le plus vite possible. En sortant, je me dirige vers le bureau tabac. J'inspecte rapidement les paquets de cigarette, et en repère un pas trop chère qui m'a l'air pas mal. Je le demande au buraliste, qui comme je l'espérais me le donne sans poser de question. Je paye avec la monnaie du pain et celle du tacos de midi, cache le paquet dans mon soutif en sortant et cours jusqu'à chez moi.

En arrivant chez moi, je pose le pain sur la table et je voit mes parents qui se regardent bizarrement, puis leurs regards se reposent sur moi. Je sourit discrètement et me dépêche d'aller dans ma chambre. Je verrouille la porte, et me met par la fenêtre. Je prend le briquet qui est toujours caché dans mon tiroir pour mes bougies, sort une cigarette du paquet, la place à ma bouche et tente de l'allumer.

Etant donné que je ne suis pas douer du tout, je met environ une minute à allumer la cigarette mais lorsque j'y parvient enfin, je ne peut m'empêcher de dire à voix haute.

- Wow, Indiana ! Quelle vie de rêve !

Puis je tire une taffe et recrache la fumée avec un sourire satisfait.