De retour à l'hôtel, je suis soulagée de voir que les filles ne sont pas encore rentrées. Je branche mon téléphone afin qu'il se recharge et part prendre une douche. Quinze minutes plus tard, j'entends les filles entrer dans la chambre. Je m'enroule dans une serviette et sors de la salle de bain.
- Alors ce film ?
- Alice s'est endormie alors c'est pour te dire quel navet total c'était, grommela Léa
Je retourne dans la salle de bain enfilé un short et un T-Shirt. En rangeant mes affaires, je trouve un bout de papier froissé sur le carrelage. « Rejoins-moi, samedi midi, 2 rue du Sabot ». J'ignore si c'est l'écriture d'Axel, j'ai beaucoup de mal à m'en souvenir. Mais qui aurait pu et si c'était Axel, comment a-t-il pu mettre ce papier dans mon jean sans que je m'en aperçoive. Il ne m'a même pas touché.
- Tu as fini Coleen ?
- Oui, j'arrive.
Je sors rapidement de la salle de bain et rejoins mon lit. Tellement de choses se bousculent dans ma tête. Je décide d'aller scruter le profil d'Axel à la recherche d'indices mais je ne trouve rien, aucunes photos, aucuns commentaires. J'active le GPS pour voir où se situe l'adresse échappée de mon jean. Douze minutes de métro, plutôt raisonnable.
- Italien demain midi, ça vous tente, proposai-je. J'en connais un pas mal et pas trop loin d'ici.
- Ah ouais, ce serait cool et ensuite, on part faire les boutiques...
- Sur les Champs-Elysées, répliqua Léa
- Obligé ! Renchérit Marie
*
Il est onze heures trente et nous nous dirigeons vers le métro pour se rendre à la « Bocca della Verita ». J'entre la première, une femme, la trentaine s'approche de moi avec un sourire radieux.
- Mademoiselle Miller ?
- Euh..Oui, c'est.. c'est bien moi. Comment connaissez-vous mon nom ?
- Oh, un jeune homme à réserver une table de quatre à votre nom et il vous a décrit, déclara-t-elle. Suivez-moi, nous vous avons placé à notre meilleure table.
Les filles m'interrogent du regard, la situation m'échappe totalement et je ne sais quoi leur dire. Notre serveuse nous apporte la carte et dépose sur ma droite une enveloppe marron entre-ouverte.
- Il nous a aussi remis ceci pour vous, m'indique-t-elle.
- Je vous remercie.
Je n'ose pas ouvrir ce colis mais le regard insistant des filles m'y contraint. J'y sors un porte-clés avec une photo d'Axel et moi lors de nos dix ans. Nos parents nous avaient emmenés pour notre anniversaire –malgré nos huit mois d'écart- à Disneyland. C'était l'un des plus beaux jours de ma vie. Je ne croyais plus aux contes de fées mais j'étais tout de même émerveillée de rencontrer Cendrillon et toutes ses amies princesses. Je souris à la vue de cette simple photo qui me remémore une période si apaisante de mon enfance. Je le dépose sur la table et sors une feuille de papier.
« Coleen, je ne cesse de penser à toi depuis que je t'ai croisé. Mais je ne peux plus être près de toi, je ne l'ai plus été depuis le jour où tu m'as annoncé cette saloperie. Je n'ai jamais réussi à répondre à ta lettre. Je préfère te rendre ce qui nous appartenait. Oublie moi, il vaut mieux pour toi. Prends soin de toi. Axel. »
Ma vue se brouille à cause des larmes qui commencent à glisser le long de mon visage. D'un geste brusque, j'attrape l'enveloppe et range le porte-clés ainsi que sa fichue excuse.
- On se retrouve ce soir à l'hôtel, faites les boutiques et profitez. Je vous promets de vous expliquer, un jour.
Et je quitte lerestaurant sans me retourner. Instinctivement, je me dirige vers la bouche demétro qui me conduira là où j'étais hier soir. Axel est arrivée très vite aubar alors je suppose qu'il habite aux alentours de celui-ci. Je compte bienchercher son nom sur toutes les boites aux lettres pour le retrouver.
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The way you look at me
Short StoryColeen était heureuse, puis il a disparu sans crier gare. Elle survit dans l'espoir de le retrouver jusqu'au jour où elle rencontrera une personne qui l'a rendra vivante mais celui qu'elle aime ne s'avère plus aussi accessible qu'elle le pense.