LE BANC

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/!\ Je sais bien que cette histoire n'est pas une nouvelle mais je voulais la classé dans la catégorie "Théâtre" que je n'ai pas trouvé. Donc je l'ai classé dans la catégorie "Nouvelles".
Bonne lecture.

13 mai.

Il arrive en marchant, il s'assoit.

- Bonjour.
- Bonjour.
- Il fait froid n'est ce pas ?
- Qui êtes-vous ?
- Il fait bien trop froid pour un treize mai.

Un temps.

- Je suis Justine.
- Et moi Victor.
- Que faites vous en ce treize mai bien trop froid ?
- Ce pauvre banc me paraissait seul.
- Mais j'y étais assise.
- Vous l'êtes toujours.
- Je le suis toujours... elle murmure.

Un temps.

- Je voulais qu'il puisse entendre quelque chose.
- Qui donc ?
- Le banc.
- Un banc n'a pas d'oreilles.
- Alors j'avais envie de parler.
- Vous n'avez pourtant pas l'air très bavard.
- Effectivement.
- Pourquoi êtes-vous venu ?
- Mes jambes m'ont conduit ici.
- Vous ne saviez pas ce qu'elles faisaient ?
- Je regardais mes pieds.
- Ah.

Un temps.

- Et vous ?
- Et moi ?
- Que faites-vous ici ?
- Rien.
- Rien ?
- Rien.
- Vos jambes vous ont amené ici ?
- Non.
- Non ?
- Je m'y suis amenée toute seule.
- C'est à dire ?
- J'ai décidé ce matin que j'allais venir ici.
- Et vous êtes venue.
- Et je suis venue.
- Dans quel but ?
- Cela ne vous concerne pas.
- Vous me le direz un jour ?
- Un jour peut être.

Un temps.

- Il est froid, ce banc.
- Oui.
- Je vous ennuie ?
- Non.
- Que faites-vous ?
- Je réfléchis.
- À quoi donc ?
- Cela ne vous concerne pas.
- Vous me le direz un jour ?
- J'ai l'impression d'avoir déjà eu cette conversation.
- Vous me le direz un jour ?

Elle soupire.

- Un jour peut être.

Un temps.

- Je vous ennuie ?
- Je vais rentrer chez moi.
- Donc je vous ennuie.
- Non.
- Non ?
- Je suis simplement fatiguée.
- Il n'est que dix heures.
- J'ai froid, aussi.
- C'est vrai qu'il fait froid.
- Au revoir.

Elle se lève.

- Vous reviendrez demain ?
- Peut être.
- Alors à demain, peut être.
- Au revoir Victor.

Elle s'en va.

- Elle m'a appelé Victor... il murmure.