Chapitre 3 : Un aspect de ma vie privée

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En sortant de l'école, je me dirigeai vers le parking du magasin. C'est là que j'attends ma mère qui ne travaille pas loin de l'école et fini le boulot presque en même temps que moi l'école. Pour une fois, Alexis était déjà partie.

La voilà, la mams !

A peine montée dans la voiture, ma mère commença à parler de mon père.

-Joseph ne répond pas.

-De nouveau mams.

Depuis cet été, l'état de mon père a empiré. Il est alcoolique. Un alcoolique à un stade avancé. Mais ces derniers mois, ça ne va plus. Je le vois à peine... Pourquoi ? Où est-t-il ? Il ne répond pas, bien sûr, quand on lui pose la question. Je me souviens, j'avais peur à cette époque. Pas peur de perdre mon père dans un accident de voiture ou quelque chose du genre. Non, j'avais peur pour ma mère et pour l'argent. Mes parents sont ensembles depuis que ma mère a 16 ans. Elle a été une femme exemplaire ! Dévouée à son mari et ses enfants. Alors, j'avais peur qu'il blesse ma mère plus que ce qu'il n'avait déjà fait. S'il la trompe ... Je n'ose même pas imaginer l'état de ma mère. Mais si ça ne concernait pas les sentiments de ma mère, je demanderais tout le temps à mon père de partir. Je le déteste. Pour moi, c'est juste mon géniteur. Depuis que je suis née, je ne l'ai jamais connu sobre. Son alcoolisme a commencé très tôt. Depuis que je suis en âge d'aller à l'école, il oublie de venir me chercher. Il a un métier lui permettant un horaire flexible mais au lieu de penser à sa famille, Monsieur boit au bar du coin. Mon père est juste là pour financer ma vie. Ce n'est pas lui qui m'a éduquée.Non. Ce sont mes frères et ma mère.

Ma sœur, elle ... Disons qu'elle est différence de moi. Ou plutôt, elle a le même caractère que moi pour certaines choses mais notre physique et nos valeurs sont opposés. Elle est plus petite que moi et a les cheveux noirs. Et c'est une pute. Ou plutôt une pétasse. Je l'adore ; c'est quand même ma sœur. Mais je suis réaliste. Elle est égoïste, adore allumer les mecs même quand elle est en couple, elle a trompé tous ses mecs, et j'en passe. Je ne me souviens plus de la vie avec elle. Elle est partie de la maison quand j'étais toute petite. Heureusement. Au moins, elle, elle n'a jamais été affectée par l'alcoolisme de papa. Elle ne comprend pas à quel point cela empire et que ça touche notre famille, notre quotidien, notre bonheur.

Mes frères sont totalement différents. Maximilien, qui a 14 ans de plus que moi, est mon sauveur. Je le mets sur un piédestal, autant le dire, car je trouve qu'il est parfait. Ma belle-sœur ne le mérite pas, c'est clair. Toute sa vie, il a pensé à ma mère, mon frère et moi avant de penser à lui (contrairement à ma sœur). C'est lui que je devrais appeler mon père.

Quant à Antoine, c'est le frère que j'admire, que j'envie, que je jalouse parfois. C'est surtout lui que je veux rendre fier. C'est son avis qui importe. Il réussit tout ce qu'il entreprend grâce à sa volonté de dingue, dans n'importe quel domaine. Mon idole. Quand je suis née, il avait 6 ans et me suivait partout. C'est difficile de trouver une photo de moi à cette époque (et pour encore quelques années) sans Antoine dessus. C'est le frère-frère, et non le frère-père.

-On va voir, dit mams en interrompant le cours de mes pensées.

Maman a vraiment du mal pour le moment. Vu qu'on ne sait pas où se trouve papa, elle part à sa recherche ... et m'embarque avec.

J'ai toujours été la plus proche d'elle dans ses enfants. D'une part parce que je suis une fille, d'autre part parce que je lui ressemble énormément (j'ai juste un plus mauvais caractère qu'elle). Mais à présent, j'ai l'impression que la relation mère-fille prend un tournant et devient plus copine-copine.

Avec le recul, en repensant à cette situation, je me souviens à quel point cela a influencé sur ma vie entière. Et pourtant, je ne changerais rien. Durant ces longs mois de problèmes avec mon père, j'ai été là pour ma mère. Pour une fois, ma mère s'est reposée sur ses enfants. Elle a montré ses faiblesses, a arrêté de les cacher pour ne plus être tout le temps forte. Ma mams avait le droit, elle aussi, de se sentir mal.

-Mams, tu vas te faire du mal ... Pourquoi tu ne vas pas plutôt te taper dans le canapé pour regarder ton émission ?

-Je veux savoir, Jade.

-Je te suis alors.

Et nous partîmes pour essayer de dénicher mon père.

J'observais ma mère. Je devais faire attention à ce qu'elle ne tombe pas en dépression. Nous en avions parlé avec mes frères et pensions qu'elle en était proche. De plus, je venais d'apprendre une mauvaise nouvelle de ma tante : les médecins venaient de lui détecter un cancer du sein. Avec ce qu'il se passait à la maison, ma tante n'avait pas le courage de le dire à ma mère.

On fit le tour des parkings des bars à proximité du boulot de mon père, puis ceux dans notre village, puis le tour des parkings des bars à putes ... On ne le trouva pas. Comme chaque soir. Alors on rentra.

Nous n'avions pas mangé depuis plusieurs heures et il était 20h. Maman s'occupa de faire le souper tandis que je montais dans ma chambre pour étudier. J'avais plusieurs devoirs et une interro le lendemain. J'étais partie pour travailler quelques heures...

Maman, toujours au petit soin, me prépara un plateau pour manger devant la TV. Nous procédions de plus en plus à ce rituel depuis que nous étions que toutes les deux à la maison. Je mangeai rapidement pour pouvoir continuer à étudier.

Je me souviens, c'était sa ma plus grosse difficulté à cette époque. Je devais aider maman, gérer mes études dans cette école compliquée, et donc mes temps libres, mes temps de repos étaient limités. Je ne voulais pas inquiéter ma mère avec des mauvais points donc je bossais comme une acharnée. Pour le moment, ça fonctionnait. Mais je ne savais pas si ça fonctionnerait encore longtemps. Le seul moment où je riais, où je me lâchais un peu, c'était à l'école. Cette année-là, je me mettais en veilleuse quand je rentrais chez moi avec mams et je faisais ce dont elle avait besoin pour tenir. Les seuls moments où j'étais réellement heureuse chez moi, c'est quand mes frères débarquaient. Je crois que, pour vivre aussi bien cette époque, mon cerveau a bloqué certaines données. Je les entendais, les écoutais, les comprenais, et m'en foutais. C'était ma vie.

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Coucou ! Étant débutante, je suis ouverte à tous les conseils que l'on peut me donner.
Ce chapitre fut un peu long en description mais n'abandonnez pas ici. Je place le décor avant que l'action ne commence véritablement ;)

L'histoire de ma vie - JadeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant