Chapitre 31

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Zack arrive en courant vers moi. Il s'agenouille devant moi et me regarde avec un air inquiet. Il passe sa main sur mes joues pour essuyer mes larmes qui ne cessent de couler.

–– Hé! Qu'est-ce qu'il y a? Qu'est-ce qui ne va pas?

Je ne réussi qu'à émettre quelques sons qui ne forment même pas des mots cohérents.

Il me prend par la main et me dit :

–– Allez, viens avec moi, on retourne à Ottawa. Je paierai le taxi.

Ottawa. Je n'en ai pas envie, mais je veux rester avec Zack. Si il veut rentrer à Ottawa, j'irai avec lui. De toutes façons, après ma chicane avec Jess et le malaise que j'ai créé avec Miles et Manon, je n'ai nul part où aller.

Zack m'offre une place où me reposer et c'est exactement ce dont j'ai besoin pour le moment. Personne ne veut de moi en ce moment, mais Zack semble être la seule personne qui me supporte. En fait, lui non plus ne doit pas vouloir être avec moi. Il doit préférer se saoûler avec ses amis plutôt que d'essayer de consoler la petite copine d'un de ses meilleur potes.

Suis-je encore la blonde de Jess? Non, probablement pas. Qui voudrait d'une fille qui accepte des rencards avec d'autres mecs et qui le cache en plus? Personne. Absolument personne. C'est exactement pour cela que personne ne m'aime. Pourquoi ma vie est-elle si noire?

Zack attend toujours ma réponse. Je renifle et finit par formuler une phrase cohérente.

–– Je... laisse-moi seulement ramasser mes affaires à la maison. Tu veux?

–– Mais bien sûr. File-moi ton adresse. Tu veux que j'y aille à ta place?

Je lui fais face.

–– Tu ferais ça pour moi?

Je n'ai aucune envie d'une confrontation avec mes deux amis. Pourquoi faut-il que ma vie soit si pénible?

–– Bien sûr! Tu sais que tu es mon amie! Ma meilleure amie fille, même. Je ne te connais pas depuis très longtemps, mais je t'ai tout de suite apprécié. J'ai appris à te connaître, même si tu étais souvent avec Jess.

Waouh! Je suis sa meilleure amie fille! C'est vrai que je peux vraiment le considérer comme mon meilleur ami, lui aussi. Miles s'est un peu... retourné contre moi? Ouais. Il ne me comprend pas autant que Zack me comprend. Il ne me comprend plus autant qu'avant.

J'ai besoin des conseils de Zack. Les conseils de quelqu'un qui est proche de Jess pour pouvoir m'éclairer sur le sujet.

Mon nouveau meilleur ami appelle un taxi qui arrive dans les minutes qui suivent, Zack m'entraîne dans la voiture et je replis mes genoux sur ma poitrine. J'ai froid, je ne veux voir personne, mis à part Zack.

La voiture démarre et je regarde le paysage pendant que Zack donne l'adresse au chauffeur. J'essaie de retenir mes larmes le plus possible, mais mes yeux sont décidés à les laisser couler. Zack essaie une fois de plus de me faire arrêter de pleurer, mais en vain.

Le trajet se déroule en silence, accompagné par le bruit de mes sanglots et de mes reniflements. Lorsque nous arrivons chez ma mère, Zack me fait signe qu'il débarque. J'attends donc toute seule dans la voiture jaune que mon meilleur ami revienne avec mes affaires.

Zack revient environ trente minutes plus tard. Il en a mit, du temps! Il revient avec... six sacs?

Lorsqu'il revient dans la voiture, Zack me dit :

–– Tiens! Toutes tes affaires sont dans les sacs. T'en as, des trucs!

Mais qu'il est con! Il n'a pas vraiment pris toutes mes choses?

–– Attends... ma mère va capoter! Elle t'a vraiment laissé partir?

–– Ben... ouais? Je croyais que tu déménageais chez Jess. Avec nous.

Je hausse un sourcil pour lui signifier que je ne sais aucunement de quoi il parle. Il ouvre la bouche et dit :

–– Oups... je... excuse-moi.

–– Non, continu. Tu m'intéresses. Pourquoi je déménagerais chez Jess?

–– Écoute, je te parlerai de ça plus tard. Ce n'est pas vraiment le bon moment, maintenant.

Je n'insiste pas trop, mais il peut être sûr que je lui en reparlerai quand nous arriverons à l'hôtel.

Pendant environ une heure, nous roulons en silence. Le chauffeur décide d'entamer la conversation.

–– Pourquoi elle pleure, ta petite copine?

Je le foudroie du regard et Zack semble plutôt gêné. Il enlève son bras qui entourait mes épaules et je maudis ce chauffeur. Ne peut-il pas simplement se la fermer? Le monde se porterait bien mieux sans ces incompétentes personnes qui cherchent à tout savoir.

Mon meilleur ami adresse finalement la parole au chauffeur :

–– On est seulement amis. Et c'est pas de tes affaire. Contente-toi de nous conduire du point A au point B et je te donnerai un bon pourboire, ça te va, ça?

Le chauffeur hoche la tête lentement, mais ne rajoute rien. Tant mieux.

Je pose ma tête sur les genoux de mon meilleur ami et m'endors.

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