Je ne peux pas dormir...

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Contre mon gré, j'entends la bête mâcher, goûter, et se délecter du cœur de ma sœur. Je frissonne. Le long de mon dos remonte comme un léger picotement qui contracte les muscle autour de la colonne vertébrale. Muscles qui se feront certainement déchirés, déchiquetés et digérés. Cette scène, cette peur de dormir, comme quand on a vu un film d'horreur... Vous ne savez pas à quel point c'est terrible de ne pas pouvoir ni vouloir dormir pour sa survie... Cette peur qui vous ronge l'esprit à en devenir fou... J'ai tellement peur, je sens mon cœur battre dans mes doigts. Et puis comment faire pour la lampe grillée ? Le monstre, je l'entends casser la crâne de ma sœur, un craquement encore plus apeurant que les pas de cette chose. Je... Je ne peux pas dormir, si je ferme trop longtemps mes yeux, il viendra... Et, et... Il me tuera ! Je n'en peux plus, je pose une main sur le sol, mouillé. Je n'avais même pas senti que du sang était passé sous le pas de ma porte. Horrifié, je saute sur mes jambes frêles et essuies ma main sur mon short de pyjama... J'ai l'impression que ça fait 4h que j'attends comme ça... Triste, en colère, effrayé, "mais nan, ce n'est pas possible..." Je regarde dans la direction de mon réveil. Je tourne le reste de mon corps vers cette horloge qui sera aussi mon sablier. Je marche : un pas, j'avale ma salive ; deux pas, je pris pour qu'il ne me reste que quelques minutes avant le levé du jour ; trois pas, je sais que je suis devant mon réveil. Je sais que quand je verrai l'heure affichée à la fois sur les aiguilles et sur le cadran numérique je pleurerai en constatant que je dois encore attendre dans cette chambre, qui ne fera que s'assombrir avec les heures, et me terrifier avec "Lui"...
00:27
"Nan, nan... C'est pas possible... J'ai... Nan, c'est un rêve ; un cauchemar ! Ça ne peut pas faire aussi peu de temps écoulé !"
Dans mes larmes, je fixai mon sablier. Je remarque quelque chose d'anormal... Comme si il manquait quelque chose... Je n'ai pas le temps d'y penser, j'ai faim... Je tombe sur les genoux assez silencieusement, je me penche sous mon lit.
"AAAAAAH !"
Je me cogne la tête contre mon lit et essaie quand même de me relever. Je me colle au mur dans la précipitation. Je cligne des yeux une fois, mon adrénaline m'empêche de réfléchi et je me re-penche sous le sommier de mon lit. "Nan, c'est bon... "Lui" est parti." Je m'interroge : je me suis cogné assez violemment contre mon lit et je n'ai pas mal ? L'adrénaline, peut-être ? Je passe ma main sous mon lit et tente d'y chercher de la nourriture. Ma main effleure quelque chose. Je la retire immédiatement, et la fixe attentivement. Puis je passe ma tête sous les lattes pour y voir un éventuel paquet de gâteaux. Je cherche, recherche, pousse des livres, des cartons. Enfin, un paquet de bonbons Haribo. Mais ce n'est pas avec ça que je me nourrirais. Je re-plonge ma main dans le bric-à-brac. J'entends un froissement de paquet de chips. "Vide..." De la poussière de chips tombe juste devant mes genoux. Je balance le paquet derrière moi, déçu. Je me baisse encore plus et passe la moitié de mon tronc sous le lit. "Ayé ! Enfin un truc comestible !" C'est juste un sandwich poulet crudité. "Qu'est-ce que ça fait là ?" Je ne réfléchis pas et me lève. Je me pose sur mon lit et le sandwich sur ma table de chevet. Je vois mon réveil.
00:27
"Mais l'heure n'a pas changé !"

Il n'avait rien d'humainOù les histoires vivent. Découvrez maintenant