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Astrid se réveilla en sursaut. Encore ce rêve... Enfin.
Chaque nuit depuis son arrivée à Gwazh'Mor, ce cauchemar réapparaissait.
Chaque nuit la même suite d'événements se produisait, et chaque nuit elle prenait peur et tentait désespérément de fuir. Et tout s'arrêtait là. Elle se réveillait, haletante, et ne se rendormait pas jusqu'au matin, quelques heures plus tard.

Elle avait emménagé dans ce coin de terre breton il y avait environ deux mois, soit à la fin de l'année scolaire. Étant une fille assez réservée par nature, elle ne s'était pas vraiment fait d'amies depuis son arrivée. Dans l'établissement où elle était, des filles lui avaient déjà adressé la parole, et elle avait volontiers discuté avec elles.
Mais l'année se terminait, et toutes partaient dans d'autres écoles l'année suivante.
Ici, Astrid était plutôt seule. À part sa mère et sa grand-mère avec qui elle vivait, elle ne voyait personne depuis le début des vacances scolaires, il y a deux semaines.

Avant d'habiter à Gwazh'Mor, elle avait toujours vécu à Paris.
Mais un jour, il s'était avéré que ses problèmes de santé respiratoires étaient dûs à la pollution de la grande ville.
Le fait que la mère de Mari, sa grand-mère Lizenn, ait du mal à se débrouiller seule chez elle avait décidé la mère d'Astrid à déménager.

Elle n'avait pas eu d'avis. Cela lui importait peu.
Une ville ou l'autre...
Elle avait bien quelques amies, mais n'était pas une personne qui s'attachait facilement et donc n'avait pas été triste de quitter "la plus belle ville du monde"... Et ses quelques connaissances.

"Astrid ! À table !" apella sa mère du bas des escaliers.
"J'arrive !" cria t-elle en retour. Elle corna la page du livre et le posa au pied se son fauteuil.

En descendant, elle admira encore une fois la vue. Elle ne s'en lassait pas. La maison était placé en haut d'une falaise, et le bleu de la mer en faisait la seule vue du côté ouest.
Quand on descendait le petit chemin en pente au pied de la maison, on arrivait à une petite plage, la majorité du temps abritée du vent, et très rarement fréquentée au vu de sa taille et de son accessibilité difficile.

"Astrid ! C'est dans les assiettes !" rappella sa mère.
"Ouii !! J'arriiive !"
Astrid s'arracha à la contemplation de la vue et dévalla les escaliers, arrivant essoufflée dans la cuisine.
Sa mère la regarda, exaspérée, et soupira.
Grand-mère Lizenn souriait, les yeux plissés. Elle semblait sur le point de rire.

Astrid s'installa à table. Mhh... Des crêpes...
"Fromage de chèvre, andouille, miel, oeuf, et beaucoup de beurre s'il te plaît grand-mère Lizenn" déclara t-elle en tendant son assiette à sa grand-mère, qui, devant son galetier traditionnel, commençait à verser la pâte à la louche.
"Astrid. Il faut que je te parle." commença sa mère.

Storm In SoulOù les histoires vivent. Découvrez maintenant