Chapitre 10.

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-Je suis loin d'être mieux...

Le regard vide de toute émotion Moroimomo fixait Kasamatsu, tenant à ce qu'il sache qu'elle horrible personne elle était.
-Je vivais avec mes parents dans une petite province au sud du pays. J'avais de bon résultat en travaillant peu voire pas du tout et ils en étaient heureux. De plus, je faisais leur fierté, étant leur fille unique. Je me souviens que j'avais quelques bons amis avec qui je jouais souvent le week-end. Durant cette période, tout allait parfaitement bien. Jusqu'à quelques mois avant mon entrée au collège. Le prix du riz a baissé et les rizières de mon père ne pouvait plus subvenir à nos besoins. Et, de peur de devoir travailler dans les champs, j'ai fuit. Je suis partie dans le Nord du pays, dans un internat, celui de notre collège. Je leur ai annoncé la nouvelle le jour où je partais...
À son tour, Kasamatsu buvait les paroles de sa camarade, écoutant plus sérieusement que jamais.
-Mais j'ai très vite culpabilisé. Je le méritais amplement. Quelle fille horrible j'étais! Qui oserait faire une chose pareille à ses parents?! Chaque jour, la honte que j'avais de moi, et, le désespoir me rongeaient intérieurement. Et chaque soir, en tenant le téléphone en main, ne réussissant pas à appuyer sur de simples touches qui me permettraient de m'excuser, je pleurai. Je crois bien que si j'avais pu, je me serais pendu. Lâchement...
Kasamatsu ne s'attendait probablement pas à ce genre de remarque puisqu'il sursauta, tombant presque de la chaise où il était assis.
-C'est à ce moment-là que tu es venu me parler, mais aussi, que j'ai décidé de ramener les meilleures notes possibles... Surtout en mathématiques. Je m'étais dit que je pouvais devenir la comptable de mon père.
-Et tu es maintenant la comptable du club de basket, drôle de coïncidence, ajouta Kasamatsu avec un sourire conforteur.
-Oui, c'est vrai...
-Continue, je t'écoute.
-Une amie qui venait de mon petit village perdu s' est retrouvé dans notre classe la première, la troisième et la quatrième année, c'était lors de la deuxième année, alors que je n'étais pas dans sa classe, que j'ai recommencé à lui parler. J'étais plutôt heureuse, de plus, elle me disait chaque jour les nouvelles que sa mère lui disait au téléphone. Ma culpabilité s'envolait peu à peu, lentement. Mais un jour, ma mère m'a appelée. Je crois que je n'ai jamais autant pleuré au téléphone, rit Moroimomo amèrement. Et aujourd'hui, même si je l'appelle de temps en temps, je ne me suis toujours pas excusée, je ne suis toujours pad retourné les voir au moins une fois. Mes parents sont si bons qu'ils m'ont proposé de me payer mon loyer! Alors que j'étais lâchement partie!!
Après avoir crier quelques secondes, Moroimomo soupira longuement, déversant toute sa frustration dans un souffle.
-D'ailleurs, j'ai un complexe d'infériorité. Mon amie à toujours été plus forte que moi, du coup, je me suis toujours comparée à elle, et, ce n'était pas joyeux, joyeux.
Kasamatsu la dévisagea en entendant sa remarque sur l'intériorité. Il ne s'était jamais douté, qu'elle aussi, elle avait pu ressentir ça.
-Je ne sais pas quoi dire.
-A vrai dire, moi non plus, désolée.
Il posa tout de même ses mains sur ses épaules, lui demandant indirectement de soutenir son regard, une dernière fois.
-Je te promet de t'aider à parler avec tes parents et à t'excuser si c'est tout ce que tu souhaite!
-Je te promet de t'aider à garder ta famille à chaque fois qu'il le faudra!
Ils rirent de bon coeur, effaçant leur conversation afin de la remplacer par de la joie.

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