They told me that love was weakness. ~Clexa~

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Le silence. Le calme. Deux respirations.

L'une agitée, irrégulière, haletante. L'autre, posée, régulière, calme.

L'intimité sombre d'une chambre. Intimité brisée par le bruit incessant, pesant, oppressant des machines qui ne cessent de fonctionner. Pour la garder en vie.

Clarke releva la tête. Son regard glissa sur la forme du corps de Lexa, caché sous les draps. Seuls les bras, le début du buste et la tête dépassaient. Une intraveineuse était plantée dans l'avant bras de son amante, reliée à la poche de glucose transparente. Les électrodes fixées aux tempes, Lexa avait les yeux fermés. Clarke se leva, tendit une main vers le visage impassible de celle qu'elle aimait tant, et effleura sa joue, du bout des doigts ; une caresse imperceptible, et pourtant, les paupières de Lexa frémirent.

-Lexa... ? murmura Clarke, d'une voix étranglée par l'anxiété.

-Mmmh...Je suis...éveillée, répondit celle-ci, d'une voix pâteuse et lente.

-Mon Dieu...Lexa, tu es restée inconsciente si longtemps cette fois, sanglota Clarke, pressant la main de sa bien-aimée.

Lexa ouvrit lentement les yeux, papillonnant des paupières malgré la faible luminosité de la chambre. Elle laissa son regard voguer, puis posa les yeux sur Clarke, avec une intensité telle que ses prunelles vertes semblaient étincelles, semblable à deux émeraudes.

-Et bien, me voici, maintenant, dit-elle d'une voix sereine.

Elle pressa la main de Clarke en retour, laissant son pouce caresser la paume de sa main.

-J'ai cru...que tu ne te réveillerais pas, laissa échapper Clarke en un souffle rauque.

-C'est sans doute la dernière fois, lâcha Lexa, détournant le regard.

-Ne dis pas ça. Je t'en pris, ne le dis pas, Lexa, je...

-Tu préférerais que je mente, Clarke ? demanda Lexa, fermant les yeux, expirant lentement.

-Ce n'est pas un mensonge, les médecins l'ont dit, il y a de l'espoir, tu vas sûrement...

-Non. Non, Clarke. Mais ne t'en fais pas, assura Lexa en tentant de se relever.

Elle était tellement faible que ses bras ne pouvaient la porter ; elle tremblait, et manqua de tomber hors du lit étroit dans lequel elle était étendue. Clarke la rattrapa, et la soutint ; tout en la fixant droit dans les yeux, avec une force que seule la détresse d'une âme profondément aimante ne peut donner, elle l'adossa contre les oreillers qu'elle avait calés contre l'encadrement du lit, puis s'assit à ses côtés, lui tenant toujours la main. Elle approcha son visage, colla son front contre celui de Lexa ; ses lèvres, entrouvertes, laissaient échapper un souffle qui caressa les lèvres de celle qu'elle aimait. Elle ferma les yeux, retenant des larmes qui n'avaient pas lieu d'être.

-Tu ne vas pas. Mourir.

-Je suis mourante, Clarke. On ne peut pas le nier. Ça ne rend les choses que plus difficiles encore, affirma Lexa d'une voix douce, mais ferme.

-Mais je t'aime tant...

Lexa prit le visage de Clarke entre ses mains aussi froides que le marbre, puis les fit glisser dans sa nuque, entrecroisant ses doigts fins. Elle sentait le sang pulser sous la peau chaude et translucide de Clarke, et elle ferma les yeux, pensant à son propre cœur, qui bientôt ne battrait plus.

Elle n'avait pas peur de mourir. Elle n'avait jamais eu peur de mourir, car la mort n'était pas la fin. Elle n'avait qu'une peur, incommensurable, qui lui tordait le cœur jusqu'à ce qu'elle en suffoque; elle ne pouvait laisser Clarke. Tout ce temps, où elles seraient cherchées, déchirées, trouvées, et unies. Tout ce temps qu'elles avaient passé l'une dans les bras de l'autre, leurs souffles se mêlant, leurs peaux moites accolées, les larmes que l'on pouvait devinées imminentes, après une nuit d'amour, après avoir atteint les étoiles, un état plus que physique, quittant tout ce qui les contraignait alors. Seulement elles deux. Sans la maladie, sans haine, sans le regard des autres sur leurs mains enlacées.

~ CLEXA FANFICTS (and Other Lesbian Couple)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant