La Douzième Etoile

Prologue ~ L'Aile Noire

Quand nous étions enfants, mes amis et moi étions inséparables, si inséparable qu'il ne se passait pas une seconde sans qu'on ne soit pas tout les 4 ensemble, on jouait à toutes sortes de jeux enfantins mais toujours au même endroit : l'Aile Nord. Ce labyrinthe mystérieux, on le connaissait comme notre poche. Mes parents m'ont toujours dit de ne jamais m'approcher de l'Aile Sud mais mon âme d'explorateur et mes amis qui voulaient l'explorer pour trouver une nouvelle "aire de jeux" me dictaient le contraire ... Je ne sais comment, je réussît à les convaincre de ne pas y aller tout de suite. Il fallait absolument qu'on se prépare, mentalement comme physiquement. La décision d'attendre minuit nous paraissait plus sage.

Ce soir là, le soir de l'opération "Infiltration de l'Aile Sud", la lune était pleine. Je le savais parce qu'il n'y avait aucun nuage pour le cacher. Nous nous étions fixé pour point de rendez-vous le pommier centenaire près de la maison de Mao. Farah nous attendait là avec sa sacoche et son lance-pierre à la main, à moitié endormie. Je me dépêchai de la rejoindre, comme si j'avais hâte. Peu après on voyait Mao trembler: il avait le vertige et nous lui avions demander de sauter par la fenêtre de sa chambre pour ne pas réveiller ses parents, il se décida enfin à sauter lorsque le retardataire fît signe de présence.

Ensemble nous quittions Inista, cette fois-ci, la nuit. Arrivé a l'Aile Nord, il ne nous restait plus qu'à trouver le chemin vers l'Aile Sud, chemin que nous trouvâmes sans difficultés; nous le savions car il était inscrit sur un panneau en bois sec recouvert de toile d'araignée : "Aile Sud, défense d'entrer". C'était là, on y était ! La porte était imposante et toute rouillée, vieille. La contempler n'était pas une option, il nous fallait l'ouvrir. Chester, qui n'avait pas arrêté de nous raconter des mythes sur ce que pouvait bien abriter l'Aile Sud, sortît de son sac à dos un vieux bout de papier : c'était un vieux plan de l'Aile Sud qu'il avait volé dans le bureau de son grand-père. J'avais oublié que Chester était le petit-fils du gouverneur Barklight, je n'avais jamais rencontré sa famille non plus, en fait je le considérais juste comme un ami sans me soucier de cette étiquette qu'on lui avait donné et dont il voulait se débarrasser. Dans ce bout de papier était enveloppé un objet, il s'agissait d'une clef, celle qui nous ouvrirait les portes de l'Aile Sud. La clef était en béryl, magnifique sous ce clair de lune. 

- Allez ! On y va ou quoi ? dit Farah, qui semblait déjà avoir le sang bouillant

-Vous êtes sûr qu'on ne risque rien ? Et si on se faisait attaquer par un Ligar* ?(*créature fictive semblable à un loup, mais à la taille d'un éléphant et poussant des cris d'oiseaux, dois-je préciser qu'ils pondent des œufs ?) Ces monstres sont trop forts pour des enfants comme nous ! inventa Mao, qui tremblait à nouveau.

Je faisais mon possible pour rassurer notre cadet tandis que nous nous enfoncions dans la pénombre, Farah tenait la torche spirituelle que Mao s'était efforcé d'allumer et Chester coupait les toiles d'araignée qui se trouvaient sur notre chemin avec une pointe de flèche trouvé par terre. 

En bas d'un long escalier, on pénétrait dans une grande salle vide. Il y avait au centre de la pièce, un énorme coffre, on aurait dit qu'il abritait quelque chose d'une immense valeur.

-Oh ce truc est gigantesque, on va bientôt être riche les copains ! Venez m'aider ! dit Chester en nous faisant signe de la main, nous voulions tous ouvrir ce coffre, nous voulions tous découvrir ce trésor. Cette excursion qui avait pour but originel de trouver un nouveau terrain de jeu avait tourné a la chasse au trésor, et ça me plaisait. Après de longues minutes d'efforts acharnés, notre groupe vît enfin le cadenas tomber à terre. 

-J'en ai les mains qui tremblent, dis-je avec un sourire triste.

-Winto ! Arrête de t'inquiéter pour rien ! Non seulement on a trouvé un nouveau quartier général mais en plus on a découvert un Trééésoooor ! 

Farah était tellement excité, grâce à elle je pouvais à nouveau bouger. Mao toujours apeuré avait pris sur lui et nous aidait a soulever le couvercle de l'artefact. On avait réussi ! Le coffre était ouvert en grand et on pouvait en apercevoir le fond. Je me frottais les yeux. Je ne comprenais pas

-Hé mais c'est quoi ça ? Y a que ce bidule dans ce machin ? soupira Chester. Je me dévouai alors pour aller chercher ce "bidule". Les autres m'aidèrent à remonter, le coffre faisait environ 2 mètres de haut. Ce que j'avais recueilli au fond, c'était une sorte de pendentif, une amulette, il me semble que la chaîne était en bronze tandis que la pierre au milieu, elle était verte, c'était un béryl.

-Ce truc doit valoir une petite fortune ! On va être riiiiche ! criait Farah avec l'entrain qui lui était si caractéristique,

-Mouais, pourquoi pas ... j'étais un peu déçu, je déposai l'objet entre les mains de Chester qui voulait l'examiner de plus près . Je ne me souviens plus très bien de la suite des événements à partir de là, mais je me souviens que Chester, énervé, a jeté la babiole sur Mao qui n'a su la rattraper. J'étais le seul à me retourner et je vis un éclair noir s'échapper de cette chose verte pour entrer dans le dos de Mao. Farah et Chester, eux, n'avaient rien vu car trop occupé a se plaindre du manque de sommeil dont ils souffraient à cause de cette expédition peu fructueuse. 

-Bon les gars, on rentre a Inista ou quoi ? J'ai sommeil moi ! disait Farah en s'énervant gentiment. Notre groupe se décidant enfin à rentrer, Chester se leva, Farah décroisa les bras, tandis que moi, je fixai Mao. Cet éclair sombre que j'avais aperçu et qui avait disparu en Mao me perturbait. Mao se tourna vers moi et nous nous regardâmes les yeux dans les yeux. Et je dis aux autres :

-Euh ... Chester ...? Farah ... ? Mao ne tremble plus ...

                                                                      

-A suivre-