L'horreur commence par un être

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"Je me sens observé.
-Arrête c'est ridicule !
-C'est faux, et tu le sais très bien ! Tu sais qu'il est revenu...
-Tais-toi et dors, lance ma sœur Illi.
-Non ! Cris-je.
Elle me gifle.
-Tu arrêtes maintenant ! hurle-t-elle plus fort que ce que j'avais fait.
-Illi, s'il te plaît... sangloté-je. (Je sais que j'ai mis un -é à la fin de sangloté mais essayez de prononcer ça : sanglote-je, voilà c'est très dur donc pour cette occasion la langue française a fait une règle qui est de mettre -é à la fin d'un verbe dans ce cas.)
-J'ai dit non ! Crache-t-elle sur mon visage."
C'était la fin de notre conversation avant cette nuit. Elle claque la porte si violemment que le cadre de notre mère tombe au sol, le verre se brise. Le bruit me surprend, ce bruit de miroir qui s'éclate sur le parquet. Les volets qui ne sont pas entièrement fermés laissent passer la lumière de la lune. Ses rayons qui ricochent sur les éclats en flashs blancs aveuglants. Je sursaute dans mon lit et me cache sous mes draps et ma couette. J'ai peur, je tremble, j'ai des sueurs froides. Je mets ma main sur mon front, une goutte. De quoi ? De sueur ? De salive ? Ou peut-être même de sang ?
Nan, c'est lui... Pas encore, je ne veux pas qu'il me touche. Je ne veux pas qu'il me vole un autre organe. Il est là ? Au dessus de moi ?! Je regarde furtivement. Non... Non ? Non, il n'y est pas.
"Ah ! Grogné-je."
Encore une goutte ! Je pointe mon index sur mon front, là où la deuxième goutte est tombée. Je pose la pulpe de mon doigt sur la goutte qui ruisselle jusqu'à ma tempe droite. J'ai peur. J'ai chaud, non peut-être que non... J'ai froid. Ai-je chaud ? Je ne sais pas... La goutte est à présent sur le bout de mon index. J'hésite à regarder mon doigt. Et puis non, j'essuie ce liquide visqueux sur un mouchoir encore à moitié dans la boîte. Je ne veux pas le voir. C'est pas un humain, il n'a rien d'humain, c'est un psychopathe. La psychopathologie est un individu atteint qui reconnaît les sentiments et émotions et les comprend, mais ils ne les expriment pas, ils ne les montrent pas, ils ne les ont jamais vécus, ils sont morts dans leur âme, ils... Ils... Ils n'ont rien d'humain... Ceux ne sont que des êtres, ils ne ressemblent qu'à des animaux mais même les animaux sont plus humains que... Que lui... J'ai peur, il m'a déjà pris un rein ! Il m'a déjà pris un rein ! Si... Si il... Nan... "Ne pense pas à ça, s'il sait que tu as peur il viendra... Susuré-je à moi-même et peut être aussi à ses yeux."
Je sais comment il m'observe, il n'a pas d'yeux ! Ces trous dans son crâne entre son front chauve, ridé et son nez asymétrique et puis comme brûlé. C'est... C'est des enfoncements blancs, même dans le noir ils sont blancs. On appelle ça des yeux parce que c'est là qu'il devrait être. Mais il vous voit, il nous voit grâce à l'ombre, ça... Ça et uniquement ça sont ses yeux, plus noir que dans les films, plus noir que la peur, la haine, la honte ou même la colère. Il me voit grâce à ça... Chaque lieu où ne serait-ce qu'un peu de sombre se trouve, il nous observe...

Il n'avait rien d'humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant