À la recherche de la tendresse impossible

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Il y a très longtemps que j'essayais de retrouver mon oncle; je le cherchais mais n'aboutissais toujours a rien. Jusqu'au jour ou j'ai entendu discuter deux homme au restaurant ou je travaillais. Mon attention a été attirée par leur conversation : il était question de mon oncle. Je les connaissais un peu, car dans un restaurant ou la cuisine est acceptable, les clients deviennent parfois familiers. J'attendis le moment propice et je m'approchai d'eux tout en m'excusant. Je leur demandai simplement s'ils savaient ou demeurait mon oncle. Ils m'ont regardée d'un air surpris en me demandant :
-Serais-tu la nièce a Gérard.B.,toi?
-Oui,j'aimerais savoir ou il habite.
-Je crois qu'il demeure a coté du dépanneur TIBO., dans un logement au sous-sol. Je suis presque sûr que tu devrais le trouver a cet endroit.

La journée s'étirait interminablement. Lorsque j'eus fini mon travail, je m'habillai en vitesse et sortis pour rejoindre mon oncle. C'était l'hiver et le vent glacial soufflait de toutes ses forces. Je marchais péniblement, mais je voulais absolument revoir mon oncle. Arrivée a l'endroit désigné, je descendais au sous-sol, je frappai a la dernière porte. Je reconnus la voix de mon oncle qui me répondait d'entrer. Alors j'ouvris, et je voit mon oncle.
-Enfin je t'ai retrouvé!
- Je suis très heureux de te revoir, Fransheska.

Puis nous nous sommes assis. Mon oncle, dans sa chaise berceuse, baissa la tête et se croisa les bras. Silence. Malaise. Je jetai un coup d'œil autour de moi. L'appartement était petit; deux pièce et demie. Dans le salon, un seul divan, dans la cuisine, un table, quatre chaises, un poêle, une petite armoire et un vieux congélateur sur lequel on pouvait encore lire Coca-Cola. Le tout sur le ciment; il n'y avais ni prélart ni tapis excepté dans la chambre dont je pouvais voir l'intérieur par la porte entrouverte. Un lit défait, des draps froissés. Un univers pauvre et triste pour un homme faible et écrasé. Mon oncle enchaîna :
-Moi aussi, je te cherche depuis déjà un bon bout de temps.
Cela me fit chaud au cœur, car j'avais un peu peur qu'il ne soit pas content de me revoir.

D'une certaine manière, je me sentis aimée. L'après-midi passa a discuter de tout et de rien jusqu'au moment ou je lui posai cette question, depuis toujours restée sans réponse :
-Mon oncle, pourquoi maman ne m'a-t-elle pas aimée?
Mon oncle se tut quelques secondes; il semblait réfléchir. Je crus qu'il n'avais pas compris ma question, alors je la lui posai a nouveau :
-Mon oncle, dites-moi pourquoi maman ne m'aimait pas.
Ce fut le silence. Rien ne semblait vouloir sortir de sa bouche. Il avais toujours la tête baissée et l'on aurait dit qu'il ne voulais pas répondre. Alors j'insistait :
-Répondez mon oncle, c'est très important pour moi.Je me pose cette question depuis longtemps et je n'ai jamais été capable d'y trouver une réponse sensée. Vous qui avez vécu auprès d'elle plusieurs année, vous pourriez sûrement me répondre.

Il laissa passer un court instant, et enfin, d'un air coupable et malheureux, il me dit :
-Pauvre Fransheska, il faut que je te dise : ce n'est pas ma faute si je t'ai battue, c'est a cause de ta mère; elle me poussait a bout pour que je te batte. Ta mère a toujours répété a qui voulait l'entendre qu'elle ne t'avais jamais aimée et qu'elle te haïrait pour le reste de ses jours.

Ces mots me firent très mal. J'avais le cœur serré,mais, il n'avait pas pour autant répondu a ma question; il semblait embarrassé et désoler tout a la dois. Je sentis mon cœur se durcir et mon sang bouillir et battre follement dans mes veines. Je choisis d'oublier cette question sans réponse et j'enchaînai sur mon passé en lui remémorant certaines chose qui m'étaient arrivées. Ça n'a pas été très dur de lui faire avouer le que parfois il m'avais fait. Il aurait voulu nier, mais il en était incapable. Je me sentait en faute a mon égard; il disait qu'il regrettait, que ma mère était une criss de folle.
J'en avais assez entendu. Je ne voulais pas de ses remords,ni de sa faiblesse.
-Assez, mon oncle.
Il ajouta en pleurant :
- Je sais qu'elle t'a toujours haie, tu l'as sûrement constaté par toi-mère qu'elle ne t'a jamais aimée; elle ne pouvais même pas te sentir près d'elle.
J'éprouvais en moi une drôle de sensation; j'avais le visage brûlant, toute la peine de mon enfance me revenait brusquement, tout l'angoisse, toute la peur. Je regardai mon oncle avec froideur. On aurai dit qu'il voulait absolument se disculper, qu'il voulait mettre la faute entière de ses actes sur le compte de ma mère. Il en faisait pitié. Il est vrai que c'est elle qui était la cause de tout; elle n'avait qu'a inventer un méfait, un mensonge a mon sujet, et lui, le pauvre, la croyait sans le moindre doute.
- Arrêter, ça ne sert a rien de pleurer comme tu le fait, cela n'arrangera pas les choses. Ce fut ma vie et non la tiennes et maintenant j'aimerais que l'on oublie. Disons que ma vie commence aujourd'hui. Changeons de sujet. Je croit que ce sera mieux pour moi comme pour toi.
Au plus profond de moi, je savais que je devrais revoir ma mère un jour, face a face.

Il faudrait bien qu'elle me réponde,au risque de lui arracher la langue. Ce qui me préoccupait le plus a cet instant précis, c'était la vengeance; je voulais vivre rien que pour y arriver.

J'avais le cœur gros. Je ne faisais que penser a ce petit bout de phrase que mon oncle m'avais répété : Elle ne t'avais jamais aimée, elle ne t'a jamais aimée.
Ces quelques mots retentissaient en moi comme un disque égratigué qui reviens toujours sur la même note.C'était a devenir folle. Je me levai,bien décidée a partir de la :
-Excuser, mon oncle, mais j'ai des choses a faire chez moi. Venez me voir quand le cœur vous en dira. Tu sera toujours le bienvenu.
-Oui, Fransheska, comme tu veux, je te remercie. Tu sais, je ne sors pas souvent d'ici, mais il se peut que j'y aille un bon jour. Si, par contre, tu veux revenir me voir, ne te gêne pas, tu es ici chez toi.

Alors je m'habillai en hâte, car tout ce que je voulais, c'était de sortit, d'être seule avec moi-même. Dehors je me suis mise a pleurer. Pourrais-je seulement oublier un jour? Ne pourrais-je donc jamais trouver la paix?
Tout en marchant, je pleurais toutes les larmes de mon corps. Je pleurais même arrivée au foyer d'accueil.
J'essayais de me changer les idées, mais, n'ayant personne a qui me confier, j'y arrivais a peine.

Je voulais désespérement comprendre pourquoi ma mère m'avait tant haie. J'étais la seconde; peut-être n'avait-elle pas eu envie d'un autre enfant si tôt. Peut-être ma naissance avait-elle été difficile ou douleureuse? Peut-être lui rappelais-je des moments terribles de sa vie? Alors pourquoi ne m'a-t-elle pas placée dans une famille ou simplement a l'orphelinat?Pourquoi a-t-elle voulu que je devienne son esclave?Elle me battait comme on bat un vilain chien, sans jamais un instant de pitié. Tant de fois, j'ai lu la haine dans ses yeux. Même pour la famille, j'étais une sorte de bâtard, un fardeau qu'il fallait supporter. Ce soir-la, je réussis a m'endormir, bien résolue a revenir en arriere pour comprendre et peut-etre effacer cette enfance maudite.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 01, 2016 ⏰

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