France- février 1666. L'air est froid et l'herbe humide, l'inconfort de ce carrosse m'est à présent devenu insupportable. Nous ne sommes plus qu'à quelques heures de Versailles et pourtant je ne puis m'en réjouir. Laisser mes frères et sœurs ainsi que mon père derrière moi est plus compliqué que ce que je pensait, heureusement que Sophie est avec moi. Sophie, cette domestique avec laquelle j'ai lié des liens très fort. Je m'en veut, elle fut contrainte à tout abandonner pour me suivre. Par amitié, dit-elle. Depuis quelques jours le silence règne, nous sommes toutes deux exténuées.
- Pensez-vous que le roi ressemble vraiment à tout ces portraits ? -Je l'ignore, madame. -J'espère trouver un mari qui ferra un bon amant! -Ils le sont rarement, madame. -Pourquoi dis-tu cela ? -S'ils l'étaient, la cour ne grouillerait pas d'autant de courtisanes. -Alors pourquoi sont-elles là si ce n'est pour être avec leur mari ? - Mais pour le roi madame! -Le roi ? Que pourraient-elles espérées du roi ? -Une place dans son lit, madame. -Le roi n'est-il pas marié ? - Si, mais cela ne l'empêche pas d'avoir une maîtresse. - Qu'est-ce que cela peut-il bien lui apporter d'avoir plusieurs femmes dans son lit ? - Lui ? Ce que les plaisirs de la chair ont à offrir. Mais à vrai dire celles qui en profitent le plus sont ses maîtresses. -Qu'y gagnent-elles ? -Les faveurs du roi, madame. Une fois qu'elles vous sont acquises, tout ce que vous et votre famille désirez vous serra apporté sur un plateau d'argent. -Je trouve cela très dégradant ! Surtout lorsqu'on est marié devant Dieu ! Jamais je ne pourrais offenser Dieu de la sorte !
Elle ne me répondit pas. La religion a toujours été un sujet sur lequel nous étions rarement d'accord. Cela m'intrigue. Comment une femme peut-elle s'éloigner de son mari, de ses enfants et de sa maison uniquement pour partager ne fut-ce que quelques mois le lit du roi. Est-il si beau que cela ? Je commence à apercevoir un château au loin. Enfin, nous y sommes. Enfin, je vais pouvoir faire mon entré à la cour. "-Ne me déçois-pas", ces quelques mots que mon père m'aura dit avant mon départ ne quittèrent pas mon esprit un seul instant. Pourquoi le décevrais-je ? Est-ce si dur de trouver un bon mari ? Heureusement je vais pouvoir conter sur ma cousine Athénaïs, qui dans l'une de ses lettres, m'a promise de m'aider et de m'apprendre comment me comporter dans un monde où j'ignore tout. La seule image que j'aie de ce monde me vient d'elle. J'aime quand elle me décris les bals, les soirées de jeux, les promenades dans les jardins ... Versailles ressemble au paradis, s'après ce qu'elle dit. J'espère que tout serra comme elle me l'a décrit.
-Nous sommes arrivées madame.
Elle ouvrit la porte du carrosse. Là dehors, ma cousine nous attendait. Elle était d'une si grande beauté! Je ne pouvais détacher mon regard de si visage si parfait ! En la voyant je compris que la rumeur qui voulait que les hommes battent pour elle était vraie.
-Avez-vous fait bon voyage ?
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Pour le Roi
Ficción históricaVersailles-1666. Elisabeth vient d'avoir 16 ans. Sa cousine, Athénaïs de Montespan, l'invite à la cour dans le but de lui trouver un futur époux. Elisabeth, qui vient tout juste de sortir de l'enfance, est loin de se doutée de la férocité des dames...