Éviter le pire, accomplir le meilleur (OS 2)

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Une nouvelle publication, enfin. J'espère que cet OS vous plaira.


Je tape dans le sac de frappe une première fois puis enchaine les coups toujours plus forts. Mes poings commence à me faire mal mais je continu à cogner en redoublant d'ardeur. J'entends un bruit derrière moi et me retourne. C'est Tom. Je vois le sang sur mes mains et me dépêche de les cacher mais il est déjà trop tard, il a vu le sang sur mes main et il m'a vu frapper le sac sans m'arrêter. Il s'approche de moi, énervé.

« Ta mère m'a dit que tu te faisait une séance de sac de frappe. T'appelle ça une séance de sac de frappe toi ? Pourquoi tu fais ça ?!

-Crie pas s'il te plait.

-Mon meilleur ami est en train de se défoncer les mains sur un PUTAIN de sac de frappe alors je crie si je veux ! Alors maintenant tu vas m'expliquer pourquoi tu fais ça !"

Je ne réponds pas alors que du sang se met à couler de mes poings pour tomber sur le sol. Il me prend dans ses bras et me chuchote de me calmer. Il se sépare de moi et sort de ma chambre. Il revient quelques instant plus tard avec de quoi bander mes poings blessé. Nous nous asseyons sur mon lit et il se met à enrouler le bandage autour de ma main droite.

"Pourquoi Max ?"

Il ne crie plus. Sa voix est calme et apaisante mais je refuse tout de même de parler. Il comprend qu'il n'obtiendra rien de moi et lance la discussion sur un tout autre sujet tandis qu'il bande ma main gauche. Une fois mes blessures complétement recouvertes, il me prend par la main et m'oblige à me lever. Son visage n'est qu'à quelques centimètres du mien, je sens sa respiration chaude contre mon menton. Sa main me lâche et je le vois partir en courant. J'entends la porte s'ouvrir et se refermer. Il est parti alors que j'ai besoin de lui, il m'a abandonné... Je retourne à mon sac de frappe et recommence à taper dessus en me concentrant sur la douleur que chaque coup m'inflige. Une main se pose sur mon épaule. J'arrête de frapper et me tourne pour voir qu'il s'agit de ma mère. Elle voit les larmes qui s'étaient mise à couler le long de mes joues et son regard trahi son incompréhension et son inquiétude. Je laisse mon sac de frappe et pars de la pièce le plus vite possible sans oublier mon téléphone. J'entends la voix de ma mère qui se rapproche et décide donc de fuir dehors, là où elle ne pourra pas me trouver.

J'erre dans la ville, espérant un message de Tom mais au bout de 2 heures d'errements qui me menèrent en dehors de la ville et alors que la nuit et tombé, je me décide à faire le premier pas et à lui envoyer un message.

Pourquoi t'es partis tout à l'heure ? Faut qu'on se voie.

J'avance tranquillement le long d'une ligne de chemin de fer et m'assied dans l'herbe après plusieurs minutes de marche. Je me mets à pleurer tant cet endroit est spécial pour moi.

« Salut grand frère... Comment tu vas là-haut ? Mieux que moi je suppose. Aujourd'hui j'ai bien cru que ça y était, que j'allais enfin pouvoir lui dire mais il est parti. Il ne m'a pas envoyé de signe de vie depuis qu'il est parti et il n'a même pas répondu à mon message. »

Mon téléphone se met à sonner, encore ma mère. Je la comprends, elle est inquiète mais je ne veux pas lui parler. Les deux seules personnes à qui je veux parler sont mortes ou m'ignorent. Et je vais bientôt rejoindre l'une d'elles. Je vois au loin les lumières d'un train qui avance vers moi. Je me lève et me place assis sur la rame, face au train qui arrive. Je me suis toujours demandé ce qui s'était passé dans ta tête ce jour-là. Maintenant je sais. Les lumières se rapprochent et j'entends le train freiner. Le conducteur m'a vu mais le train continu d'avancer vers moi, il ne s'arrêtera pas assez tôt. Les lumières m'aveuglent et m'obligent à fermer les yeux. Je suis percuté par le côté. Ce n'est pas le train.

« Ho putain...J'ai cru que j'y arriverai jamais. »

Je reconnais cette voix essoufflée. Il est sur moi et sa respiration rapide et chaude vient se poser directement sur mon torse. Je ne bouge pas, je ne parle pas. Je regarde le ciel, les yeux vides mais la tête pleine de pensées mais la principale est « pourquoi m'a-t-il sauvé alors qu'il m'a abandonné il y a 2 heures ? »

Il se lève et me tends la main pour m'aider à en faire autant. Je le regarde, il est très essoufflé et transpire beaucoup. Il a couru pour me rejoindre ici.

« Pourquoi Tom ? Pourquoi tu ne m'as pas laissé, comme tout à l'heure ?

-Je suis désolé d'être parti mais je... J'ai perdu mes moyens.

-T'a perdu tes moyens ? Et tu ne pouvais pas répondre à mon message ?

-Non je ne pouvais pas, j'ai pété mon téléphone contre le mur de ma chambre après m'être énervé contre moi-même pour être parti. »

Il s'assied dans l'herbe et allume une cigarette que je m'empresse de prendre et éteindre.

« Tu sais bien que j'aime pas que tu fumes. Et tes poumons me disent merci.

-Dit-le gars qui a voulu se faire percuter par un train.

-Quel est le rapport ?

-Tu m'interdis de me faire plaisir parce que ça va me bousiller les poumons et toi tu as voulu que le train passe sur toi. Ta crédibilité est de zéro mon pote.

-C'est pas pareil. T'as pas le droit de te faire ça, t'as pas le droit de te goudronner les poumons parce que tu en as envie. Regarde dans quel état tu es. Tu transpire à grosses gouttes et ta respiration est tellement forte et rapide qu'elle réveillerait un ours en hibernation. Dis-toi que quelques clopes de plus et tu aurais très bien ne pas arriver à temps. »

Il prend son paquet de cigarettes et le jette. Un silence s'installe mais nos yeux ne se quittent pas une seule seconde. Au bout de 5 minutes de ce silence apaisant, Tom reprend notre discussion.

« Si je me suis barré tout à l'heure c'est que je ne pouvais pas supporter de t'avoir vu frapper ce sac à t'en saigner les doigts. J'ai essayé de tenir mais quand on s'est retrouvé pratiquement collé j'ai craqué et je suis parti parce que je ne savais pas quoi faire. Je suis désolé Max, vraiment désolé. Et il y a une dernière chose que j'ai à te dire et je veux que tu me promettes de ne pas t'énerver.

-Vas-y, je te promets que je ne m'énerverais pas. Je ne peux pas m'énerver contre toi de toute façon.

-Je t'aime Max, je t'aime... »

Je ne le laisse pas continuer et me jette sur lui pour l'embrasser. Nos lèvres restent collées durant plusieurs secondes et se décollent pour mieux se recoller. Nous nous embrassons ainsi plusieurs fois et décidons de les décoller définitivement pour rentrer chez moi. Je m'approche de son oreille pour lui chuchoter :

« T'a intérêt de ne plus fumer parce que je veux quelqu'un qui tienne la route au lit. »

Il rigole à ma remarque et nous partons main dans la main, heureux d'avoir évité le pire et accompli le meilleur.

Recueil d'OSOù les histoires vivent. Découvrez maintenant