La BMW de mon patron s'arrête enfin devant un grand hôtel. Au milieu de Paris. Et un cinq étoiles. J'interrompe ma contemplation de la grande bâtisse lorsque la portière s'ouvre sur un jeune homme un costume bleu marine qui me tend sa main pour m'aider à sortir. Je l'attrape avant de glisser hors de la BMW flambant neuve. Je tire légèrement sur ma robe de déesse bleu turquoise qui retombe avec légèreté sur mes talons noirs. Ma main toujours dans celle du jeune homme, il me guide avec délicatesse jusqu'au grand tourniqué en verre et or servant de porte. Le hall est à couper le souffle, bien plus impressionnant encore que l'extérieur. Une chambre dans cette hôtel doit coûter bien plus chère que ce que je ne pourrais jamais me permettre et, jusque là je n'avais encore jamais eu de rendez-vous ici. J'ai beau avoir des clients riches, ils ne le sont visiblement pas assez pour un hôtel cinq étoiles.
" - Mademoiselle Turner ?"
Je sursaute et cligne des yeux puis me tourne en direction de la voix.
"- Oui ? Je répond d'une voix clair, audible et parfaitement sure de moi."
En réalité, j'ai les mains horriblement moites et le coeur qui bat à milles à l'heure. Je ne sais pas comment je fais pour encore tenir perché sur mes talons aiguilles avec mes jambes si vacillantes. Un homme, bâtit comme une armoire à glace et habillé d'un smoking noir parfaitement taillé s'approche de moi.
"- Excusez-moi. Je peux savoir qui vous êtes ? Je lui demande poliment en le voyant s'arrêter devant moi.
- Bien sûr, veillez excuser mon impolitesse, il est rare que je me comporte de cette façon, s'excuse-t-il en fronçant les sourcils. Samuel Smith, se présente-t-il ensuite, le garde du corps de Monsieur Evans."
Il me tend une main que je serre. Elle est énorme, si bien qu'on ne voit absolument plus la mienne, minuscule et presque fragile. Je récupère ma main, dont les doigts sont toujours tremblant, et lance ma chevelure brune et bouclé au dessus de mon épaule. Sa tête se penche vers la droite, et il me détaille de la tête au pieds.
"- Il faut y aller, me sourit-il gentiment, comme s'il avait compris à quel point j'étais mal à l'aise.
- Bien sûr, je me retiens de bafouiller."
Il pose sa main dans le bas de mon dos et me guide vers les ascenseurs. Là il appuie sur le bouton du cinquième étage. La cabine s'élève au sein du bâtiment puis s'arrête. Nous attendons que la porte s'ouvre puis sortons. La cabine donne sur un large couloir aux couleurs chaleureuses. La moquette, brune, amortie le bruit de mes talons tandis que les murs beiges nous entourant sont ornés de tableaux plus chers les uns que les autres. Nous passons à côtés d'une vitrine, devant surement contenir une vingtaine d'objets en or.
"- Par ici."
Monsieur Smith s'arrête devant une porte dans laquelle il insère une carte magnétique. Mon coeur, que j'avais réussis à calmer entre temps, s'affole de nouveau. J'ai l'impression que je vais défaillir et pose une main sur le mur pour ne pas dégringoler la tête la première sur la magnifique moquette.
"- Tout va bien ? S'enquit l'homme à mes côtés.
- Oui, je murmure, je suis désolée."
La porte s'ouvre sur un salon dans les tons gris et blanc. Très atypique, formel, froid, professionnel. Je sens une main se poser dans le bas de mon dos et me pousser doucement dans la pièce. J'ai l'impression que mes talons font un bruit d'enfer sur le sol de marbre blanc.
"- Installez-vous, m'invite monsieur Smith en me désignant le canapé. Monsieur Evans ne devrait pas tarder, ajoute-t-il avant de disparaître."
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Double vie
RomanceJune avait de nombreux rêves. Qu'elle a oublié lorsque sa mère est tombée malade. Pour la sauver alors qu'elle n'a plus d'argent, elle trouve un emploi minable dans un bar. Mais pas moyen d'obtenir assez pour payer les soins coûteux. Elle décide don...