Arise dream

Chapitre trois

Aussi douée que je suis, je n'avais pas fermé mes volets la veille et ce sont donc les miraculeux rayons de soleil Londonien qui m'ont réveillé ce matin. Je me redresse, aveuglée par la luminosité et tente tant bien que mal de regarder l'heure sur mon portable: 8h04.
Tout va bien.
En descendant, je remarque que l'appartement est particulièrement silencieux m'amenant à penser que mon père est allé faire une course.

Il ne travaille plus depuis la faillite de son entreprise architecturale, il y a 5 ans et je soupçonne maman de l'avoir quitté pour ça. Néanmoins, il s'est mit à vendre des toiles régulièrement et les revenus ont augmenté de mois en années.

Mon pressentiment est validé lorsque j'aperçois l'écriture bâclée de mon père sur un bloc-notes:
"Bonjour ma chérie, j'espère que tu as bien dormi. Je suis allé cherché de l'inspiration au alentours de Londres alors ne t'inquiète pas.
N'oublies pas de prendre tes médicaments.
Je t'aime et t'embrasse très fort.
Papa"
Je souris et avale tout ronds mes pilules avec un verre de jus d'orange.

***

Il est 8h28 lorsque je sors de chez moi sous une température fraîche mais agréable. Les bus scolaires grouillent dans les rues. Je n'ai jamais souhaité en prendre car je ne voyais pas l'intérêt de faire le trajet assise seule sur une banquette alors que je pouvais tout aussi bien me dégourdir les jambes en écoutant ma musique.

8h41, je passe les portes de mon école, plutôt de bonne humeur et me dirige jusqu'à ma salle de cours... Avant d'en ressortir deux heures plus tard, fière d'avoir obtenu la meilleure note de la classe en histoire.
Toute petite, ça n'étaient pas des livres de contes de fée que mon père me lisait, mais les récits de toutes les grandes guerres, des joies Britanniques et des fameuses épidémies. Quelques fois je les entendaient se disputer le soir devant ma chambre, lui et ma mère: cette dernière lui reprochait de m'effrayer avec "ces horreures".
Cela me faisait bien rire.
- Mademoiselle Stand !
Je me retourne et découvre avec surprise mon professeur historien qui se presse vers moi.
- Oui ? Demandai-je timidement.
- En tant que professeur d'histoire mais également votre professeur principal, j'aimerais aborder un certain sujet avec vous.
Je l'observe, intriguée.
- Vos résultats scolaires sont excellents, poursuit-il. Et encore, le mot n'est pas assez pour décrire votre niveau alors... Avec un avis partagé, le directeur, vos autres professeurs  ainsi que moi-même souhaiterions vous proposer de sauter une classe.
Je sursaute. Suis-je aussi douée que ça ? J'opterais simplement pour le fait que j'étudie plus régulièrement  que les autres.
- Et bien... Prendre cette décision seule ne me semblerait pas judicieux. Je vais en parler avec mon père ce soir.
- Bien entendu. Nous conviendrons d'un rendez-vous avec lui dans peu de temps, en attendant, poursuivez sur la même longueur d'onde !
Il m'adresse un grand sourire et fait demi-tour jusqu'à son bureau.

Abasourdie, je pèse le pour et le contre concernant mon passage en niveau supérieur.
Tout d'abord, cela me permettrait peut-être d'être entourée de personnes un peu plus matures mais surtout de "m'épanouir dans un environnement légèrement plus similaire au mien" comme dirait mon père.
Sauf que ces élèves pouvaient tout aussi bien être pareils à mes camarades actuels: idiots, en pleine puberté interminable et pas très larges d'esprit. Sans oublier le fait que le travail demandé soit tellement lourd et régulier que je finisse par tout lâcher et sombrer dans une déprime certaine...

Voilà pourquoi le point de vue de mon père m'était essentiel.
Soudain, Aaron fit irruption dans le couloir.
- Stand !
- Quoi encore ? Soufflai-je.
- T'es moche.
- Je te retourne le compliment.
Sur ce, je pris mon sac sortis de l'école agacée par ces remarques agaçantes.