Chapitre 1

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Cela faisait maintenant quelques jours que la louve était dans cette boite de bois, juste assez grande pour qu'elle ait la place de retourner. Elle trépignait d'impatience. Elle allait retrouver l'état sauvage, car elle avait été sélectionnée pour le programme de réhabilitation des loups du Nevada. Les soigneurs ne pouvaient pas l'approcher. Elle était trop sauvage à leur gout sans doute. Voila pourquoi elle était maintenant dans cette boite, à attendre qu'on lui ouvre le couvercle.

On attendait de la dizaine de loups sélectionnés qu'ils repeuplent les terres d'où ils ont été chassés, soixante ans plus tôt. Mais les individus n'avait pas été tiré au sort. Ils avaient été choisis. Il fallait qu'ils reprennent les qualités de leurs ancêtres. Elle devait être sauvage, rebelle, mais elle devait surtout ne pas se laisser approché par l'homme, sinon cela tombait en miette. Il fallait aussi qu'elle ne présente aucun gène de chiens que les humains leurs ont injecté pour en faire des animaux domestiques. Mais elle, la louve tant redouté, allait quitter à jamais ce zoo, et ne plus revoir ses barreaux de métal qui la contenait de sauter sur les enfants criant dans tout les sens. Elle allait redevenir ce qu'elle à tant voulu être, une louve sauvage. Elle était en parti la pièce maitresse de l'expérience.

Elle sentait qu'on posait sa cage de bois au sol. Que les autres loups étaient aussi impatients qu'elle. La jeune louve ne voulait pas les décevoir. Elle ne voulait pas rester dans cette boite. Elle voulait courir dans les plaines de neige infinie. Elle avait besoin de sentir le vent courir sur son dos. Elle voulait vivre sans lois, et être seule maitresse de son destin.

La louve sentait la présence de plusieurs humains tournant autour de la paroi la séparant du monde extérieur. De quelle couleur serai les arbres ? Seront-ils clair, ou foncé ? Auront-ils des feuilles ou des épines ? Seront-ils grand ? Tant des questions tournoyèrent dans la tête de la louve caramel, qu'elle ne remarquait pas que l'agitation autour d'elle s'était calmée. A chaque seconde qui passait, son excitation augmentait, tous comme sa peur. Elle avait peur ne pas être à la hauteur, et de décevoir le lourd poids de l'espoir qui pesait sur ses épaules.

Le couvercle se levait rapidement, remplissant la boite d'une lumière aveuglant la louve qui n'avait pas vu la lumière du jour depuis septante heures maintenant. Mais elle n'hésita pas. La liberté qu'elle avait perdue avait prit possession de son instinct, son instinct sauvage. À la seconde ou elle aperçu le sol sans herbes et recouvert d'épines, elle s'élança.

Elle était libre. De retour à l'état sauvage, après une année de captivité.

Elle courrait maintenant entre les sapins foncés. Serpentant entre les souches sèches. Sautant au dessus des arbres morts, étendu à même le sol. Sa liberté était la seule chose dont elle avait besoin, et elle était maintenant entre ses pattes, ses pattes qui n'avaient que foulé le sol rugueux de la terre. Elle courait en ce moment-même sur un tapis d'épines qui amortissait le moindre de ses bruits. Elle aimait ça. Elle aimait la sensation des odeurs de la forêt dans ses narines. Mais elle en voulait plus. Elle voulait gouter à la viande sauvage. La louve décida de s'arrête, après plusieurs minutes de course dans la forêt, confrontée seule à la nature qui paraissait si calme.

Elle entendait un cerf marcher doucement à travers le cours d'eau. Bien qu'elle ait soif, son estomac criait famine, et l'odeur alléchante lui tournoyait autour sans retenue. Elle avait envie de viande. Mais de vrai viande chassée, pas le bout tout froid qu'on lui lançait de l'autre côté de la grille. Elle avançait lentement à travers les fougères émeraude. Comme sa mère lui avait appris, les proies avaient une ouïe très fine, et si elles entendaient une branche craquer, elle détalait le plus vite possible.

L'avantage qu'elle possédait était que le clapotis étouffait les bruits de ses pas. La louve avançait dans la plus grande attention, et regardait ou se posaient ses pattes, en même temps d'écouter si cela ne faisait pas bruit. Elle possédait un avantage remarquable, car ses poils caramel lui permettaient de se camoufler parfaitement dans les dernières feuilles foncées de l'automne qui étaient restée durant l'hiver. Arrivée à environ quelques pas de sa proie, elle la surveillait. Elle attendait que le cerf soit de nouveau occupé sur l'eau pour qu'elle puisse sauter.

La Valse des loupsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant