Texte 4:

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Je marche depuis une très longue heure. Emmitouflée dans mon écharpe et mon blouson, je me plonge dans la musique sortant de mes écouteurs. Il fait très froid. Je me demande ce qu'il m'a pris de sortir par un temps pareil. Je connais peu le quartier où je suis. Il y a beaucoup de cités, qui sont des copies conformes. On se demande souvent si l'on ne s'est pas perdu en marchant par ici. En arrivant à un carrefour, je remarque au travers d'un mur gris délabré, une aire verdoyante. Un vrai coin de nature parmi cette cette ville entièrement bétonnée. À vrai dire, depuis l'urbanisation qui a eu lieu il y a quelques années maintenant, peu de lieux encore verts existent. Malgré le panneau y interdisant l'entrée, j'escalade le mur abîmé par les années. Les creux et les trous me permettent de mieux grimper. Une fois de l'autre côté, je vois que la nature est la maîtresse de ces lieux. Les fleurs poussent de manière anarchique sans personne pour les en empêcher. L'herbe est verte et très haute. Seul un petit chemin fait de pierres est resté à l'abri de l'inversion de la nature. Emerveillée et distraite par la nature environnante, je suis le chemin. J'avance d'un pas lent pour profiter du spectacle qui s'offre à mes yeux. Sur certaines fleurs, de petites créatures aillées me regardent attentivement. Elles me dévisagent. Au bout du chemin se trouve un grand arbre, au feuillage encore totalement vert, malgré le froid de ces derniers jours. Je reste debout, face à l'arbre en le contemplant. D'étranges lumières multicolores s'échappent de son feuillage épais. Je ne suis qu'une minuscule fourmi face à lui. Il doit être millénaire. Les petites créatures se rapprochent de moi et m'encerclent. Je les regarde pétrifiée et stupéfaite de leur beauté et de leur grand nombre. Une créature volante plus grande, portant une couronne et venant du feuillage, s'approche de moi. Elle s'arrête, me regarde un instant et me sourit. En lui rendant son sourire, elle fait des petits sons de gouttelettes d'eau tombant sur le sol encore humide. Elle prend ma main et y dépose un pendentif rond. Il est entièrement bleu nuit avec de minuscules tâches blanches. Il ressemble à une nuit étoilée d'été. Je relève les yeux vers la créature. Elle croise mon regard et hoche la tête.

Je me réveille dans ma chambre, grise et monotone. Seule dans cette ville morose. Tout cette magie n'était qu'un rêve. J'avais senti le vide de mon coeur se combler en présence de cette nature. Mes poings se serrent. Je sens quelque chose au creux de ma main. Je rapproche ma main pour regarder: le pendentif.

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