Le ciel noir de la nuit est immense. Le chant des criquets occupe l'espace et le bruit de l'eau rythme ce chant. Les grands roseaux ondulent sous la brise légère. Seule, j'écoute l'eau qui coule sous me pieds. La nuit est fraîche. Je sens le sang couler sur mon dos, Une chaleur qui dégouline doucement en son creux. Je trempe les pieds dans l'eau et rentre progressivement dans le lac. Je m'allonge sur celui-ci et contemple le ciel. Seules les étoiles reflètent l'immensité de l'univers où, étrangement, je me sens totalement seule. Pourtant j'ai toujours été seule, dans l'ombre, sans aucune envie, sans aucun projet. J'aurais bien voulu qu'on me remarque, qu'on m'apprécie pour ce que je suis. On m'a pointée du doigt, on m'a rejetée et mise à l'écart pour finalement me couper les ailes une fois avoir réussi à décoller. J'ai chuté pendant des jours, en tentant désespérément de raccrocher à quelque chose. Même mes espoirs sont partis et ne me servent plus à rien. Avec ou sans mes batailles, je serais arrivée là. L'eau entoure mon corps. La lune, de son fin croissant, éclaire la lisière de la forêt. L'eau brouille les sons et instaure le silence. J'aimerais tellement que quelqu'un remarque me sentiments et me comprenne. J'aimerais ne plus être seule quand je pleure et qu'on efface mes larmes. Je voudrais ne plus avoir à faire de faux sourires et ne plus faire souffrir personne. Les étoiles scintillent dans ce ciel noir et se reflètent dans mes larmes coulant sur on visage. Elles sont aussi brûlantes que le sang dans mon dos. Elles tombent et se confondent dans l'eau du lac, comme si ma tristesse se noyait dans l'immensité du monde. Sans le moindre obstacle. Malgré tous mes efforts, j'ai toujours été la barrière entre les gens et leur bonheur. Je suis en quelque sorte la bête-noire, le loup parmi les agneaux. Je voulais faire le ben, mais je n'ai créé que malheur et tristesse. Je me suis toujours demandé la raison pour laquelle je suis toujours là, en vie, causant toujours la douleur. Comment ai-je eu la force de vivre aussi longtemps ? Je me laisse couler au fond de l'eau. Je sens la pression augmenter au niveau de mes oreilles. Des bulles d'air m'échappent et remontent à la surface. Mon cœur se fige dans ma poitrine, comme glacé par le poids des remords. Je revois la lune qui ondule sous le mouvement de l'eau. Je ferme les yeux, les larmes s'effacent et la douleur disparaît.

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Petits textes
De TodoVoilà les textes que j'écris et qui sont indépendants les uns des autres. Bien sûr, toute critique constructive est acceptée et même encouragée!