Chapitre 1

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Bon ! Génial, aujourd'hui c'est samedi. Grâce à une grève, je n'ai exceptionnellement pas cours ce matin et maman ne travaille pas. Je jette un coup d'œil sur ma montre que j'ai encore oublié d'enlever pour dormir. Il est 6h 30 et je ne me suis pas réveillée naturellement. C'est le bruit que ma mère fait dans la cuisine qui m'a tirée du sommeil. Apparemment mon frère n'est pas encore levé. Je sors de mon lit et enfile un leggins et une chemise lâche. Je vais dans l'entrée sur la pointe des pieds et mets rapidement mes chaussures. Je prends un post-it et griffonne rapidement je vais au Luxembourg. Je le colle sur la porte que j'ouvre sans bruit. Je débouche dans le hall : j'habite au rez-de-chaussée. Je quitte mon immeuble et commence à courir à petites foulées. Le vent est glacial mais le soleil me réchauffe un peu. En m'arrêtant à un passage piéton, j'en profite pour attacher mes cheveux d'une queue de cheval. Je reprends ma course jusqu'au jardin du Luxembourg. Il y a une raison particulière pour que j'y aille : j'ai encore très mal dormi à cause de nombreux rêves ... Qui, en y repensant me paraissent bien étranges. Je hausse légèrement les épaules. Aucune importance. Je fais un, puis deux tours du Luxembourg, désert. Je suis un peu essoufflée et me mets à marcher vers la sortie. Maintenant que je suis presque à l'arrêt, je me caille. Je me frotte les bras pour me réchauffer un peu. Je vois deux mecs ... Comment dire, ils sont un peu louches. Ils paraissent avoir entre 17 et 19 ans et ont un peu la tête au carré. Je les surveille du coin de l'œil et accélère légèrement. Ils font de même. Le premier s'approche de moi et passe un bras sur mes épaules.

-Alors princesse, t'as besoin de chaleur à ce que je vois.

Je le repousse.

-Dégage !

Son visage s'assombrit. J'accélère encore et le dépasse mais il pose une main ferme sur mon épaule. Je me retourne et le gifle. Il m'attrape de force par le cou et m'embrasse. J'essaie de me dégager mais l'autre me tient les bras. Le premier prend la relève et me pousse jusque derrière la loge du gardien. Il me plaque contre le mur, se recule un petit peu tout en me tenant. Je crie. Il sort rapidement un mouchoir de sa poche et me bâillonne avec. Je lui donne un coup de pied dans lequel je mets toutes mes forces et il lâche un juron. Il me fais une balayette et je tombe brutalement. Il se couche presque totalement sur moi, en me bloquant toujours les bras. Je crie toujours mais le bâillon fait son effet, on entend presque aucun bruit.  Il détache un par un les boutons de ma chemise et l'ouvre au maximum. Il baisse tant qu'il peut mon leggings. Voyant qu'il relâche sa pression, j'essaie de me lever mais il retombe sur moi.

-Si tu parles, si tu cries, si tu bouges, mon pote te tueras avant que tu puisses t'échapper donc laisse moi faire mon affaire et on te laissera en paix O.K. ?

Je ne bouge pas. Il dut prendre ça pour un "oui" car il se lève et enlève son sweet et son tee-shirt. Je n'ai pas la force de bouger. Il m'enlève mon bâillon et se met à nouveau sur moi. Il m'embrasse à nouveau et je recule le plus possible la tête. Sa main gauche se referme brusquement sur mon sein et un frisson me parcourt tandis que sa main droite descend tout doucement vers mon sexe. Nous savons tous les deux que personne ne viendra : il prend son temps. Enfin, elle arrive et passe sous ma culotte. Elle s'arrête. Le mec est projeté en arrière par quelqu'un que je reconnais, malgré un air féroce que je ne lui connais pas. Nathan. L'autre est debout et va s'enfuir mais mon frère lui assène un énorme coup de poing et il tombe contre le mur. Du sang coule de sa bouche. Je me relève aidée de mon jumeau et il m'aide à me rhabiller.

-Je ... Il ne s'est rien passé ..., murmurai-je en retenant à grand peine mes larmes qui menacent de couler à flots.

Je regarde autour de nous avant de demander :

-Où est l'autre ?

-Il est assommé, lui aussi. Ne t'inquiète pas, on rentre à la maison maintenant. Je les laisse à contrecœur mais si je les revois, ils ne perdent rien pour attendre. 

Il passe doucement un bras sur mes épaules et, au prix d'un gros effort, je me retiens de me dégager. En silence, nous rejoignons notre immeuble. Quand je pousse la porte, ma mère se précipite sur nous.

-Ah ! Les enfants, j'étais drôlement inquiète ! Entrez vite il fait un froid de canard !

Je jette un regard dubitatif à ma mère. C'est elle qui dit ça ! Alors qu'elle est absente toute la semaine ! Quand elle rentre, elle demande même pas si tout s'est bien passé. Elle nous reproche juste ce qu'on a fait qu'il fallait pas ! Nathan ignore sa remarque et se met à table dans la cuisine.

-Pour le petit déjeuner, j'ai fait des crêpes. Servez-vous, il y en a assez pour tout le monde !

Je murmure un bref "pas faim" et vais m'enfermer dans ma chambre. Je m'assieds sur mon lit, attrape mes genoux et pose ma tête dessus. Je suis seule maintenant, plus la peine de me retenir. Dommage, c'est trop tard. Les larmes ne veulent pas sortir. Tant pis pour elles ! Je reste prostrée, la tête vide de toute pensée pendant plus d'un quart d'heure lorsque mon frère toque à la porte.

-Delphine ? Ça va ? Delphine, maman veut te voir. Je ... Elle veut te parler.

-T'inquiète Nathan, tout va bien, j'arrive.

Je me lève en m'appuyant sur le mur et ouvre la porte. Ma mère veut me voir.
Qu'est c'qu'elle me veut elle ! Me faire la morale parce que j'aurai dû la prévenir que je partais courir ?! Quand elle est pas là, je me gère toute seule et je m'en porte aussi bien ! Ça fait bien une semaine que tout va ... Bien et je vais pas recommencer à me suicider juste à cause de ça ! Enfin, normalement ... J'entre dans la cuisine et je vois ma mère qui pleure. Youpi ... Elle relève la tête et dit :

-Nathan m'a tout raconté. Est-ce qu'il a ... Je veux dire, il n'y a aucune chance pour que tu sois ... Enceinte ?

Je lève les yeux au ciels, comme je fais tout le temps.

-Non ! NON il n'y a aucune chance pour que je sois enceinte !!! S'il l'avait vraiment voulu, il l'aurait fait plus vite !!!

Ma mère est faible. Elle nous protège du mieux qu'elle peut mais elle se défile dès qu'il s'agit de parler de choses "importantes" avec nous. Par contre, elle sait nous engueuler quand il faut (pas). Elle reprit d'une voix fébrile :

-D'accord. Je suis soulagée ... Je ...

-T'es soulagée ?! Mais c'est très bien ça ! Ta fille s'est fait violée mais t'es soulagée !!! Ah ! Génial, ma fille n'est pas enceinte ! Tant mieux, tout va bien. Nan mais sérieux ! Tu sais quand quelque chose est grave ou pas ?!!! Ah et puis merde alors ! Tu me saoules vraiment !

Elle se redresse d'un coup sur sa chaise et crie :

Delphine ! Tu ne parles pas comme ça ! Files dans ta chambre avec interdiction de sortir ce soir !

Le fait d'être privée de sortie ce soir me complétement sortir de mes gonds.

-C'EST UNE BLAGUE !!! J'EN AI RIEN A FAIRE, JE VAIS CHEZ MATHILDE CE SOIR ET TU POURRAS PAS M'EN EMPÊCHER !!!

Une fois ma tirade finie, sans la regarder, je sors de la cuisine en claquant la porte et retourne dans ma chambre. Je me jette sur le lit et attrape mon portable.

Vous avez un appel manqué et un nouveau message :

Ouais, salut Delphine, c'est Erwan. C'est toujours O.K. pour ce soir ? Je viens te chercher à 19h 30  pour aller chez Mathilde. J'ai hâte de te voir. Une journée sans toi c'est trop long ! Je t'aime ma belle <3 <3.


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⏰ Dernière mise à jour : May 08, 2016 ⏰

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