Chapitre 3 : Drôles de remerciements

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Elle ouvre les yeux, ils sont d'un brun or étonnant, et dit :
- Merci de m'avoir sauvée, mais ne parle de moi à personne, ils me cherchent ; dit-elle faiblement.
- Qui te cherche ? Je demande inquiète.
- Les mages de la guilde du roi Gilytrie ; répond-t-elle d'un ton où l'avertissement était sous-jacent.
- Mais pourquoi sont-ils à ta recherche ?
- Parce que je suis une Instinctive ; répond-elle.
- Une Instinctive, mais c'est un mythe !
- Non, nous existons et n'avons jamais cesser d'exister ; murmure-t-elle tandis que quelqu'un toque. Quand la porte s'ouvre, elle a déjà sombré dans le sommeil.
Mon frère et Rayden sont sur le pas de la cuisine et attendent des nouvelles, ils entrent dans la pièce et s'assoient sur le banc :
- Alors comment va-t-elle ? me demande mon frère en regardant la jeune fille allongée sur la table et dont je ne sais toujours pas le nom. Mais il n'y a presque plus rien ! s'exclame-t-il.
- Eh oui, ta sœur est une déesse de la médecine, je réponds.
Soudain, des bras passent sous mes jambes et mon dos, c'est Loysen, surprise je n'ai pas le temps de résister que je suis déjà dehors. À l'extérieur tout le monde s'est rassemblé, dès qu'ils me voient, ils se figent, ils attendent des nouvelles et j'acquiesce en souriant. Je suis un peu mal à l'aise, je n'ai pas l'habitude d'attirer l'attention, en général je suis plutôt discrète et réservée. Les applaudissements et les compliments fusent de toutes parts je ne peux plus y réchapper, alors je me laisse aller et souris aux gens qui m'entourent.
La nuit fut longue, j'ai dû veiller sur l'inconnue, ses blessures sont fermées et pansées mais il y a toujours un risque d'infection. Elle se réveille constamment, en proie à des sueurs froides, revivant inlassablement les évènements traumatisants qu'elle a vécu quand elle a été faite prisonnière par les magiciens. Ils l'ont torturée pour lui faire avouer les lieux où se cachent les Rebelles et la recherchent en ce moments même pour continuer leur interrogatoire jusqu'à ce qu'elle craque. Prouvant pour ainsi dire aux Rebelles qu'ils craqueront tous un jour ou l'autre, puis ils l'achèveront en place publique pour montrer l'exemple à ceux qui oserait se dresser sur leur passage dans leur quête du pouvoir absolu.

Vu le stade de cicatrisation de certaines blessures, ils doivent l'avoir capturée environ un mois auparavant. Elle ne veut sûrement pas en parler, mais j'ai tant de questions à lui poser.

Le lendemain matin, la fatigue m'a rompue et je ne sais plus ce que je fais, mes jambes n'attendent plus qu'une occasion pour s'écrouler, mes bras sont ankylosés et je retiens à grande peine un bâillement.
Alors que je finis de nettoyer les plaies et de changer les cataplasmes ainsi que les pansements, je tombe déjà de sommeil, quand mon frère entre dans la chambre des patients où l'on a transportée la fille la nuit dernière, et me prends par les épaules :
- Va dormir, je la surveille ; chuchote-t-il.

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