- Nous y sommes ! C'est la maison de mon ami forgeron !
Devant une petite maisonnette surplombée d'une immense cheminée d'où fumait une quantité énorme de fumée noire, le petit groupe s'était arrêté. Luneth espérait que le plan d'Ingus allait fonctionner, et qu'il n'allait pas tout simplement se jeter à la mort comme des idiots. Le vieux bonhomme ouvrit la porte s'en prendre la peine de toquer, et remarqua le regard ahuri du soldat blond. Luneth rigola intérieurement, ce dernier n'était toujours pas habitué aux coutumes des gens du peuple. Une fois tous à l'intérieur, Cid tonna d'une voix forte :
- Takka !
Le cri se répercuta en écho contre les murs de la maison mais rien ne répondit. Luneth en profita alors pour observer brièvement les lieux. De nombreux ustensiles de forge et métaux trainaient un peu partout. Au fond de la grande pièce, se dressait un immense four, d'où s'échappait une intense chaleur accompagnée par des flammes. Soudain, un bruit attira leur attention et un inconnu déboula dans la pièce, le sourire aux lèvres. A peine la lumière éclaira le visage du nouveau venu, que dans un hoquet de surprise, Luneth le reconnu. Cet homme était le père de Refia !
- Cid, vieux matou ! s'exclama-t-il un sourire aux lèvres. C'est si bon de te revoir ! Et plus seulement à travers, précisa-t-il en rigolant.
Il leur proposa alors de prendre un verre avec lui, mais Cid refusa, à la grande surprise de son ami. Le vieux bonhomme s'expliqua :
- On pensait exploser ce rocher à Nelv avec le vaisseau, lui apprit le vieil homme. Mais je pense qu'on aura besoin d'un bélier de mithril sur la proue du vaisseau. Tu pourrais nous bricoler ça ?
Le forgeron, qui ne semblait pas avoir reconnu les trois jeunes hommes, se frotta lentement le menton, perdu dans ses pensées. Pendant le temps que prit sa réflexion, Luneth observa le moindre coin d'ombre à la recherche de Refia, et l'agitation dont était secoué Ingus lui apprit qu'il faisait de même.
- Un bélier de mithril hein ... murmura Takka, encore dans ses pensées.
Luneth abandonna ses recherches et adressa au ciel une prière pour qu'il puisse pouvoir leur en construire un. Le forgeron redressa la tête et un sourire s'étira sur ses lèvres :
- Ca parait faisable ! Et vite ! J'ai déjà quelques pièces nécessaires ! leur dévoila-t-il. Je pourrais vous faire ça pour ce soir !
Ils acceptèrent alors le marché, et quand Arc voulut payer, Takka déclara que ce n'était pas la peine et que Cid était son ami. Il ramassa donc quelques objets de forges, avant de prendre la direction de sa salle de travail. Avant de disparaitre derrière la porte, il tonna d'une voix autoritaire :
- Refia ! On a du travail ! Tu me donnes un coup de main ?
Une petite chevelure rousse descendit alors les escaliers. Elle n'adressa même pas un regard à ses compagnons, malgré le fait que Luneth tenta d'attirer son attention, et suivit piteusement son père, du même pas traînant qu'avec lequel elle les avait quittés.
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Luneth fit danser entre ses doigts une petite clé de métal, sûrement utile pour visser quelque chose. Il commençait fortement à s'ennuyer et à avoir très chaud dans cette pièce. Depuis que le bricolage du bélier de mithril avait commencé, il n'avait pas revu une seule fois Refia, malgré le fait que son père est fait de nombreux aller retour pour s'assurer qu'ils allaient bien et leur apporter des rafraîchissements. Le jeune homme aux cheveux gris jeta alors un regard à travers l'une des rares fenêtres de l'habitation, et découvrit que le soleil commençait à disparaitre à l'horizon, baignant le ciel d'une magnifique couleur orangée. Il mit sa main devant la bouche afin de dissimuler un long bâillement. Il passa alors en revu ses camarades.
