Chapitre 2

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Je marche depuis déjà un bon bout de temps sans savoir où je vais, je sens quelques gouttes tomber sur mon visage. J'aimerais rentrer, je  frissonne tellement j'ai froid mais mes pieds ne semblent pas d'accord et poursuivent leur route me faisant quitter la ville. Je suis à présent dans une forêt, une odeur nauséabonde envahit mon nez, celle de l'humidité. Je quitte les sentiers pour me perdre au milieux du bois. Soudain, j'aperçois quelque chose au sol, je m'approche doucement et m'agenouille à quelque mètres. Je récupère un caillou à côté de moi et le jette sur l'objet encore non-identifié, le projectile atteint la cible en n'émettant aucun bruit qui pourrait m'aider à cerner l'objet. Finalement je m'approche et découvre un simple tronc d'arbre, il à dû tomber sous la force du vent, je me relève et entend un bruit derrière moi sur ma droite.

-Coucou Jungkookie 

Je me retourne d'un coup et découvre un corps criblé de balles, les plaies sont affreuses et laissent échapper beaucoup de sang. Je vois alors des vers et des asticots grouiller sur le corps de l'homme, je relève la tête pour voir son visage. Malgré les troues béant sur ses joues et le fait qu'il lui manque un œil je le reconnaît et l'envie de vomir me prend les tripes.

-Papa ? dis-je avant d'être pris de spasmes me faisant courber le dos vers l'arrière  

Je sens le sol contre mon dos, mais bizarrement il n'est ni froid ni mouillé, il est dur et chaud. Je me risque à ouvrir les yeux et vois ma chambre. Ce n'était qu'un putin de cauchemars. Je me lève et regarde l'heure:  5h30 . Je décide de prendre une douche vu que je ne réussirais pas à me rendormir jusque 7h.

Cela doit faire un quart d'heure que je suis dans la douche, assis par terre, les yeux fermés. Ce cauchemars me perturbe vraiment, je n'arrive pas à m'enlever l'image de mon père de la tête. Je rêve souvent de lui mais ce sont toujours de bons moments, je ne l'avais jamais vu ainsi, si... Terrifiant, si défiguré, son corps si meurtri .. Je rejette toute mes pensées pour revenir à l'instant présent. Je me rend compte que l'eau est bien trop chaude et que je suis entrain de me brûler. J'attrape une serviette et sors. Il fait encore assez beau pour l'instant alors je m'habille  d'un jean troué noir, d'un t-shirt blanc et d'une veste noir. Je descend vers la cuisine prend un fruit et remonte rapidement.

J'ai encore une demie heure devant moi avant de me rendre en cour. J'allume mon ordinateur portable  et regrette aussitôt mon geste. Une photo de famille apparaît à l'écran, instinctivement j'attrape l'appareil et le jette sur mon lit. Je me laisse tomber de ma chaise de bureau et me recroqueville dans un coin. Des larmes se font rapidement sentir sur mes joues, je les essuies d'un revers de manche mais rien y fait, elles continuent de couler.

-Je suis fort, je ne dois pas pleurer, je lui aie promit.

Je répète cette phrase afin de me convaincre, je ne dois rien montrer. Je ne dois plus avoir de faiblesses. D'un coup, l'envie de pleurer m'a quitté, je retrouve le masque froid que je porte chaque jour. Je met mes chaussures, prend mon sac et sors de la maison.

Finalement mon avance n'a servi à rien, je serais en retard  me dis-je en poussant le portail du cimetière. Je trouve rapidement sa tombe et m'assieds devant celle-ci.

-Je suis désolé de ne pas être venue depuis l'enterrement mais je ne pouvais tout simplement  pas.  Aujourd'hui j'ai flanché.. Mes larmes ont coulées pour la première fois depuis que tu n'es plus là mais ne t'en fais pas, je me suis vite repris comme tu me l'as enseigné. Tu penses que je pourrais continuer ainsi longtemps ? je veux dire à faire semblant, comme si rien ne m'atteignait. Toi tu as toujours été fort, tu ne laissais jamais rien paraître pourtant même si tu semblais froid, tu étais une source perpétuelle d'amour et de réconfort pour maman et moi. Tu as toujours su trouver les mots qu'il fallait quand quelque chose n'allait pas. Moi je fais tout de travers, si je deviens froid, je le deviens pour de bon et si j'essais de ressentir quelque chose ou de transmettre une émotions alors je détruis tout autour de moi ou pire encore tout ce que je retenais explose et je m'effondre. Autrement dit, soit je détruis les autres soit je m'autodétruis. Heureusement pour moi, je suis un sacré égoïste mais parfois je sens que mon cœur veut s'exprimer, surtout lorsqu'il s'agit de toi... Tu ne m'a pas appris à gérer ça.  Tu m'as laissé comme ça, seul, oui parce que maman ne s'occupe plus de moi. Je me débrouille seul désormais. Je ne parle plus à personne, pas même Taehyung, je ne l'ai pas dis à maman mais lui et moi on s'est battu, je lui ai cassé le bras depuis c'est terminé, tout ça parce que j'ai repoussé son aide. Le pire c'est que je n'ai rien ressenti quand je l'ai vu hurler par terre, je suis simplement partis alors que lui continuait de me dire que peu importe ce que je venais de faire il serait là.. Je suis un monstre non ? Je pense que mon problème réside dans le fait que je veuille m'en sortir seul parce que je ne veux pas être une nouvelle fois abandonné. D'abord toi puis maman, c'est trop dur de se relever après chaque coups,  j'ai pas le temps de guérir d'une blessure qu'une nouvelle entaille apparaît. Je me suis éloigné de tout parce que j'ai trop encaissé, il est temps que je me soigne avant de repartir au combat. C'est toi qui disait toujours que la vie était une lutte quotidienne. Tes mots n'ont jamais été aussi vrai que maintenant. Je suis désolé de ne pas être à la hauteur mais promis je ferais tout pour te rendre fier.



Lorsque j'arrive au lycée, mes yeux ne sont plus rouges, je vais mieux. J'ai l'impression qu'un poids s'est enlevé de mes épaules, c'est donc le cœur plus léger que j'entre en cour.

-Eh bien jeune homme, panne de réveil ? me demanda mon enseignante

-On peut dire ça dis-je en souriant

-Asseyez vous et ne perturbez plus le cours je vous pris répondit-elle le rouge aux joues

Ah ces femmes.. Un sourire et le tour est joué, vraiment trop facile. je rigole intérieurement à cette pensée tout en sortant mes affaires. J'analyse un à un chaque élèves, lorsque je me tourne vers la gauche je vois une chevelure familière à la table d'à côté. Celui-ci est complétement à fond de le cour et ne remarque pas mon regard insistant sur sa personne. Heureusement sinon il te prendrais pour un fou. Je l'observe attentivement, il à un nez  fin et la peau pâle, ça contraste vraiment avec ses cheveux vert. Il semble vraiment fragile comme si au moindre contact celui-ci se briserait. Un sourire apparaît sur ses lèvres, il se met à me regarder. Au bout de quelques secondes il baisse de nouveau la tête. Je décide d'en faire de même, sur ma feuille je dessine, je ne sais pas vraiment ce que c'est, et je ne saurais sans doute pas car je fût interrompu par une boulette de papier qui venait d'atterrir sur ma table. Je la prend et la défait afin de découvrir le message qu'elle contient:

-Je sais que je suis beau mais quand même, retiens toi, je n'arrive pas à me concentrer par ta faute -

Je répond  "Je me demandais juste si tu étais con tout le temps ou si la nuit tu dormais"  et lui renvoi le papier, cette fois c'est moi qui sourit face à sa grimace. La sonnerie retentit, je prend mes affaires et sors de cours.



Hate. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant