PROLOGUE

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          Au son de la radio, et suivant toujours ses pas, je gesticule dans l'importe quel sens. Il se fiche pas mal de savoir si je sais danser ou non, je suis moi-même et c'est ce qu'il veut que je sois. Nous sommes à quelques jours de Halloween, le premier de notre fille, June. Elle ne doit pas avoir plus de cinq mois.

           Douée comme je suis, je me prends les pieds dans les jouets qu'elle laisse traîner un peu n'importe où. Personne dans la maison n'a le temps de les ranger; Khris doit aller travailler et je dois faire de même. Heureusement, Alison - ma meilleure amie - peut nous garder June. En dehors du week-end et du mardi, je ne vois pas beaucoup ma fille. Et je ne veux pas qu'en grandissant, elle croit que je la fais passer après mon couple ou mon travail - simple serveuse.

           Khris glisse une main dans mes cheveux puis la retire pour m'embrasser le cure chevelu. Il s'éclipse pour aller chercher notre fille; elle doit réveiller, il est 10:00 maintenant.

- Paige ?

          Je ne lui réponds pas immédiatement, je suis bien concentrée sur le biberon de notre fille. Et le mixeur dans lequel il y a du yaourt, des fraises, un peu de lait et de sucre.

- Qui a-t-il, mon cœur ?

          Je l'entends arriver dans le salon. Khris fait souvent la lecture à June, toujours un classique ou un roman que beaucoup de jeunes trouvent "barbants". Lui et moi nous étions rencontrés dans une bibliothèque et il n'aimait pas vraiment lire, puis, il a changé. Maintenant, nous sommes mariés et il y a June. Son nom lui vient du mois de sa naissance; Juin, c'est le même mois de notre rencontre et celui de notre mariage - c'est notre mois porte-bonheur.

 Son nom lui vient du mois de sa naissance; Juin, c'est le même mois de notre rencontre et celui de notre mariage - c'est notre mois porte-bonheur

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- Et c'est à ce moment, que la licorne courut et s'envola.

          June se met à balancer ses jambes en gazouillant quelque chose d'inhumain. Son père sourit, referme le livre et glisse la petite dans sa chaise haute. Il se place à mes côtés et m'aide à préparer la pâte pour faire quelques pancakes.

          June a un peu de cheveux roux sur le haut du crâne pourtant, ni moi, ni Khris n'avons les cheveux roux. N'ayant aucune expérience, je dois demander conseil à de nombreux livres pour être sûre de m'y prendre correctement. Normalement, ses cheveux vont tomber pour laisser place à sa vraie couleur.

          Papa pétrit la pâte, sous le regard de June. Elle mâchouille sa petite cuillère ou son petit doigt.

 Elle mâchouille sa petite cuillère ou son petit doigt

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          Quelqu'un frappe à la porte. Le facteur ne passe plus depuis un moment à cause du chaos qui fait loi, ici-bas. Mes parents comme tous les adultes - les plus de trente ans - sont morts. Les crimes sont omniprésents alors l'Espérance de Vie n'est pas glorieuse.

          De peur de ne pas avoir assez de temps pour vivre, Khris et moi-même avons préféré nous installer ensemble et fonder notre famille rapidement. Mais quand j'y pense beaucoup de gens ont des enfants à dix-sept ans maintenant. Et puis, June ne manque de rien, nous subvenons à tous ses besoins. Il y a des haut et des bas mais rien d'insurmontable.

          Comme nous ne sommes pas allé ouvrir tout de suite, la personne continue de tambouriner la porte. Khris n'aime pas ce genre de personne; impatiente et impoli de déranger un train de vie.

- Ouais, c'est bon. Tu attends quelqu'un ?

           Alison peut être, non, elle sait qu'elle ne doit pas venir le matin. Il s'essuie le visage sur le torchon pour, ensuite, me le jeter à la figure. J'éclate de rire mais ne retire le torchon que lorsque j'entends les voisins hurler suivi de coup de feu. La seconde d'après, Khris me hurle de prendre la petite et de passer par la fenêtre pour m'échapper. Je ne comprends rien mais il continue de coller son œil au "judas" de la porte.

- Tires-toi, vite.

          Il s'éloigne de la porte, prend mon visage dans ses mains mais j'ai un mouvement de recul. Entretemps, j'avais pris June dans mes bras. Il lui embrasse le front puis écrase ses lèvres sur les miennes.

- Je t'aime.

           Il s'empresse de me pousser vers la fenêtre, je me stoppe devant le temps qu'il attrape le sac que je prépare chaque matin pour ce genre de situation. Nous avons déjà été face à ce choix; lui ou moi. Sauf que la dernière fois, nous sommes restés ensemble. Mais si je veux sauver notre fille, je dois partir sans lui, je le sais bien. Même si c'est difficile, même si je sais que je risque de ne plus le voir de ma vie, je sais que je dois d'abord penser à June, au monde dans lequel je veux qu'elle s'épanouisse.

           Après lui avoir soufflé un "je t'aime", je passe par la fenêtre avec notre fille, enveloppée dans une couverture.

JUNEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant