Avez-vous déjà été émerveillé devant un feu d'artifice ou devant le château à Disneyland ? Et bien, ce sentiment, je l'ai aussi ressenti quand le portail de La Tourmente s'est ouvert.
Devant moi commençait un chemin de pavé aux nuances de blancs et de gris dont je ne voyais pas la fin, à gauche, un banc de bambou qui avait l'air de s'étendre sur toute la longueur du chemin. A droite, je pouvais voir un immense héliport et plus en-dessous... une sorte de fosse étrange. En descendant le chemin, je passais devant des bassins où nageaient de fabuleux poissons aux écailles colorées. Un poisson aux écailles rouges s'est approché au bord du bassin et m'a salué.
- Bonjour jeune homme !
- Euh... commençai-je, vous parlez ?
- Quelle question ! Bien sûr que je parle, comme tous les autres poissons de La Tourmente, mais enfin, d'où venez-vous ?
- Excusez-moi, c'est la première fois que je viens.
Je me suis écarté du bassin et j'ai continué mon chemin. Je descendais encore plus bas et je passais devant une véritable forêt, une piscine quand j'ai aperçu la bâtisse.
Grande, avec une tour au centre. Une maison comme je n'en avais jamais vue. Je me suis approché des grands escaliers qui menaient à la porte d'entrée où une femme attendait sur le seuil. J'ai descendu les marches et observé la femme. Grande, élégante, avec une robe noire longue, et je supposais, un dos nu. Ses cheveux noirs de jais lui donnaient un air de Morticia Addams mais en plus élégante. Ses yeux gris transmettaient un malaise lorsqu'ils nous fixaient dans le blanc des yeux. Malgré tout, elle restait fascinante. Elle s'est approché de moi.
- Bonjour Benjamin, lança-t-elle, nous t'attendons depuis quinze ans.
J'ai reconnu la voix féminine que j'avais entendue à l'interphone.
- Comment ça ? Excusez-moi, mais quelqu'un pourrait m'expliquer ce qu'il se passe ?
Je passais en boucle dans ma tête les paroles de mes parents avant qu'ils ne m'abandonnent, et je ne me suis pas rendu compte que la scène se déroulait devant mes yeux. Je projetais la scène. J'étais gêné de montrer malgré moi une scène de ma vie privée à une inconnue.
- Ton pouvoir est formidable, dit-elle en observant ma projection, et il est plus développé que je ne le pensais. Pour ce qui est des explications, cela attendra le dîner.
- Le dîner ? Mais je ne compte pas rester, je ne vous connais même pas, madame...?
- Orféa Wilkins. Maintenant tu me connais.
- Madame Wilkins, là n'est pas la question, je ne vous connais pas, vous ne me connaissez pas, et je dois retrouver mes parents. En plus, je ne comprends rien à cette histoire !
- Benjamin Rozinski, annonça-t-elle avec un brin d'énervement dans sa voix, suis-moi et tu sauras tout. Je peux te dire que tes parents sont déjà loin, et qu'ils ne reviendront pas. Alors choisis entre l'hospitalité d'une femme qui va t'apprendre énormément de choses sur ton identité ou retourner là d'où tu viens et essayer de retrouver tes parents.
- Racontez-moi cette histoire.
Pour toute réponse, Orféa Wilkins se retourna et s'engouffra dans sa demeure. Cette femme était à la fois fascinante et terrifiante. C'est cette fascination (et son dos nu) qui m'ont poussé à la suivre.
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SANDO 44
General FictionInspiré d'une histoire vraie. Un garçon au pouvoir de projeter sa mémoire est envoyé dans un institut pour enfants spéciaux. Il va y rencontrer une jeune fille qui peut voyager dans le temps. Ils vont être transportés en 1944 dans le camp de Drançy...