Journal D'un Homme En Sursis

Pas vraiment seul au monde

3 Novembre, 3h12
Non rien, je me suis levé y'a dix bonnes minutes, heu... Je ne sais pas quoi écrire en fait, blablabla... Bon à plus tard, ou pas...

05h40
Ça suffit, je fais une halte, ça fait presque deux heures que je marche, j'en peux plus et j'ai déjà faim. Je n'ai pas trop rencontré de difficulté si ce n'est qu'à cette période de l'année, il fait encore nuit noire et assez froid. Je suis dans le garage d'une vieille maison abandonnée, d'une rue abandonnée, d'un quartier abandonné et là je peux remonter à loin...Bref je suis seul et à l'abri pour le moment.

J'ai vu des emblèmes et autres symboles peint sur les murs donc cette zone à déjà était fouillée par ces enfoirés de charognards. Je n'ai pas vu de drapeaux flotter ni d' avant-postes , la zone me semble morte mais je reste malgré tout sur mes gardes.

C'est toujours agréable d'entendre ces oiseaux de si bon matin car si le silence l'avait emporté sur leurs petits chants, je serai déjà devenu fou ou pire!

Quoi écrire d'autres... Je suis assis là, par terre, adossé contre le mur contemplant ce vieux 4x4 poussiéreux mais à l'abri du temps esthétiquement. En ce qui concerne sa remise en route, ça ne redémarrera plus jamais à cause de la frappe massive d'impulsion électromagnétiques par les Russes. Ce qui veut dire quasiment plus d'électricité dans le monde...bref, je ne veux pas y penser!

J'aime voir ces particules de poussière flotter dans l'atmosphère franchissant le rayon de lumière de ma Maglite (trouvé sur un cadavre dans une crevasse près d'un entrepôt, c'était l'agent de sécurité à en juger sa tenue).
Et puis maintenant j'ai ce cahier, 3 stylos... de quoi patienter sagement !

06h10
Je viens de vérifier le contenu de mon énorme sac à dos militaire que j'avais un jour réussi à troquer contre quelques munitions de 22 et une conserve de sardines, une bonne affaire croyez moi. J'ai de quoi subsister encore un ou deux jours de marche tout au plus si j'économise mes ressources mais je m'arrêterai à la Frontière des Colonies Nouvelles. Il me reste aussi de la viande séchée, du lapin à queue blanche mais pas facile à chasser puisqu'ils sortent la nuit. D'ailleurs ils sont de plus en plus difficile à trouver car la plupart sont contaminés à certains endroits mais sont aisément repérables par d'horribles tumeurs sur leur pelage. Quoi encore...un peu de farine et du pain maison que j'ai fait la veille, une gourde pleine et la 2e à moitié. Ah j'ai plus de café, il faut que je trouve un marchand ambulant parce que le café, ça a toujours été ma drogue!...

Qui aurait cru que même après "l'apocalypse" il serait encore possible de trouver du café et des cigarettes entre autres!...Bon faut pas s'attendre non plus à de la qualité mais clairement ça fait l'affaire. En ce qui concerne les clopes, il y a bien une chose que j'ai compris c'est que l'endurance est vitale, une des forces qui nous maintient en vie, alors il y a bien longtemps que j'ai dû m'en défaire et faut dire que ça ne me manque pas, bien au contraire.

07h34
Bordel, ces enfoirés m'ont foutus une peur bleue. J'étais en train de compter les balles restantes dans mon chargeur de mon 22 et de mon Glock quand je les ai entendu passer dans la rue! Je me suis planqué rapidement dans la fosse sombre située sous le véhicule. L'arme en mains, je visais la grille au dessus de moi, j'étais allongé et prêt à tirer. Je ne sais pas combien ils étaient mais une chance qu'ils ne se soient pas pointés ! Vous vous imaginez si ils m'avaient trouvés... J'aurais été déjà dans mon tombeau ! La vache, j'ai bien failli faire dans mon froc et il est clair que j'ai encore eu de la veine, contrairement à ma veste qui est toute dégueulasse de merde de rongeurs. Bon aller, faut pas traîner par ici.