Après cet incident mon père vint me chercher, nous rentrons chez lui.
Je n'aime pas là-bas, cet endroit ne me correspond pas, ce n'est pas chez moi. Nous ne parlons pas de ce qu'il s'est passé, ce silence retient mes larmes et me serre mes tripes. Mais bon, au fond j'aime cette sensation, celle qui me rend capable de faire bonne figure. Tout est beaucoup plus facile avec un serflex autour du coeur, l'empêchant de battre et conditionnant toutes les émotions à l'intérieur.Je mange le repas de midi, sans grande conviction, selon moi ça n'a aucun goût et une drôle de texture. Je laisse donc des morceaux de choses -soit disant comestibles - dans mon assiette.
Tient tient... Cela devient intéressant.
Je remonte dans ma chambre et y passe le reste de la journée. Satané dimanche. Horreur de lundi, laisse moi dans mon lit !
Quelque larmes échappées de la veille au soir m'ont garanti un sommeil de plomb. Je comprends que je viens de me prendre en pleine tête les événements refoulés d'hier. J'accuse le coup. Un de plus un de moins, quelle différence ?
Comme d'hab' en retard, comme d'hab' mon père crie dans la voiture et moi comme d'hab' je me tais.
En cours aussi je me tais, avec mes amis je me tais.
Le lycée est silencieux, le vacarme se trouve dans les classes, la cour est vide. Un vent frais, osant à peine se faire sentir, et soufflant presque en caresses sur mes joues, emportait quelques mèches de mes cheveux frisés.
Le serflex autour de mon coeur se dessera et je pus enfin respirer. Je trouvais un certain réconfort en ce paysage discret, et comme devenu aphone. Même le chant des oiseaux s'était arrêté.
Un claquement de porte retentit comme un réveil qui me rappelait mon retard. Sortie de ma rêverie je reserrai encore mon serflex et couru jusqu'à ma classe.
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La Funambule
Teen Fiction"Lorsque son coeur s'est arrêté de battre, pour la première fois j'ai eu peur de la mort." Une histoire réaliste, un personnage secoué par la vie qui tombe malade, mais pourtant auquel la vie s'attache.