Tout quitter

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Le volet claque.
J'entrouvre les yeux et un rayon de soleil se dépose sur mon visage. J'aime cette sensation, elle me rappelle mes vacances à la campagne où le soleil était toujours au rendez-vous.
- Est-ce qu'il y aura du soleil là bas ? Me demande une petite voix douce.
Je penche la tête vers ma porte et aperçois une petite frimousse ronde ornée d'une chevelure blonde avec un joli sourire. C'est ma petite soeur, Ivy.
- Je suppose que oui, mais tu sais, je ne m'en vais pas sur une autre planète, je vais juste passer quelques mois ailleurs pour me ressourcer un petit peu. Je suis d'ailleurs très heureuse d'avoir cette opportunité et cette chance inouïe que le gouvernement m'accorde une seconde chance...
Bien évidement, je ne pensais pas un traître mot de ce que je venais de dire. Selon moi et ma mère, c'était une aberration qui allait à l'encontre de la liberté de l'être humain. Mais j'étais bien forcée de raconter cela à ma soeur, elle risquerait de répéter ma façon de penser à quelqu'un et ainsi de suite, et je me retrouverais en un rien de temps sur une autre planète. Non merci ! Ici, on est pas libre de penser ce que l'on veut, et ceux qui s'aventurent à ce petit jeu ne font pas long feu je peux vous le garantir.
Je décide de me lever et de raccompagner Ivy au salon pour qu'elle prenne sont petit déjeuné.

-Bonjour ma chérie. Me dit ma mère.
Elle a les cheveux noisettes et les yeux couleur olive. Elle porte une robe à fleur et des sandales comme à son habitude.
-Bonjour maman.
- Je sais bien que c'est difficile de répondre à cette question mais, est-ce que tu te sens prête ? Me dit-elle.
Je ne répond pas mais mon regard en dit long.
Elle se dispose de nouveau devant sa cuisinière et continue de faire cuire les œufs pour ma soeur.
- Je ne vais pas déjeuner, je n'ai pas faim. Dis-je d'un ton désespéré.
Je me dirige vers l'escalier qui mène à l'étage et j'entends au loin:
- Kyla ! Nous avons rendez-vous à la gare dans une heure, prépare toi rapidement.

Je m'avance donc jusqu'à la salle de bain et entreprend de me préparer. Je me lave, me brosse les dents, me coiffe, enfin je vous épargne les détails. Je ressors de la salle d'eau propre comme un sous neuf et finalise mes baguages. De toute façon, la moitié de mes objets personnels ne seront pas autorisés dans ce foutu quartier ! Comme disent les rabat-joie du gouvernement: ( je prend une voix niaise ) " À part les vêtements, tout vous sera fourni. Vous aurez à votre disposition tout le matériel nécessaire au bon déroulement de votre séjour avec zéro pourcent de danger ! " ce qui signifiait en d'autres termes que tout les instruments coupants ou susceptibles de commettre un délit seraient supprimés à notre arrivée. Bien évidement cela s'applique pour tout le monde, même ceux qui n'ont jamais commis de meurtre ou d'actes illicites de ce genre. Comme moi, enfin j'espère. Enfaite, personne ne sait ce qu'il a fait. Après notre "atteinte à la société " le gouvernement a prit la décision d'effacer ce souvenir, allez savoir pourquoi.
Mes valises ainsi bouclées je décide de m'habiller en circonstances. Je porte un jean noir, légèrement troué, un T-shirt gris et une veste militaire. Habituellement je porte plutôt des vêtements joyeux et fleuri mais vu les circonstances, je dois paraître forte et intouchable. Je descend les marches en bois des escaliers, les valises à la main. Je les dépose à l'entrée et j'enfile mes chaussures noires que ma mère avait nettoyées la veille. Quelques instants plus tard, elle arrive avec Ivy et nous embarquons dans la petite voiture noire garée devant la maison. La gare n'est pas si loin de chez nous mais il y a beaucoup d'embrouilles ce matin, à croire que c'est un signe et qu'il ne faut pas que je parte.

*****

Nous sommes dangereusement proche de la gare et j'aperçois déjà un troupeau de jeunes délinquants. Ils ne me ressemblent pas du tout. La plupart sont des gothiques renfermés sur eux même. Il y a très peu de filles, une trentaine tout au plus. Nous nous sommes garées et j'avance tans bien que mal vers le groupe.
- Nous devons te laisser ici ma puce. Me dit ma mère. Prend bien soin de toi et évite les conflits. Nous te verrons bientôt lors des visites.
Je la serre très fort dans mes bras et fait de même avec Ivy. Lorsque je suis près d'elle, Ivy me chuchote quelques mots et accroche sur mon t-shirt une petite broche. C'est sa broches porte bonheur. Elle a la forme d'un tigre métallique.
- C'est pour te porter chance, et tant que tu l'auras avec toi, tu seras toujours près de nous. Me dit-elle
Elle laisse rouler une petite larme sur sa joue rose ce qui me rend encore plus triste.
Je fait volte-face à contre cœur, attrape mes deux valises et me dirige vers le début de ma nouvelle vie.

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