Chapitre 31

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Ce traître est de leur côté.


J'échange un bref regard avec Kathleen avant de la voir avancer vers lui.

- David, que t'arrive-t-il ?

À mes côtés, Thomas souffle entre ses dents :

- Je ne crois pas que la diplomatie soit la meilleure des solutions.

Le traître fait alors quelques pas vers nous et lance d'une voix froide :

- Cette rivalité à laquelle vous voulez mettre fin sans réfléchir à ses raisons. Les Renégats, comme vous vous êtes plu à les appeler il y a quelques centaines d'années, n'ont pas eu d'autre choix que de se révolter contre une société qui ne les acceptait pas.

- Tu parles beaucoup et tu tergiverses, assène Kathleen. Viens en aux faits.

Il se contente de lui lancer un regard meurtrier avant de reprendre :

- Il y a plus de 200 ans, les ancêtres des Renégats et des Ensorceleurs qui sont ici vivaient dans un autre monde. Les plus chanceux avaient des pouvoirs dès la naissance, d'autres pratiquaient la magie à l'aide de formules ou d'ingrédients aux propriétés fantastiques, mais les plus démunis étaient impuissants.

- C'est complètement faux, intervient Elina en avançant à nos côtés. Les livres qui retracent notre histoire sont formels : dans le monde dont vous parlez, chacun pouvait accéder à la magie. Mais des personnes trop ambitieuses et trop attirées par le pouvoir ne pouvaient que nuire à la population puisqu'elles œuvraient dans l'ombre pour renverser le gouvernement et instaurer le chaos. Alors il a été décidé que ces fauteurs de trouble devaient être exilés dans un monde sans magie. Notre monde.

Je ne savais pas que ma cousine s'était autant informée sur la question ; mais David semble lui aussi bien connaître le sujet et il a surtout l'air de savoir très bien mentir.

- Tout le monde était égal, confirme Kathleen. Les principes fondamentaux des Renégats reposent sur la manipulation et l'endoctrinement. Les mots que tu lances se perpétuent depuis des années. Ce ne sont que des mensonges.

D'un pas rageur, David se dirige vers un archer pendant que Kathleen se met à chercher nerveusement quelque chose dans son sac.

- J'étais pourtant sûre de l'avoir mis là...

L'ancien Ensorceleur se dirige à nouveau vers nous, prêt à armer l'arc qu'il vient de saisir, mais mon ancêtre s'écrie soudain avec un sourire lumineux :

- Préparez-vous à un petit voyage !

Elle débouche rapidement une fiole, verse un peu de son contenu dans sa main et lance sur notre groupe une sorte de poudre violacée.

J'ai à peine le temps de voir David lâcher la flèche que je me retrouve dans le noir, sur un sol tremblant.

Le sol arrête de vibrer et le lieu s'éclaire enfin, me permettant de découvrir mes amis aussi perdus que moi ; nous sommes dans la clairière à côté du château des Ensorceleurs.

Seule Kathleen semble totalement sereine ; elle nous lance un regard amusé.

- Qu'est-ce que c'était ? demande Cornelia, la première à reprendre ses esprits.

- J'ai toujours préféré ça aux voitures. Beaucoup plus rapide et vraiment moins polluant.

Devant nos regards toujours interrogateurs, elle ajoute en haussant les épaules :

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