Ce jour-là, comme à notre habitude, nous rentrions du lycée tous les trois ensemble, à ma gauche une Yuma souriante et à ma droite un Pierre bougon. Nous étions alors en train de nous disputer au sujet de la forêt noire et de ses légendes. Pierre, le plus courageux de nous trois, était persuadé que les légendes étaient bien réelles, et nous défiait d'y aller. J'ai oublié de vous dire que nous sommes l'une des seules petites villes à habiter près de la forêt car nous avons les meilleurs protecteurs pour la préserver des petits aventuriers, bien qu'ils ne servent pas à grand-chose vu que personne n'ose s'en approcher. Moi-même, je n'y suis jamais allée et bien loin de moi l'idée d'y pénétrer. Toutes ces histoires me font froid dans le dos et rien que d'y penser les poils de mes bras se hérissent comme des piquants. Parfois je dois avouer que j'envie Pierre de n'avoir peur de rien, moi qui suis si peureuse. Evidemment l'inconnu cela fait toujours rêver, tant que l'on ne sait pas ce qu'il y a à l'extérieur on préfère imaginer que tout est beau et gentil, mais souvent on est déçu et cela n'a rien à voir avec l'idée que l'on s'en était faite. La forêt noire est assez mystérieuse, et qui sait si comme dans les contes de nos ancêtres, il n'y a pas en vérité des fées et des petits lutins qui la hantent ? Pour revenir au débat, Yuma et moi sommes persuadées que ces légendes sont bel et bien des légendes et que c'est impensable qu'il y ait des monstres ou d'autres sortes de bêtes. Pourquoi, me demandez-vous ? Eh bien, on ne vous l'a jamais dit ? Pauvres petits ignorants, désolée de vous décevoir mais c'est parce que les monstres ça n'existe pas, tout simplement. Ne pleurez pas s'il vous plait, je serais alors moi-même triste d'être à l'origine de votre malheur. Mais bon comme Pierre est persuadé du contraire, autant lui laisser ses rêves et ne pas le décevoir. Comme d'habitude nous défendions chacun nos idées avec ferveur et comme d'habitude aucun de nous ne fut le vainqueur, car nous étions déjà arrivés chez moi. Yuma habite tout près de chez moi, à peine quelques maisons suivantes, elle est, elle aussi la fille d'un dirigeant, plus précisément celle du second de mon père ce qui nous a permis de devenir plus proches car à peine quelques jours après notre rencontre, après l'élection des hauts dirigeants, nos pères qui avaient été élus nous ont présentées mutuellement. Quelle fut leur surprise lorsque qu'ils comprirent que nous nous connaissions déjà, ils en furent tout simplement ravis. Les relations entre la mère de Yuma et moi ne furent pas non plus un problème, elle m'adora tout de suite et je le lui rendis du mieux que je pus. Ce fut comme une deuxième mère pour moi. Après l'école, j'allais toujours lui rendre une petite visite et elle nous préparait, à Yuma et à moi de délicieux gâteaux avec un thé au caramel, mon préféré ! Nous pouvions nous permettre cela étant de familles riches, mais cela était rare tout de même. Quant à Pierre lui habite très loin de notre lycée. Il prend le bus écolo (oui tout doit être écolo je vous le rappel) mais tout d'abord il nous raccompagne chez nous, c'est mignon, non ? Sous ses apparences dures et son côté homme solitaire il est très attentionné.
Ils me laissèrent donc devant chez moi et repartirent tous les deux. Ma maison est la plus grande du quartier. Sa façade est d'une couleur rouge sang, ce qui me donne à chaque fois que je la vois une envie de vomir, mais bon passons. Elle est composée de trois étages. Le rez-de-chaussée pour la cuisine, la salle à manger et le petit salon où l'on accueille les invités, au deuxième étage il y a toutes les chambres d'amis et la mienne et le bureau de mon père. Quant au troisième, il est réservé exclusivement pour le personnel. Je pense que vous l'aurez compris depuis longtemps, je suis ce qu'on appelle une fille de riches. Mais ne pensez pas que c'est facile tous les jours, car cela est faux. Essayez donc de rester tout un repas sans parler ni bouger, sans compter les bonnes manières et tout le tralala. Voyez-vous, le monde de la politique et des riches est sans pitié pour les faibles et les gentils, le moindre faux pas, la moindre fausse note et l'on vous met au tapis. Et le pire de tout, les robes à corset que l'on est obligée de porter au dîner nous les femmes. C'est un enfer. Je suis sûre que si on avait fait essayer un de ces corsets à son créateur et bien il aurait tout de suite arrêté la création de cette torture. Cela vous empêche de respirer et de bouger. Le moindre effort et pouf dans les pommes. Vous savez j'ai fait mes recherches sur l'histoire du corset et voyez-vous j'ai appris qu'il fut inventé à la période que nos ancêtres appelaient renaissance, dans un pays que l'on nommait Espagne. Mais cette « extraordinaire » invention faisait remonter les organes des femmes vers le haut. Pour arrêter cela une femme du nom d'Inès Gaches Sarraute en inventa un autre, mais celui-ci faisait rentrer les organes à l'intérieur. Il n'y en a pas un pour rattraper l'autre. Très intelligente invention si vous voulez mon avis. Pff... Heureusement que de nos jours ils en ont inventé un nouveau et que rien de tout cela ne m'arrive.
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Réscapés
AdventureSociété futuriste...Monde détruit... Une cruauté cachée... Une jeune fille découvre le secret caché de l'élite d'une société rescapée d'un monde invivable. Décidée à changer les choses et à sauver ses semblables, elle part.