[chapitre IV]

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Après 3 semaines au Georgia Regional Hospital de Savannah, j'étais remise sur pieds. J'avais un bras dans le plâtre ainsi que plusieurs vis et plaques un peu partout dans le corps.
Je m'en étais plutôt bien sortie.

Une fois passée les opérations et les multiples remarques mêlées à des embrassades bruyantes de la part de mes parents, je suis rentrée chez moi.

Lorsque que j'ai passé le pas de la porte, j'ai senti un étrange sentiment en moi. L'impression de ne pas connaître les lieux. Pourtant c'était bien la même cuisine en carrelage, les mêmes rideaux défraîchis, et la même chambre qui était la mienne depuis ma naissance.

Le soir venu, je n'avais toujours pas repris mes repères.
Assise sur le canapé du salon, je regardais silencieusement le plafond.
Mon père et ma mère sont arrivés, avec un air embarrassé.

- Ma chérie, commença ma génitrice, tu imagines bien que nous avons quelques questions à te poser à propos de ton accident, qu'est ce qui c'est...

- Ce n'était pas un accident, la coupais-je.

- Mais enfin ! intervient mon père, ça ne va pas de dire des choses pareilles ? Pourquoi aurais tu fais ça, c'est totalement idiot ! Tu as tout ce dont tu as besoin et je ne pense pas que...

- Stop Paul ! pria ma mère, laisse la nous expliquer tranquillement les raisons de ce... suicide.

- "Suicide raté", précisais-je.

Le naturel avec lequel je répondais à mes parents les désorientaient. Ils semblaient véritablement surpris par mon aplomb. Et à en voir l'expression du visage de mon géniteur qui se traduisait par des yeux exorbités et par la façon frénétique qu'il avait de se gratter l'avant-bras droit lorsqu'il était stressé ou agacé.

- Ce qui veut dire que tu aurais préféré mourir ? a dit mon père sur un ton qui se voulait surpris.

- Ma chérie, reprit ma mère, ne me dit pas que... tu comptais vraiment mettre fin à tes jours ?

- Oui maman, bien sûr que oui ! Je voulais mourir ! Pourquoi vous m'en avez empêché ?! Je suis certaine que je serais bien plus heureuse ailleurs qu'ici !

Ils me fixèrent, abasourdis. Ils venaient de comprendre que leur enfant n'allait pas bien du tout, et ce depuis longtemps. Et ils ne s'étaient rendus compte de rien.

Je repris.
- Qu'est ce qui s'est passé ? Pourquoi je ne suis pas morte à cette heure ?
- ...
- Répondez ! dis-je en hurlant presque et en essayant tant bien que mal de retenir mes larmes qui affluaient.
- Ton lycée a appelé pour signaler ton absence, débuta ma mère, ton père et moi étions très inquiets, crois moi. Ça ne te ressemblais pas de sécher les cours. Nous t'avons cherché mais sans résultat. Ce sont les pompiers qui nous ont prévenus...

Une larme coula sur le visage de la femme qui m'avait donner la vie, malheureusement.

- Ils nous ont dit, reprit mon père qui avait la voix chevrotante, que tu avais eu un accident, enfin c'est ce qu'ils pensaient. Tu serais tombé de la falaise et on ne sait par quel miracle, tu n'es pas décédée. Ils avaient été prévenu par des gardes côtes qui fesaient leur tournée. Lorqu'ils t'ont découverte, tu étais sur la plage, de quelques mètres de largeur seulement. Tu as eu une chance inouïe !

- Je... je me souviens, sanglotais-je, j'ai essayé de me rattraper à la dernière minute... Je crois que j'ai réussi à m'accrocher de toutes mes forces pendant quelques instants.  Mais j'ai lâché et je suis tombée, dix mètres plus bas. Après, c'est le trou noir...

- C'est normal, ta tête a tapé violemment le seul, dit ma mère en essuyant ses larmes d'un revers de main, tu as perdu connaissance. Si tu ne t'étais pas retenu et que tu aurais pris de l'élan, nous ne t'aurions jamais revu... Comment avons nous pu être aussi aveugles et ne pas voir que tu allais si mal ? Je m'en veux tellement, si tu savais comme nous t'aimons ma chérie...
- Ne t'en fait pas Avery, ajouta mon père, nous allons tout reprendre à zéro et si tu ne veux pas nous parler des raisons qui t'ont poussé à faire ça, c'est ton choix.

Mes parents me regardèrent avec amour et pour la première fois, je vis que je comptais vraiment pour eux.

- Merci, merci mille fois d'être là pour moi ! dis-je en me jetant dans leurs bras tout en les embrassant avec effusion.



___________________________Bon ce chapitre n'est pas grandiose, mais il vous permet au moins de savoir un peu ce qu'il s'est passé.
La suite sera beaucoup mieux !
Xx

C.

A poisoned friendOù les histoires vivent. Découvrez maintenant