Une dernière chance

Chapitre 1 partie 1

Ma grande sœur alluma la télévision. Du bruit se faisait entendre dans la cuisine j'entendais mon petit frère de six ans crier après mon père parce qu'il avait casser son robot en essayant de le réparer. Mon père rigolait et ma mère lui criait dessus. Ma sœur haussa le volume de la télé pour ne pas entendre leur dispute. Elle mangeait tranquillement sa tartine pendant que je rajustais mon vieux t-shirt noir dans mon pantalon. Je ne suis pas très fille contrairement à ma grande sœur. J'ai toujours été un peu garçon manqué et cela ne m'a jamais ennuyé.

Mes parents sortent enfin de la cuisine. Nous mangeons en famille autour de la table de la sale à manger. Ce sont mes moments préférés. Ma famille est tout pour moi et je me sens toujours heureuse en leur présence.
-Enki ! Mange correctement ! S'écria ma mère.
Je me retourne vers mon petit frère plein de confiture autour de la bouche. Depuis que le chocolat n'existe plus, il s'est mit à la confiture mais ne l'apprécie pas vraiment apparemment. Ma sœur se met à rire quand la sonnerie de notre maison retentit. Nos visages virent au blanc. Mon père, blême me demande de prendre Enki.

Je me lève brusquement et le prends dans mes bras pendant que mon père s'apprête à ranger l'assiette et les couverts de mon petit frère. Ma mère se recoiffe vite et marche doucement vers l'entrée pendant que je fonce dans la chambre de mes parents. Laura, ma grande sœur cours à mes côté pour ranger les affaires d'Enki qui traine dans la chambre de mes parents.

Je rentres dans leur dressing et me faufile derrière les habits de ma mère je tire sur une trappe qui s'ouvre sur une autre chambre secrète. Je poses Enki et met son dessin animé  préféré sur une tablette qui est posée là exprès pour ces moments. Je lui fait un bisou sur la joue quand j'entends une voix grave qui provient d'en bas : « Nous passons pour les inspections des familles. Veuillez nous laisser rentrer. »
-Enki. Dis-je.
-Oui ?
-On va jouer à un jeu. Le roi du silence. Il ne faut pas parler et le premier qui dit un mot à perdu.
-Et celui qui gagne ?
-Il aura droit à un tout nouveau robot.
Un grand sourire se dessine sur ses lèvres et il finit par me répondre :
-D'accord.
-Je dois te laisser ici sinon c'est pas drôle ok ?
Il a une petite mine triste mais je préfère ne pas persister.
-1,2,3 le roi du silence commence! Chuchotais-je.
Il rigole et je fermes doucement la porte et sors du dressing. Je sais que ce jeu va l'ennuyer c'est pour ça que je lui ai aussi mis son dessin animé préféré. Laura a déjà terminée de ranger.

Je cours dans ma chambre et fait semblant de lire le cœur battant et la boule au ventre même si l'on s'est déjà entraîné mile fois avec ma famille pour les inspections. Je prie pour qu'Enki ne sorte pas et ne dise pas un seul mot.
Normalement tout devrait bien se passer. Pensais-je pour me rassurer. Ce n'est pas la première fois que l'on subit ces inspections. J'entends plusieurs pas monter les escaliers. Je serres le livre dans mes mains et inspire un bon coup quand on frappe à ma porte. Je me lève en faisant tomber le livre.
« Oui entrez » Dis-je en essayant de ne pas trop trembler.
-Bonjour mademoiselle Stanley.
-Bonjour.
L'agent plutôt jeune me dévisage. Je ne reconnais pas celui là. S'en ait un autre à chaque fois pourtant ils se ressemblent tous. Chaque agent est munit d'un même uniforme bleu marin avec un bandeau jaune sur le bras indiquant la zone de laquelle il s'occupe.

Le jaune fait partie de la section D qui regroupe les anciens Etats du Michigan, d'Ohio, d'Illinois et d'Indiana. Il se retourne après avoir cocher quelque chose sur sa feuille. D'autres sont aller inspecter le reste de la maison. Mes parents, à la porte de leur chambre ne disent pas un mot. Mon père tourne sa tête et me fixe. J'hoche de la tête comme pour lui dire que tout va bien même si j'ai la peur de ma vie. Un des agents sort de la chambre et regarde mes parents comme si quelque chose le dérangeait. Je ne me sens pas bien. Une sueur froide s'empare de mon corps.
-Vous devrez réparer votre dressing on entend presque la télé de la maison d'à côté.

C'est la tablette d'Enki. Je voudrais éclater de rire mais je me retiens. Ma mère sourit et lui répond :
-Ça sera fait.
Les agents descendent tous en bas. Le stress est passé. Avant de sortir l'un d'eux se retourne, le plus vieux et nous dit : « Ah oui, c'est pour vous. » Je n'ai pas le temps de vérifier ce que l'agent lui donne. Je cours pour prendre Enki et le fait sortir.
-Enki! Dis-je toute heureuse.
-J'ai gagné! Dit-il en souriant.
-Oui.
Je le prend dans mes bras et le serre contre moi. Je descends avec lui dans le salon quand je vois mon père, ma mère ainsi que ma sœur le regard vide et inquiet. Mon père tient dans sa main un télégramme rouge. Une terrible nouvelle m'attend.
-C'est quel famille ? Dis-je en savant ce qui m'attend.
-C'est les Grant. Répond ma mère.
Je ne tiens plus debout. Je m'écroule sur le tapis.
-Ils cachaient leur troisième fille. Dit mon père.
Une larme coule sur ma joue. Et je n'imagine même pas ce que doit ressentir Blake Grant, mon meilleur ami.

Enki ne comprenait pas la situation et moi non plus d'ailleurs, je ne comprends plus. Nous sommes en 2845 et vous pensez surement que l'Homme a évolué et qu'il n'y a aujourd'hui plus d'inégalité ?  Et bien vous vous trompez. Les familles n'ont le droit à seulement deux enfants. Pourtant, nous sommes trois enfants. Enki est né avant que la loi ne soit établit c'est à dire il y a cinq ans. Toutes les familles qui avaient un enfant de moins de un an étaient forcées de les donner aux autorités pour que les bébés soient exécutés mais mes parents ne pouvait pas faire ça parce que mes parents sont humains contrairement à ces animaux.
Les Etats des ex Etats Unis n'existent plus mais cela depuis longtemps. Nous sommes regroupés par sections de A à M à laquelle une couleur y est à chaque fois associé. Les ressources naturels s'éteignent petit à petit : il y a des régions où les hommes n'ont plus d'aliments, n'ont plus de viande et sont donc obligés de s'injecter des protéines pour survivre. Cependant, ce cas reste très rare.
La carte rouge que mon père tient dans sa main est un signe, un signe qui montre que l'espèce humaine se dégrade et qu'elle finira bientôt par s'éteindre. Sauf que personne n'ose l'avouer et personne n'ose faire face à ce qui est tout simplement la réalité.