Réalité

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Et puis je me suis réveillé, il le fallait bien c'était évident, le calme précédait toujours la tempête, bien que les sentiments qui actuellement tourbillonnaient en moi ressemblaient davantage à un cyclone ou à un ouragan. J'étais à nouveau ici entre les quatre murs de mon appartement, tout me semblait encore plus terne qu'à l'accoutumée, comme si j'étais dans une veille photo en noir en blanc, sans émotions ni contraste. C'est alors que j'ai fondu en larmes, j'étais à bout, encore ces rêves, toujours les mêmes, au final malgré le fait que ces chimères étaient douces et belles, le retour à la réalité n'en était que plus douloureux.

Mais cela n'avait plus d'importance désormais, je savais ce qui devait être fait, je n'avais pas peur et plus aucune once d'appréhension ne me rongeait. Mes idées étaient claires et il semblait que tout était à présent en ordre dans ma tête, comme si j'avais fait la paix avec moi-même et que j'étais maintenant conscient de ce que je devais faire, et qui devait être fait. C'était donc le coeur battant à un rythme lent et avec une expression affreusement neutre affiché sur mon visage que je m'étais levé de mon lit, puis lentement et silencieusement je m'étais déplacé sans réellement savoir où, pourtant j'avais la sensation que mon corps savait où il se dirigeait, qu'il me suffisait simplement de le laisser me guider.

J'ignorant si nous étions le jour où la nuit, je ne savais pas non plus si le monde continuait à tourner à l'extérieur, ou s'il s'était déjà enraillé et au fond cela ne représentait plus rien. Ainsi mon corps m'avait entraîné jusque devant un sachet blanc en papier, et c'était sans hésiter comme animé par une pensée précise et certaine, que j'avais alors sorti plusieurs boîtes de cachets. Finalement je m'étais retrouvé avec un verre d'eau à la main et plusieurs médicaments dans l'autre, et ce fut avec résolution que je les avais mis dans ma bouche, les faisant alors passer dans ma gorge avec l'eau.

En fin de compte je ne savais pas combien j'avais ingurgité de gélules, ni combien de temps il m'avait fallu pour cela et je crois bien que n'ai arrêté que lorsque je me suis retrouvé à cours de médecine. J'avais fini assis sur le sol, mon dos contre le meuble et mes genoux serrés à mon torse jusqu'à ce que finalement ma vision se trouble et que je ne me sente absent, comme si tout était flou autour de moi et que mon corps était aussi léger qu'il était lourd et encombrant. J'avais besoin de m'allonger, de souffler et de m'allonger, c'était la même sensation que lorsque je fumais beaucoup trop, je me sentais étrange et c'était comme si ma tête flottait en dehors de mon corps, comme si j'avais besoin de faire quelque chose pour que ça aille mieux, mais que je n'avais ni la force ni la solution. Puis je n'ai plus rien vu, plus rien entendu, c'était le vide, le néant total, et surement le soulagement.

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Malheureusement ce que Jungkook ignorait était le fait que la dernière hallucination qu'il avait eue de Taehyung n'en était en réalité pas une. Le moment passé avec son ami retrouvé avait bel et bien eu lieu et les paroles ainsi que les gestes échangés n'étaient pas de simple oasis factice dans un désert aride, pourtant le jeune garçon perdu entre ses fantasmes, ses peurs et le monde qui l'entourait avait encore confondu le mirage et le réel et c'est ainsi qu'il s'était imaginé à nouveau prisonnier de son foyer malgré le fait qu'il s'en était pourtant échappé.

En réalité après l'aveu de Taehyung sur ses sentiments envers son cadet et un long baiser échangé ainsi qu'une multitude de caresse, Jungkook avait fini par s'endormir à nouveau dans les bras de l'homme qui était tombé amoureux de lui. Taehyung s'était aussi quelque peu assoupis, mais une fois le soleil bien haut dans le ciel il avait quitté la chambre, s'occupant la journée avant de partir dans le but de cuisiner pour ce soir, malheureusement en son absence Jungkook s'était réveillé, et épris d'une folie aveuglante il s'était imaginé dans son propre appartement, pensant encore une fois que son esprit lui avait joué des tours, et ce qu'il avait imaginé faut avant était en réalité vrai, et c'est ce qu'il voyait désormais qui ne l'était pas.

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