Chapitre 14

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"Emilie, qu'est ce que tu fais, on va être en retard!" s'écrit ma mère du rez de chaussé.

"Oui, trente secondes, je cherche mon téléphone!"

"Il est sur la table du salon!" elle s'exclame.

Je descends à toute allure, récupère mon téléphone et m'arrête devant le canapé.

"C'est bon, je suis prête!"

"Émilie, tes chaussures... mets tes chaussures. Et ta valise, tu la descendu ?"

"Ah oui, mes chaussures. Heu non, elle est dans le couloir à l'étage."

"Émilie franchement. À chaque fois c'est pareil!" me dit ma mère en allant chercher ma valise.

Je fais le tour de la maison pour voir si je n'ai rien oublié. Je pointe du doigt tous les endroits où j'aurais pu oublier quelque chose en marmonnant :

"Ma chambre, la salle de bain, le bureau..."

"Émilie, qu'est ce que tu as mis dans ta valise, du ciment ?!"

"Non absolument pas, juste des choses essentielles, comme toujours." je réponds en continuant mon tour en restant concentrée pour ne rien laisser. "C'est bon j'ai tout."

"Allez, alors en voiture!" s'exclaffe maman sur le palier de la porte, clés en main.

"Au-revoir, à dans trois semaines la compagnie !"

"Salut." Dit little crotte, bol de céréales en main avec des cernes plus grosses que la normale. On voit que cet enfant ne s'est pas couché très tôt...

À l'instant où je ferme la porte, je crois entendre mon nom, prononcé de l'intérieur. La porte s'ouvre brusquement. C'est Will il me porte et crie sur le paillasson:

"Je suis admis à Irvine!"

Je n'en reviens pas! Je crie plus fort que lui et l'agrippe de toute mes forces.

"Ahhhhh! Mon écrivain préféré a réussi!!"

Mark et maman accourent vers nous et se joignent au câlin familial. Seul Andrew reste stoïque à manger ses Lucky Charms.

"Super..." dit-il en gobant une cuillère de céréales.

Après ce "câlin collectif " je regarde vers la voiture et m'y dirige avec William pour que l'on puisse continuer de discuter. Mark embrasse ma mère à côté de la boîte aux lettres d'un blanc éclatant. À ce demander si elle n'a pas été peine hier. C'est bien possible, maman est assez maniaque sur les bords comme Mark d'ailleurs. Quant à Andrew, il est accolé au pilier, qui soutient le toit du porche, comme si il n'avait pas fermer l'oeil depuis trois jours.

Je tourne la tête pour regarder le trottoir d'en face et vois Esther qui traverse de notre côté, en promenant son chien.

"Salut Andrew." lui dit-elle.

"Salut Esther..." il répond difficilement en déglutissant.

"Bonjour messieurs madame, enchanté. Bonjour William."

"Bonjour Esther, enchanté." lui répond Mark aimablement.

Ma mère baisse la tête en souriant tout en pinçant ses lèvres pour la saluer en retour.

"Comment ça va Émilie? Tu t'en va?" elle me demande.

"Ça va bien, merci! Oui, je prends l'avion pour rejoindre mon père en France." je réponds sur un ton joyeux.

Je la vois regarder derrière moi en pouffant discrètement de rire et finis par regarder dans sa direction en entendant un bruit. D'un coup, Andrew n'a plus de bol, il passe sa main dans ses cheveux et se tient droit comme un "I" en essayant de sourire. Le bol est tombé, il essaye de faire diversion sauf que l'on peut voir le lait s'écouler sur les plantes vertes se trouvant sous le porche.

Je N'aurais Jamais Imaginé [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant