Il ne t'aime pas comme moi je le ferai (part1)

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-Bébé ?


J'ai le regard vide, plongé sur la paperasse qui me nargue, me demandant à quel moment de ma vie j'ai pu être aussi con pour me lancer dans des études de droit. Ce dossier est incompréhensible et je suis à deux doigts de tout balancer par la fenêtre.


-Louis !


Quand j'y repense j'étais bien à dessiner dans mon petit atelier et..


-Louis bordel !


Je sursaute en reposant pied à terre. Je lève les yeux vers mon interlocuteur et vu la façon dont il me regarde je regrette de ne pas avoir accès à la porte qui me permettrait de fuir. J'aborde un grand sourire en battant des cils, espérant que mon charme opère comme à chaque fois. Il soupire;


-Ca fait au moins dix minutes que je t'appelle. Je dois retourner bosser, je peux pas aller chercher Kylie à l'école. J'ai une réunion dans... putain,vingt minutes, je file, je t'aime.


Je n'ai même pas le temps de protester qu'il dépose un baiser au coin de mes lèvres avant de faire demi-tour à la quatrième vitesse, les clefs de sa voiture et son portable à la main. Je m'apprête à le saluer mais évidemment c'est la porte que j'entends claquer en guise de réponse. Je soupire et jette un dernier regard à l'énorme pile de feuilles qui hante mon bureau avant de quitter la pièce pour me rendre dans l'immense dressing qui m'est réservé. Pourtant il ne paraît pas si grand par rapport au reste de l'appartement qui doit contenir plus de pièce que tout un hôtel. Sans me prendre la tête, j'enfile un sweat et un skinny, passant ma main dans mes cheveux encore mouillés de la douche, en me rendant à la cuisine où je décide,contrairement à certains, de prendre mon temps en buvant mon thé"idéal contre les nausées", m'installant sur le balcon sans manquer de jeter un rapide coup d'oeil à ma montre, ne me permettant pas d'être en retard. J'en profite pour admirer la vue que m'offre l'Upper East Side, ce quartier magnifique de Manhatan. Quatre ans que j'habite à New York, et pourtant je ne me lasse jamais de cette vue que je peux apprécier tous les matins.


Lorsque j'arrive à YorkAvenue Preschool, l'école maternelle, je n'ai pas à attendre plus de cinq minutes qu'une orde d'enfants débarque dans la cour. Je tente de mettre la main sur une petite tête brune Ma petite taille ne pardonne pas et je lève le nez un peu partout en lâchant une  bonne dizaine de "excusez-moi" pour passer devant les parents qui n'hésitent pas à me foudroyer du regard. Quand j'entends crier "Papa ! Papa", je me retourne et avec un grand sourire je prends ma fille dans mes bras, l'embrassant chastement avant de la porter jusqu'à la voiture.


-Qu'est-ce que tu as appris aujourd'hui ?

Je demande intéressé, la main sur le volant, mon regard vaguant de temps en temps sur elle à travers le rétroviseur. Elle tente tant bien que mal les nattes qui coiffent ses longs cheveux en me racontant à bout de souffle,


-'Ai colorié un poisson ! Et j'ai pas débordé !


Je ris en la prévenant,


-C'est génial ! Par contre je ne suis pas sûr qu'Harry apprécie que tudéfasses la coupe qu'il a mis une demi-heure à te faire ce matin..

Il ne t'aime pas comme je le feraiOù les histoires vivent. Découvrez maintenant