Les heures avaient passé. J'étais passé d'une maison à l'autre sans encombre et sans tirer. A présent, je suis à terre et je vois June avec Alison dans mon viseur. Mon estomac a grondé fort donc j'ai changé de ma position de nouveau, grognant doucement. Je n'avais pas faim mais peur, je me rapproche du point de ravitaillements de mes ennemis. Mes coudes brûlés d'être appuyés contre la terre. J'ai redressé chacun d'eux, un par un.
Aussitôt que mon dernier coude a touché la terre de nouveau, j'ai senti une presse de baril d'arme à feu contre le dos de ma tête: je suis repérée. Il est sur le point de presser la détente. Réfléchies pas et agis ! C'est rapide. De mon avant bras, je dégage l'arme de ma tête. Heureusement, ils sont deux. Deux hommes, deux fois plus impressionnant que moi. Avec mon fusil, je l'assomme une première fois, puis, me sert de lui comme bouclier au cas où son coéquipier tire. J'avance avec le premier homme inconscient, puis, le plaque contre l'autre. Je suis obligée de les tuer tous les deux. Ils pourraient signaler notre position. Le second est à terre, bloqué par son partenaire. "Pardon", murmure-je avant de tirer deux balles. Une mort rapide. J'aurais pu conserver les balles et utiliser le poignard caché dans ma botte. Mais même les personnes les plus horribles ne méritent pas de mourir ainsi, dans la douleur et l'attente de la mort.
Par reflex, j'essuie mes mains sur l'un de cadavre. Deux ans auparavant, je ne me serais pas doutée que je tuerai des Hommes. Je frotte mes coudes en pensant effacer les marques de brûles, celle que les pierres bouillantes m'ont faites. Un coin de ma tête compte le nombre de cartouches utilisées: toujours cinq dans mon fusil. Les deux fusil d'assaut SCAR ont une capacité de trente balles de type M 16 au chargeur. Vingt sur l'une, seulement dix sur l'autre. Bon, je m'y connais un peu ... C'est triste.
Au fond du sac, je fais de la place pour ranger les chargeurs et l'arme la moins chargée, puis, je déserte la scène de crime; les coups de feu vont attirer les Autorités.
Quelques heures plus tard ...
Voir revenir une troupe est un peu un miracle. Encore plus miraculeux lorsqu'elle est au complet, ce qui n'est pas notre cas. Et je crois que ce n'est jamais arrivé. Personne n'ose nous demandé comment est-ce possible que deux des meilleurs membres de l'Élite soient morts.
*
Mairyk me décroche un sourire furtif quand j'apporte mes poings au niveau de mes yeux. Quelques pas chassés dans ma direction et je lui colle mon poing dans l'abdomen sans y mettre de la force - un peu quand même.
- Impressionnant.
Chaque membre de l'Élite ne peut dormir sans repenser à toutes les horreurs auxquelles ils font face; ils sont pris au piège, ils sont "malades" et crient leur douleur, celle de leur cauchemar. Alors je comprends l'insomnie de Mairyk, un ami. Par hasard, nous nous sommes trouvés dans le couloir menant au self. Cette petite bagarre, c'est notre façon de nous saluer.
- La vie à l'extérieur te réussis !
Si j'avais compté toutes les fois où nous avons été en danger.
- Alors pourquoi j'ai comme l'impression de perdre mon humanité à chaque fois que je tue. Putain, on a dix-neuf ans; à notre âge, nos parents - voir même nos grands-parents - serait à l'Université ! Ils n'auraient pas d'enfants et ne seraient pas mariés.
- Les choses changent.
- Mais pas dans le bon sens.
Il ne dit pas le contraire, mais je trouve que parfois il accepte un peu trop notre "situation". Il ne tient à personne, ici: il n'a pas de petite-amie, ni d'enfants, ni même un animal de compagnie. Il n'a que l'Élite des Rebels.

VOUS LISEZ
JUNE
AventuraSurvivre. Ce mot simple mais pourtant difficile en ce monde où seule la terreur est reine. Ne pas faiblir, toujours se battre, ne jamais céder à la peur, voici les seuls lois à appliquer. Courir et fuir sont tes meilleurs alliés. Après pre...