Jeunesse

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//Texte en gras : Pensé et parole de Jungkook.//

C'était un bruit fendant l'air qui venait de résonner contre la joue opaline du jeune garçon, suivis par d'innombrables mots aux tranchants nets et précis, comme s'ils n'avaient pas d'autre raison d'être que de blesser, voire anéantir l'enfant qui les encaissait les uns après les autres sans répliquer, subissant aussi bien la violence des injures que celle des coups qu'il recevait. C'était avec le corps ballottant semblable à celui d'un pantin, que ses pieds quittaient le sol avant que son corps ne se retrouve valsé contre le mur, pendant qu'une longue et douloureuse décharge lui traversait la colonne vertébrale, alors que sa tête restait baissée, fixant sans émotion le sol jusqu'à ce qu'un frisson d'effroi ne vienne glacer le sang de l'enfant. C'était un claquement, un battage qu'il reconnaissait entre mille. Celui du ceinturon de son père. Il y était habitué pourtant, mais malgré cela il n'avait pas réussi à empêcher son être de se crisper, se recroquevillant sur lui-même alors que ses mâchoires se serraient de plus en plus à l'approche des pas lourds de son paternel.

Je sais. Oui je le sais. Je suis un incapable. Inutile. Bon à rien. Et jamais, au grand jamais, je n'arriverais à égaler mon grand frère. A ça non. Pourtant tu t'efforces encore et encore à prononcer les mêmes paroles. Tu sais papa, tes coups de ceinture ne me rendrons pas meilleur et tes insultes pas plus intelligent, et malgré tout tu continus, comme si les plaies ouvertes recouvrants mon jeune corps d'adolescent de quatorze ans, pourraient s'imprégner et se graver dans mon esprit. Honnêtement, je ne sais pas ce que tu attends de moi. J'ai de bonnes notes, je suis respectueux et j'ai toujours baissé le regard lorsque tu t'adressais à moi. Tu ne peux pas en finir une bonne fois pour toute? Allez arrête de jouer, frappe-moi plus fort, pousse moi plus violemment contre le mur, fait que quelque chose se brise en moi comme tu as déjà tout disloqué dans ma tête. Détruit-moi. Encore et encore jusqu'à ce que je ne ressente réellement plus rien, jusqu'à ce que mon corps ne réagisse plus et que ce fichus bruit de cuir ne me fasse plus frémir. Allez fait-le. Jusqu'à ce que tu puisse faire taire mon dernier souffle.

Cela était les pensées d'un jeune garçon n'ayant même pas encore atteint la quinzaine. Résolu était-il, conscient de son état et incapable de changer son sort. Il faisait pourtant des efforts, réprimant toutes ses pulsions, les contraignants au fin fond de son être, ne connaissait que trop le goût amère de la révolte, c'était beaucoup plus violent, lancinant, pénible et pourtant comme toujours cela n'abrégeait pas son existence, mais il supposait tout de même que lorsque par le passé il s'était fait insoumis, son géniteur en avait tiré une jouissance particulière, alors depuis qu'il lui avait semblé comprendre cela il n'avait plus cherché à être indiscipliné, ne voulant pas lui offrir un tel plaisir. Ce n'était pas plus par peur d'être brutalisé qu'il ne défiait pas l'autorité, mais simplement dans le but de ne pas donner plus de raison à son père de se défouler et d'en tirer satisfaction. Jungkook en plus de savoir se faire obéissant savait parfaitement comment discrètement se jouer des nerfs de son patriarche, ainsi il tirait plus de contentement à jouer les enfants modèles plutôt que les insolents, et lorsqu'il venait à se faire frapper pour des raisons futiles il en retirait une certaine fierté, jubilent du fait que son père ne trouve rien à lui reprocher, si ce n'est qu'il ne pourrait jamais arriver à la cheville de son premier fils, mais pour le jeune garçon ce n'était plus un argument valable depuis bien longtemps déjà.

-Arrête! Chéri arrête ça suffit! Laisse-le... Il a compris, arrête.. Laisse-le

Je ne sens plus de coup. C'est bon tu as finis? Tu en as eu assez pour aujourd'hui? Tu me décevrais presque papa. Allez, je suis sûr que je tiens encore debout. Non, vraiment? C'est terminé? Ah je vois... Maman. Tu ne devrais pas l'arrêter tu sais. Ne fait pas ça. Laisse-le, laisse ton mari accomplir son devoir de père, quel genre de mère es-tu pour l'en empêcher? Et voilà qu'il part et toi qui t'accroupis à mes côtés, passant tes bras dans mon dos et me serrant contre toi.

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