chapitre 28 - Zoé

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Ce matin , j'ai vraiment hésité avant de me décider à sortir du lit. La journée qui m'attend risque d'être longue. Je n'ai absolument RIEN à faire. Le ménage est fait , les lessives sont à jour , les factures sont payées , les courses déjà achetées... Ces derniers temps , j'ai tellement essayé de maintenir mon esprit occupé que je suis devenue la femme au foyer irréprochable.

Tout en préparant le déjeuner , je repense à la soirée d'hier. Ma rencontre improviste avec Noah. Je n'arrive toujours pas à réaliser la manière dont il m'a ignoré. Pire , la façon dont il a fini par me parler. Son regard était si froid. J'ai à peine reconnu le Noah que je connaissais lorsqu'il m'a insulté.

<< Tu peux aller te faire foutre >>

Que lui ai-je fais pour mériter autant de mépris de sa part ? D'accord , je l'ai quitté en ne lui laissant aucune chance de se faire pardonner mais je pense franchement que ma raison était légitime. Non ?

Pendant que l'omelette aux fines herbes cuit doucement , je constate qu'une de mes larmes tombent pile poil sur le manche de ma poêle. Je sèche rapidement mon visage humide avec la manche de mon pull et m'efforce de ne plus y penser.

J'ai tellement eu de mal jusqu'ici à ne plus pleurer que j'ai peur que si je laisse ne serait-ce qu'une seule fois mon cœur parler , il ne pourra jamais s'arrêter de pleurer. Hier soir , j'ai eu la preuve vivante que m'ont cœur n'était pas guéri. Je n'ai rien pu faire contre ma bouche qui a presque crié : " Je dois te parler ". Les mots sont sortis tous seuls sans que je ne puisse rien faire pour les en empêcher.

Zoé , "Stop" on a dit !

Ma salade m'attend sagement dans son saladier. J'ajoute ma vinaigrette et mes croûtons à l'ail par dessus avant de mélanger le tout. Mon omelette prête , je la dispose gracieusement sur mon assiette. Je prends le temps de mâcher les aliments avant de les avaler. Tout à un goût fade sur mon palais depuis des semaines mais le reflet dans le miroir commence à peine à me regarder. J'ai pris 3 kilos depuis que... BREF .

Je dois appeler Cassie , du courrier est arrivé ce matin pour elle. Ma petite tête en l'air. Elle a probablement oublié de faire quelques changements d'adresse.

La pauvre. Je revois encore sa tête hier lorsque j'ai fini par lui expliquer après la rencontre avec Lucas. Elle n'avait pas compris pourquoi j'allais demander des nouvelles de son frère. Moi même je n'ai pas compris. Je n'ai pas compris pourquoi après un mois , soudainement , je me demandais comment aller Noah. Mais lorsque j'ai vu Lucas , tout m'aie revenue en pleine figure . Tout d'un coup , il m'était presque vital de savoir comment il allait , ce qu'il faisait , comment il vivait. Je voulais savoir comment était sa vie. Sans moi.

- Comment veux tu qu'il aille ? La fille qu'il aimait l'a quitté. Il commence tout juste à remonter la pente.

L'intonation dans la voix de Lucas était courtoise mais agacée. Probablement a t-il était irrité qu'une fille qu'il connaît à peine , vienne lui demander comment allait son frère alors que cette fille était la raison même à ses problèmes. Il ne m'a donné que très peu l'impression qu'il sortait la tête de l'eau et pour cause... Quelques minutes après notre conversation , Noah est apparu fou de rage. C'est alors que j'ai sauté sur l'occasion pour lui demander de bien vouloir me parler. Seulement , tout ne c'est pas passé comme prévu. Il m'a rejeté. Comment l'en blâmer ?

Je tape rapidement le numéro de mon amie et lui demande ce que je suis supposée faire de son courrier. Elle me répond qu'elle viendra le récupérer plus tard et très vite la conversation dévie sur mes problèmes de cœur.

- Tu ne lui as vraiment pas parlé depuis des semaines ?

- Depuis des semaines dis-je distraite.

- Pourquoi ? Rompre est une chose. Garder de bon terme en est une autre .

- Je rêve où tu es en train de me convaincre de lui parler ?

- Zoé , je ne porte pas particulièrement Noah dans mon cœur mais toi , oui. Je vois bien que tu n'es pas heureuse depuis que tu l'as quitté. Je me doutais déjà de quelque chose.

- Comment ça ? demandai-je incrédule.

- Tu as coupé ton téléphone pendant près d'un mois. En somme , tu m'as privé de tes nouvelles. J'en est conclue que tu voulais rester seule alors c'est là que j'ai plus ou moins compris.

Je reste silencieuse à l'autre bout du fil. L'idée qu'elle savait pour moi et qu'elle m'a laisser prendre du temps pour moi même est une grande preuve de sagesse. Je souris à la perspective qu'elle a dû se ronger les ongles pour lutter contre l'envie de débarquer à ma rescousse. Hilarant.

- Merci soufflai-je.

- De quoi ?

- Merci d'être toi tout simplement.

- Que t'arrive t-il ma Zoé ? Tu as un élan d'affection tout d'un coup ?

- Oui voilà fis-je à la hâte. Je voulais juste te le dire. Tu es comme une sœur.

- Je t'aime renchérit t-elle.

- Je t'aime Cass'.

C'est sur ces mots que nous raccrochons. Je souris bêtement en fixant mon écran de téléphone.

_____

Dans la soirée , après avoir passé la majeure partie de la journée à paresser dans le canapé , je n'arrive pas à éloigner mes pensées Loin de Lui. Noah. Je meurs d'envie de lui envoyer un sms. Il faut dire que ma petite conversation téléphonique avec Cass' ne m'a pas beaucoup aidé à m'en dissuader. Malheureusement , mes doigts ne sont pas de cet avis

Que puis-je lui dire ? Je veux juste savoir comment il va. Savoir qu'il ne reste pas à se morfondre. C'est un comble venant de ma part au vu de l'après midi que j'ai passé. Je veux m'assurer qu'il passe à autre chose. Sans moi...

Après 20 minutes , je convaincs enfin mes doigts d'obtempérer. Alors je tape :

<< Bonsoir Noah. Sache tout d'abord que je regrette de t'avoir laissé sans nouvelles pendant tout ce temps. Mais te parler était au dessus de mes forces. Aujourd'hui , j'ai besoin de te parler. C'est important pour moi. S'il te plaît. >>

Je prends quelques instant pour réfléchir à ce que je m'apprête à faire. C'est quitte ou double.

J'ajoute :

<< Si tu veux bien , rendez-vous demain au café des signes à quinze heures. Bonne soirée Noah. >>

Je souffle un bout coup. Je ferme les yeux... Quand je les ouvre de nouveau , j'appuie sur " envoyer "

Mon Dieu , faites qu'il réponde par pitié. Rester dans l'ignorance est la plus atroce des punitions. 

Danse pour moi 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant