Un sourire de trop

Amour paternel

C'est peut-être là que j'aurais dû m'arrêter.

Non, c'est sûr, j'aurais dû comprendre, mais je me sentais flatté qu'un homme de son âge s'intéresse à une fille, de mon âge.
Ironie du sort, je n'ai jamais connu mon père. Alors Marc était peut-être la présence masculine ou paternels qu'il me manquait, enfin peut-être pas de la même façon.

C'est à contrecœur que je quittais le salon pour rejoindre Morgan, dans sa chambre. Elle me raconta sa matinée, son cours particuliers. Rien de bien intéressant. Même si j'étais là, hochant la tête, faisant mine d'écouter, ses "incroyables" aventures d'inéquations, mon esprit était ailleurs plongé dans le sourire radieux de Marc.
Mon esprit fut ramené à terre lorsque, Morgane remarqua mon absence. Elle tapa dans ses mains pour tenter de me Récupérer.

Je vis dans ses yeux que j'avais réussi à l'énerver. Je tentais de m'excuser prétextant que j'avais mal dormi. En ajoutant de plus ma pseudo dispute avec ma mère. Elle était si gentille, si compréhensive que je j'avais presque honte de lui mentir.
Pourtant, je ne me voyais pas l'interrompre en lui dire : "Excuse-moi mais, tout cela ne m'intéresse pas. J'espère que tu ne vois pas d'inconvénient à ce que j'aille continuer ma discussion avec ton père qui, est sans aucun doute beaucoup plus intéressant que celle-ci."

Non, ça n'aurait été pas justifié et encore moins méritée.

J'ai préféré simplement simuler une soudaine prise de conscience, en disant que je devais absolument rentrer chez moi pour m'excuser auprès de ma mère après cette éprouvante dispute. Etonnamment cette ruse fonctionna.

J'aurais pu demander à Marc de me redéposer chez moi. Mais je pensais que marcher ne pouvais pas me faire de mal. J'avais besoin de faire le point. Me demander si j'étais réellement en train de tomber amoureuse du père de ma meilleure amie.

Il ne me fallut qu'une dizaine mètres, pour réaliser que, j'étais bel et bien en train de tomber amoureuse du père de ma meilleure amie... Si je ne l'étais pas déjà.