Devant le miroir, il regarda ses traits tirés de fatigue et d'excitation à la fois. La soirée avait été bonne et il ne demandait plus qu'à aller se coucher pour mener à bien la longue journée de travail qui s'annonçait le lendemain. Il enleva d'un geste paresseux son pantalon et se dirigea vers sa chambre.
Lorsqu'il atteignit son lit, il était plus de 3 heures du matin et il regrettait déjà cette soirée trop arrosée qui allait lui martyriser le crâne au réveil. Il posa son portable sur la table basse mais celui-ci se mit à vibrer.Tout en décrochant, il se demanda qui pouvait bien l'appeler à une heure si tardive de la nuit
Une voix familière répondit au bout du fil et le sang de l'homme ne fit qu'un tour. Quelque chose de grave se passait...
Il ne dit mot pendant quelques instants, se contentant d'hocher la tête pour lui même, dans l'obscurité de sa chambre, mais une fois la discussion terminée, ses mouvements se firent rapides et saccadés sous l'effet de l'angoisse. Quelque chose de très grave se passait...Il noua rapidement une cravate puis passa par dessus sa chemise un gilet de costume d'un noir d'ébène. Il se dirigea ensuite vers l'entrée de sa maison, une grande bâtisse assez luxueuse comme on peut en voir dans la périphérie des villes américaines. Il prit les clefs de sa Porche, pour aller plus vite, car c'était celle avec laquelle il était rentré moins d'une heure auparavant et elle était encore dans l'allée.
En même temps, il se mit à pleuvoir et des coups de tonnerre se firent entendre au loin, comme l'on frapperai désespérément à une porte, en pleine nuit noire, perdu au milieu de nulle part.
Le cœur battant à tout rompre, il mit le contact et déboula sur la rue déserte en direction de Washington. Un éclair silencieux zébra le ciel d'une couleur rouge vif l'espace d'un instant, avant que le vent ne se mette à souffler violemment entre les arbres et les murs, créant une mélodie comme une voix fantomatique implorant la pitié des ténèbres.
« Aping my soul » semblait-elle murmurer.
Une pluie d'éclairs rouges frappait le sol dans un bruit de déflagration assourdissant et les lumières de la ville s'allumèrent progressivement.
« You stole my overture »
L'homme filait à vive allure dans les rues, tournait brusquement lorsqu'elles formaient des virages serrés.
« Trapped in god's program »
« I can't escape »
Les voix résonnaient dans sa tête, comme pour l'empêcher d'avancer vers son but.
« Who are we ? »
« Where are we ? »
« When are we ? »
« Why are we ? »
« Who are we ? »
« Where are we ? »
Il se prit la tête entre les mains et s'arrêta sur le bord de la rue pour reprendre son souffle.
« Why, why, why ? »
N'en pouvant plus, il se hâta pour rejoindre son ami à sa destination. Le vent hurlait presque et menaçait de le faire dévier de sa route.
Les coups de tonnerre étaient vifs et violents dans le ciel rougeoyant, le vent soufflait si fort, comme pour lui intimer de partir. Oui, il voulait partir, loin...« I can't forgive you »
« And I can't forget »
Les voix s'intensifiaient dans sa tête, telles des reproches.
« Who are we ? »
Il freina brusquement dans l'allée de gravier pour se garer et sortit de la voiture sans refermer la portière.
« Where are we ? »
Il courut vers l'entrée, où l'attendait son ami qui lui fit signe de se dépêcher.
« When are we ? »
« Where are we ? »
« Why are we? »
« When are we ? »
« Why are we ? »
« Why are we in here ? »
Sur la dernière supplication des voix, il entra dans la Maison Blanche et fut accueilli par le Président en personne, qui s'apprêtait à lui demander de prendre la plus grande décision de sa vie...
NA: La musique utilisée dans ce chapitre est "Exogenesis Symphony part 1: Overture" composée par Muse
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Exogenesis
Science FictionLa Terre suffoque. Elle se meurt d'un mal qui l'habite depuis des milliers d'années. Auteur d'innombrables découvertes et inventions, il fut également celui qui la détruisit jusqu'au plus profond de son cœur... Aussi intelligent qu'inconscient... L'...